Eglises d'Asie

Le nouvel évêque du diocèse de Nakhon Ratchasima veut faire du dialogue interreligieux sa priorité

Publié le 18/03/2010




L’évêque nouvellement nommé à la tête d’un diocèse considéré comme difficile dans le Nord-Est de la Thaïlande espère développer une meilleure entente entre Thaïlandais de différentes religions, non seulement dans sa région mais également dans l’ensemble du royaume.

Mgr Joseph Chusak Sirisut, 50 ans, a été ordonné évêque de Nakhon Ratchasima, le 10 février dernier, dans la chapelle de l’école Marie Witthaya. Plus de 7 000 personnes étaient présentes, dont 240 prêtres et 200 religieuses. Aux côtés de Mgr Brian Ugaigwe, conseiller de la nonciature apostolique de Thaïlande, se trouvaient, parmi les invités de marque, deux moines bouddhistes et six pasteurs protestants. La cathédrale Notre-Dame de Lourdes de Nakhon Ratchasima étant trop petite, c’est la chapelle de l’école, plus vaste, qui a été choisie pour l’évènement.

C’est le 30 novembre dernier que le pape Benoît XVI a nommé Mgr Chusak à la tête du diocèse, après avoir accepté la démission de Mgr Joachim Phayao Manisap, 77 ans. Le nouvel évêque a indiqué à la presse que Mgr Phayao resterait dans le diocèse pour “me conseiller, m’aider” et continuer “l’important travail” d’évangélisation. Le nouveau prélat a aussi confié vouloir se consacrer personnellement au dialogue interreligieux, ainsi qu’à l’inculturation afin de permettre aux locaux de prier dans le style “Isan c’est-à-dire selon les coutumes de la région du Nord-Est de la Thaïlande. Le diocèse de Nakhon Ratchasima recouvre les provinces de Nakhon Ratchasima, de Buriram et de Chaiyaphum, une région majoritairement bouddhiste où la langue lao est largement utilisée (1).

En plus de son ministère épiscopal, le nouvel évêque de Nakhon Ratchasima continuera à enseigner le dialogue religieux à l’université de Saengtham, connue aussi sous le nom du grand séminaire national Lux Mundi (‘Lumière du Monde’) de Samphran jusqu’à ce qu’un remplaçant lui soit trouvé. Le gouvernement thaïlandais lui a également demandé de s’engager dans le dialogue interreligieux en tant que conférencier et formateur des enseignants et étudiants à l’échelle nationale.

Mgr Chusak Sirisut commencera son nouveau ministère au mois de mars. “Nous voulons que le dialogue religieux aide tous les gens de Thaïlande à développer une meilleure compréhension des religions et des traditions a-t-il expliqué. “Un moyen pour améliorer la situation au sud a-t-il encore souligné, en se référant au conflit en cours entre séparatistes musulmans et le gouvernement thaïlandais dans la région de l’extrême sud où domine un dialecte issu de la langue malaise (2).

Son prédécesseur, Mgr Phayao, a expliqué à l’agence Ucanews que le travail le plus important pour le diocèse de Nakhon Ratchasima se situait auprès des plus pauvres, particulièrement les paysans, les malades, notamment ceux contaminés par le sida. Avec ses services sociaux, a-t-il dit, l’Eglise peut proposer des emplois, des conseils variés et encourager les personnes à épargner. L’évêque émérite a souligné que le travail pastoral dans les écoles avait pour but d’apprendre aux élèves à être de bons citoyens. Ce qui est aussi de l’évangélisation, a-t-il insisté, parce que l’Eglise ne peut pas ouvertement travailler à faire des conversions dans un pays si largement bouddhiste. Il a expliqué également que le dialogue interreligieux était crucial parce que “des problèmes surgissent lorsque des gens pensent que leur religion est la meilleure et qu’ils ne prêtent pas attention à celles des autres”. Au tout début de la création du diocèse, se souvient-il, une église avait été incendiée.

Le nouvel évêque de Nakhon Ratchasima, Mgr Chusak Sirisut, est né à Bang Nok Kwaek en 1956 et a été ordonné prêtre en 1984. Il a étudié au grand séminaire de Samphran, puis à l’Ecole Maryknoll de théologie, aux Etats-Unis. Entre 2000 et 2004, il a étudié et obtenu une licence en théologie à l’Université Saint Thomas de Manille. Rentré en Thaïlande, il a enseigné au grand séminaire de Samphran et a dirigé le Centre de recherche culturelle et religieuse de l’Université Saengtham.