Eglises d'Asie

Rassemblement interethnique au séminaire national Saeng Tham dans la banlieue ouest de Bangkok

Publié le 18/03/2010




Le 17 décembre dernier, au grand séminaire national Saeng Tham de Thaïlande, à Sam Phran, dans la banlieue ouest de Bangkok, s’est tenu un rassemblement interethnique réunissant les différents membres des minorités ethniques qui vivent dans la capitale thaïlandaise et sa périphérie. Près de 400 personnes akha, karen, ou d’autres minorités ethniques se sont ainsi retrouvées pour le 16e rassemblement sportif organisé par les séminaristes.

Après la célébration de l’Eucharistie qui a ouvert la journée, des matchs de volleyball pour les filles, majoritairement présentes, ainsi que des parties de football et de sepak takraw (2) pour les jeunes hommes ont été organisés avant qu’un repas soit servi aux convives.

Trois fois par an, le grand séminaire national organise ce type de rencontre. Pour le P. Charoen Nuntakarn, un prêtre karen, formateur à Saeng Tham, ces rassemblements permettent aux membres des minorités ethniques vivant dans la région de Bangkok de tisser des liens, de se retrouver et de consolider leur foi. D’après Veerasak Yongsriphanithan, séminariste karen travaillant auprès de cette minorité, de plus en plus d’aborigènes immigrent à Bangkok, où ils sont confrontés à la société de consommation, à d’autres aspects déconcertants de la modernité et à la solitude urbaine. Selon lui, les aborigènes venant vivre à Bangkok sont peu éduqués et ne parlent pas couramment le thaï. De ce fait, ils sont souvent dénigrés, voire parfois exploités par leurs employeurs.

Malgré tout, ils continuent d’affluer dans la capitale, précise le P. Charoen, certains n’ayant pas d’autres alternatives, le gouvernement ayant pris possession de leurs terres en les déclarant parc naturel, d’autres étant séduits par la perspective de gagner de l’argent. Beaucoup travaillent dans des usines et d’autres sont employés dans des écoles catholiques et des paroisses.

Gosorn, 22 ans, un jeune karen originaire de Mae Hong Son, dans le nord-ouest du pays à la frontière birmane, travaille au grand séminaire depuis quatre ans. Il est venu à Bangkok pour trouver du travail car il souhaitait pouvoir acheter un vélomoteur et construire une maison. Il confie qu’au début, la vie était très dure car les gens se moquaient de lui, mais que, depuis qu’il travaille au séminaire, il est plus heureux. Chaque mois, il envoie entre 500 et 1 000 bahts à sa famille (entre 10 et 21 euros) et, deux fois par an, il leur rend visite.

Selon le P. Charoen, l’apostolat auprès des minorités ethniques fait partie du travail pastoral des Eglises locales. En ce qui concerne les deux autres rassemblements annuels, l’un porte sur la valorisation des cultures et l’autre sur les problèmes rencontrés par ces populations en milieu urbain. De plus, chaque week-end, des séminaristes vont à la rencontre des membres de ces minorités, soit pour leur donner des cours de thaï, soit pour les écouter et les encourager à prendre confiance en eux.

D’après les statistiques du gouvernement thaïlandais, plus de 900 000 personnes appartiennent à des minorités ethniques, les Karen étant les plus nombreux.