Eglises d'Asie

Hongkong : une université ouvre un centre d’études chrétiennes plus spécialement consacré au protestantisme

Publié le 18/03/2010




Le 5 décembre dernier, environ deux cents universitaires et responsables religieux chrétiens ont pris part à la cérémonie d’ouverture du Centre pour les études chrétiennes de l’Université chinoise de Hongkong. Selon son directeur, le pasteur Lo Lung-kwong, cette nouvelle structure s’inscrit dans un cadre laïque d’échanges académiques en vue d’améliorer les connaissances des étudiants et des enseignants sur le protestantisme ainsi que pour encourager le dialogue ocuménique et le dialogue interreligieux. Le pasteur a insisté sur le fait que le centre n’appartenait à aucune Eglise ou dénomination et qu’il visait l’excellence académique.

Pour assurer la conduite de ses travaux, le centre, a poursuivi le Rév. Lo, fera appel aussi bien à des chrétiens qu’à des non-chrétiens, afin de maintenir un équilibre entre “la subjectivité” des premiers et “l’objectivité” des seconds. Dans la foulée de son inauguration, le centre a tenu un colloque au sujet du “christianisme à Hongkong auquel ont pris part le cardinal Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, Mgr Peter Kwong Kwong-kit, archevêque anglican de Hongkong, et le pope Sean Govostes, prêtre de l’Eglise grecque orthodoxe.

Chacun des trois intervenants a mis l’accent sur les relations que les communautés de fidèles de Hongkong entretiennent avec celles de Chine continentale. Le cardinal Zen a souligné deux difficultés à la pénétration du christianisme en Chine : le fait qu’il soit perçu comme une religion étrangère, liée à l’Occident, et les divisions entre les différentes Eglises et dénominations. Mgr Kwong a retracé l’histoire de l’évangélisation depuis le début du XIXe siècle, insistant sur le fait que les missionnaires d’Europe et des Etats-Unis venaient à Hongkong pour ensuite aller en Chine. Par conséquent, le développement des Eglises chrétiennes à Hongkong a été lié à l’objectif missionnaire qu’était la pénétration en Chine. Après la fondation de la République populaire de Chine, en 1949, l’Eglise anglicane à Hongkong s’est recentrée sur elle-même, a-t-il poursuivi, et depuis 1997, date du retour de Hongkong sous le drapeau chinois, l’accent s’est reporté sur l’attention aux communautés chrétiennes du continent.

L’Université chinoise de Hongkong est aujourd’hui un établissement public, mais son histoire est liée aux Eglises protestantes. Elle a en effet été fondée en 1963 par la fusion en une seule entité de trois instituts d’enseignement supérieur, dont le Chung Chi College, fondé en 1951 par différentes dénominations protestantes. De cet héritage, l’université a gardé une attention particulière pour les religions et, en 2004, son Département des religions est devenu le Département des études culturelles et religieuses. La faculté de théologie a été intégrée à la Divinity School du Chung Chi College et, au début de l’année 2005, le Département des études culturelles et religieuses a ouvert un Centre pour l’étude des humanités bouddhiques, un Centre pour les études catholiques et un Centre pour l’étude de la culture taoïste. Le Centre pour les études chrétiennes vient compléter le champ académique de l’étude des religions.