Eglises d'Asie

Hongkong : l’élection – sans surprise – du chef de l’exécutif a mis aux prises deux candidats, tous deux catholiques

Publié le 18/03/2010




Si le résultat de l’élection, le dimanche 25 mars dernier, du chef de l’exécutif de Hongkong ne présentait aucune surprise – le candidat sortant, Donald Tsang, a été réélu par 649 des 800 grands électeurs, pour la plupart acquis à Pékin –, cette élection a toutefois présenté un caractère nouveau en comparaison de la précédente élection. Là où il y a avait un seul candidat en lice en 2005, cette fois-ci, deux candidats se disputaient la faveur des grands électeurs : Donald Tsang Kam-kuen, 62 ans, et un avocat, Alan Leong Kah-kit, 48 ans, du Parti civique (opposition démocrate), ce dernier ayant réussi à réunir les cent signatures lui donnant la possibilité de se présenter à cette élection. Ainsi que l’écrivait l’hebdomadaire en langue anglaise du diocèse de Hongkong, le Sunday Examiner, « bien que les gens ne votent pas lors de cette élection, pour la première fois, le Comité électoral se trouve en position de choisir et, par une ironie de l’histoire, la première élection sous le drapeau chinois pour désigner le titulaire d’un poste à haute responsabilité [a vu] s’affronter deux catholiques ».

Tous deux formés au Wah Yan College, prestigieuse école secondaire jésuite, Donald Tsang et Alan Leong sont catholiques. Le chef de l’exécutif de Hongkong ne fait pas mystère de sa foi et il est de notoriété publique qu’il assiste à la messe tous les jours. Alan Leong ne fait pas état de sa foi en public, mais admet son appartenance au catholicisme lorsque la question lui est posée ; d’après un de ses collègues du Parti civique, « c’est bien sa foi qui inspire son combat pour la justice et l’égalité dans le territoire (de Hongkong) ».

D’après les observateurs locaux, si l’issue de l’élection était connue d’avance, elle a toutefois revêtu une importance particulière. Pour la première fois sur le sol de la République populaire de Chine, les citoyens ont pu assister à un débat télévisé. Le 1er mars, Donald Tsang et Alan Leong se sont affrontés durant 90 minutes sur le petit écran, les sondages donnant Alan Leong légèrement vainqueur de cet échange. La culture démocratique de la population hongkongaise s’est renforcée. Le camp des démocrates a gagné une figure de proue dans son combat pour le suffrage universel direct et le chef de l’exécutif a vu son autorité grandir à Hongkong. De plus, Donald Tsang a dû s’engager à régler la question du suffrage universel en 2012.

A l’évêché de Hongkong, les résultats de l’élection n’ont pas été commentés et l’on rappelle que le seul système électoral qui vaille est : « un homme, une voix » (1). Le cardinal Zen a pris part à des opérations électorales fictives, organisées par des organisations militants pour plus de démocratie, où près de 8 000 Hongkongais ont choisi leur candidat dans l’isoloir. Les résultats ont été à peu près exactement inverses de ceux de la véritable élection : sur 7 682 suffrages valides, Alan Leong a recueilli 5 129 voix et Donald Tsang 2 553 voix.