Eglises d'Asie

A Mandalay, la pratique de l’adoration eucharistique se développe et transforme la vie des paroisses catholiques

Publié le 18/03/2010




A Mandalay, dans le centre du pays, des centaines de paroissiens se recueillent quotidiennement pendant une heure devant le Saint-Sacrement, exposé de sept heures du matin à 5 heures de l’après-midi, à la paroisse Saint-Michel. Certains prient en silence et d’autres récitent le rosaire. L’adoration eucharistique a débuté dans cette paroisse voici douze ans et, depuis, elle s’est non seulement développée au sein du diocèse, transformant la vie des paroissiens, mais cette pratique s’est également propagée dans d’autres diocèses du pays.

Edward Khin Maung Sint, 68 ans, membre du Conseil pastoral de la paroisse Saint-Michel, explique que l’adoration eucharistique a radicalement changé la vie de la paroisse. Depuis, beaucoup de paroissiens vont à la messe quotidiennement, lisent la Bible et les vocations religieuses sont en augmentation. Ce catholique engagé précise que la vie quotidienne des paroissiens s’est améliorée, des alcooliques abandonnant la boisson.

L’adoration eucharistique a été instituée sur la paroisse en 1995 par le curé de l’époque, le P. Dominic Jyo Du, actuellement coordinateur des programmes en langue birmane de Radio Veritas Asia, aux Philippines. Cette année-là, au mois d’avril, un incendie s’était déclaré près de la paroisse où « beaucoup de gens, catholiques et bouddhistes, étaient venus trouver refuge Les catholiques avaient alors demandé au prêtre de les bénir qu’il s’apprêtait à mettre le ciboire à l’abri dans la cathédrale du Sacré-Cour, au cas où l’incendie se propagerait, en promettant que « si Dieu sauvait les gens des flammes, il exposerait le Saint-Sacrement » dans la paroisse. « Les paroissiens ont une foi profonde a fait remarquer le P. Dominic, en ajoutant que personne n’avait été blessé lors de cet incendie, qui, ensuite, avait changé de direction. Quelques semaines plus tard, le P. Jyo Du mettait en place l’adoration eucharistique quotidienne à Saint-Michel, avec l’aide d’un prêtre australien de la Compagnie du Saint Sacrement et le soutien de l’archevêque de l’époque.

« Pendant mon heure d’adoration, je demande d’abord la bénédiction du Saint Esprit, puis je parle à Jésus. Ensuite, je lis la Bible, récite des prières et le chapelet, confie Philomena Khin San Win, âgée de 69 ans. Je prie aussi pour ma paroisse et, quand je suis contrariée, je prie pour les membres de ma famille. » Le P. Jyo Du ajoute que cette dévotion s’est depuis répandue à travers l’archidiocèse de Mandalay et les autres diocèses du pays, du fait de l’encouragement des évêques catholiques. Ainsi, dans l’archidiocèse de Mandalay, différentes paroisses, telle la paroisse Monhla, ont institué l’adoration eucharistique quotidienne. Le diocèse de Lashio a, quant à lui, instauré cette pratique en 1996, suivi par l’archidiocèse de Yangon (Rangoun) et le diocèse de Pathein, où des chapelles dédiées à l’adoration eucharistique ont été construites (1).