Eglises d'Asie

En déplacement à Macao, un haut responsable chinois a rendu visite à l’évêque du lieu

Publié le 18/03/2010




En visite à Macao à l’occasion du septième anniversaire du retour de Macao sous le drapeau chinois, Liu Yandong, directrice du Front uni, instance rattachée au Comité central du Parti communiste, a rendu visite à Mgr Jose Lai Hung-seng, évêque de Macao. La rencontre a eu lieu le 16 décembre dernier et a duré une heure, durant laquelle les deux responsables ont échangé leurs vues sur la place de l’Eglise à Macao et les relations sino-vaticanes. Selon Mgr Lai, l’entretien a été « franc et sincère ».

De tels entretiens, entre responsables religieux et dirigeants politiques, ne sont pas rares. En janvier 2005, le même Mgr Lai avait reçu en sa résidence Ye Xiaowen, le directeur de l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses (1). A lire les compte-rendus de ces rencontres, les échanges sont sans surprise. Liu Yandong a ainsi réitéré la volonté de la Chine à établir des relations avec le Saint-Siège et souligné que la question des relations avec Taiwan et celle de la nomination des évêques constituaient les deux obstacles empêchant une normalisation rapide. Selon Mgr Lai, la directrice du Front uni a expliqué que la Chine ne pouvait pas se sentir respectée si l’Eglise en Chine avait à obéir à des instructions venues de l’étranger à propos des nominations épiscopales. L’évêque de Macao a estimé pour sa part que ce genre de rencontre était une occasion de mieux connaître la pensée des responsables chinois, une des difficultés à normaliser les relations entre Pékin et le Vatican étant le manque de contacts entre les deux parties.

Mgr Lai a exprimé à son interlocutrice le regret que, lorsque des prêtres de Macao se rendent en pèlerinage dans des sanctuaires du continent, il ne leur soit pas permis de célébrer publiquement la messe. Liu Yandong l’a assuré qu’elle transmettrait ce point à l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses. Enfin, l’évêque de Macao a expliqué à la responsable du Front uni que, si l’économie de Macao était florissante, les problèmes sociaux étaient une source d’inquiétude pour l’Eglise. Fragilisation de la cellule familiale et conjugale, confusion morale dans la jeunesse, phénomène d’addiction aux jeux d’argent, extrême disparité des fortunes : face à ces difficultés, l’Eglise essaye d’influer sur la société, par le biais de sa présence dans l’éducation et les services sociaux, a expliqué Mgr Lai, qui a également mis en valeur l’attention que les catholiques de Macao témoignent aux lépreux et aux enfants qui n’ont pas les moyens d’aller à l’école dans certains régions pauvres du continent.