Eglises d'Asie

Douze responsables religieux – dont cinq évêques catholiques – ont été invités à suivre une formation intensive à l’Université du Peuple, à Pékin

Publié le 18/03/2010




Selon une source locale, douze responsables religieux – dont cinq évêques catholiques – ont été invités à suivre une formation à l’Université du Peuple, à Pékin. Les cours ont commencé le 7 septembre dernier et s’achèveront à la fin du mois de janvier 2007. Outre les cinq évêques catholiques, des responsables religieux appartenant au protestantisme, au bouddhisme et à l’islam suivent ces cours, qui ont lieu dans un bâtiment utilisé à ce seul effet sur le campus, de manière à ce que les religieux n’aient qu’un minimum de contacts avec les étudiants réguliers de l’université.

Les enseignements sont dispensés par des professeurs de l’Université de Pékin, avec des interventions de chercheurs de l’Académie des Sciences sociales de Chine. Aucun cours n’est donné par des cadres de l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses ou des Associations patriotiques. Les thèmes des enseignements ont trait à l’histoire contemporaine de la Chine, à l’histoire des religions dans le monde, à la philosophie et au droit. Une attention particulière est consacrée à la place de la religion aux Etats-Unis et en Europe – et aux enseignements qui peuvent en être tirés pour la Chine. Le rythme des cours est soutenu, de 8 heures du matin à 5 heures du soir. Les douze participants à ces cours n’auront pas à passer d’examen final, mais ils devront rédiger un dossier sur un thème de leur choix. Les débats entre les participants ne sont pas encouragés.

Il semble que cette session de formation diffère des habituelles sessions d’“éducation politique” auxquelles les responsables religieux sont régulièrement conviés (1), mais l’objectif précis de ces cinq mois de cours n’ayant pas été précisé, des questions se posent. Prépare-t-on les cadres des Associations patriotiques de demain ? Cherche-t-on à mieux connaître la façon de penser de ces responsables religieux afin de pouvoir les manipuler plus facilement par la suite ? Pourquoi les catholiques sont-ils si bien représentés dans ce groupe de douze personnalités ? (2) Des questions sans réponse, mais l’existence d’une telle session témoigne de la volonté des autorités à continuer à peser sur la vie religieuse du pays, à l’heure où l’essor des religions paraît de plus en plus évident.