“LACERATION DE LA COMMUNION ECCLESIALE” – Communique du Saint-Siège au sujet de l’ordination épiscopale illégitime du 30 novembre 2006 à Xuzhou (province du Jiangsu) –

1) Le pape a exprimé sa tristesse face à un acte accompli sans mandat pontifical, en violation de la discipline ecclésiale en matière d’ordinations épiscopales (Cf. canon 377,1 du CIC). (1)

2) Cette ordination, la plus récente d’une série illégitime qui affecte l’Eglise catholique en Chine depuis plusieurs décennies, créant la division parmi les communautés diocésaines, tourmentant la conscience de nombreux clercs et fidèles. Ces actes très graves, qui blessent les catholiques de Chine et du monde entier, découlent d’une vision ecclésiale contraire à la doctrine catholique en renversant les principes fondamentaux de la structure hiérarchique. Le Concile Vatican II rappelle que tout nouveau membre du corps épiscopal le devient par la consécration sacramentelle et par la communion avec le chef du collège épiscopal et l’ensemble de ses membres (Cf. Lumen Gentium, 22,1).

3) Averti du projet, le Saint-Siège a fait tout son possible pour éviter en un temps si bref qu’on en arrive à cette nouvelle lacération de la communion ecclésiale. Toute ordination épiscopale illégitime entraîne de graves sanctions canoniques à l’endroit de qui la reçoit et de qui la donne, dans la mesure où l’acte est accompli de plein gré (Cf. canon 1 382 du CIC). (2)

4) Il est malgré tout réconfortant de constater que la quasi totalité des évêques, prêtres, religieux et fidèles de Chine, conscients d’appartenir à l’Eglise universelle, maintient sa profonde communion avec le successeur de Pierre et toutes les communautés catholiques du monde.

5) Le Saint-Siège est conscient du drame spirituel et de la souffrance des évêques consécrateurs contraints à des actes illégitimes s’opposant à la tradition de l’Eglise qu’ils souhaiteraient respecter. Leur désobéissance participe en outre au malaise de tous les catholiques, clercs compris, qui se voient contraints de recevoir un pasteur qu’ils savent ne pas être en pleine communion hiérarchique, ni avec le chef du Collège épiscopal ni avec les autres évêques.

6) Le Saint-Siège ne saurait admettre d’être mis devant le fait accompli avec de telles ordinations épiscopales. Il déplore donc la manière dont on a porté à l’épiscopat le P. Jean Wang Renlei et ose espérer que ce genre d’acte ne se répètera plus.

(1)NdT : Canon 377, al. 1 du Code de droit canonique : “Le Pontife Suprême nomme librement les évêques, ou confirme ceux qui ont été légitimement élus.”

(2)NdT : Canon 1 382 du Code de droit canonique : “L’Evêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu’un Evêque, et de même celui qui reçoit la consécration de cet Evêque, encourent l’excommunication latae sententiae réservée au Siège Apostolique.”