Eglises d'Asie

Engagé dans le dialogue interreligieux avec des personnalités musulmanes, l’évêque du diocèse catholique de Faisalabad a reçu des menaces de mort

Publié le 18/03/2010




Engagé de longue date dans le dialogue interreligieux avec les musulmans (1), Mgr Joseph Coutts, évêque du diocèse catholique de Faisalabad, province du Pendjab, a organisé une rencontre interreligieuse à l’occasion de Noël dernier dans une madrasa, une école coranique, de Faisalabad. Outre l’évêque catholique, le responsable de la madrasa, Siddiqui Lasani Sarkar, et un journaliste musulman, Khavar Javed Shafiq, étaient les principales personnalités à prendre part à cette rencontre. Selon l’agence AsiaNews, du fait de participation à cette rencontre, les trois hommes ont reçu des menaces de mort de la part d’une organisation islamiste jusqu’ici inconnue, le « Front des soldats islamiques ».

Le 17 février dernier, des hommes en armes ont fait irruption dans les bureaux du magazine fondé par Khavar Javed Shafiq, absent de locaux à ce moment-là ; ils ont saccagé les bureaux et menacé un employé. Peu après, le journaliste, fondateur de l’ONG World Tolerance Organization, créée au lendemain de l’assassinat, en 2002, du journaliste Daniel Pearl, recevait des menaces de mort, ses interlocuteurs lui reprochant de mener des « activités anti-islamiques ». Peu de temps après, Mgr Joseph Coutts et le responsable de la madrasa recevaient des menaces semblables. Lasani Sarkar et Khavar Javed ont alors décidé de porter plainte, ce que n’a pas choisi de faire Mgr Coutts, qui a toutefois déclaré qu’il ne se laisserait pas intimider par de telles actions et qu’il était déterminé à poursuivre des activités interreligieuses au Pakistan.

Par ailleurs, dans la même province du Pendjab, le 20 février, un militant islamiste a abattu par balle une ministre provinciale. Zilla Huma Usman, 35 ans, ministre des Affaires sociales pour la province du Pendjab, connue pour son activité en faveur des femmes (2), a été tuée alors qu’elle était en réunion avec des militants de son parti à Gujranwala, une ville importante de la province. Son agresseur, qui a été arrêté par la police, a déclaré avoir agi parce que Zilla Huma « ne respectait pas le code vestimentaire islamique et parce qu’elle faisait campagne pour l’émancipation des femmes ». Le lendemain, un éditorialiste du quotidien anglophone Dawn écrivait : « Pas un jour ne se passe sans que le fanatisme ne se fasse ressentir au Pakistan. »