Eglises d'Asie

Une rencontre à l’archidiocèse de Faisalabad pour la Journée mondiale de la femme a souligné une recrudescence des violences envers les femmes dans le pays

Publié le 18/03/2010




Dans la province du Pendjab, lors d’une rencontre à l’archidiocèse de Faisalabad qui a réuni près de 400 personnes (la plupart des femmes) pour la Journée mondiale de la femme, le 8 mars dernier, il a été souligné une recrudescence des violences contre les Pakistanaises, notamment du fait de l’augmentation des viols collectifs et des agressions.

Zaib ul-Nissa, assistante du directeur de la prison de Faisalabad, qui est intervenue lors de la rencontre intitulée : « Continuons car le chemin est long », a déclaré qu’au moins 200 femmes incarcérées pour des raisons liées à l’application des lois Huhood (1) préféraient rester derrière les barreaux plutôt que d’être libérées sous caution en attendant leur jugement, comme une récente loi les y autorise (2).

D’après la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP), c’est également le cas de la plupart des 1 300 femmes incarcérées au Pakistan. Le plus souvent, elles sont accusées d’avoir eu relations sexuelles hors mariage – ce qui inclut l’adultère et le viol –, formellement proscrites par les ordonnances Huhood. Selon Mehboob Ahmad Khan, porte-parole du HRCP, ces femmes « préfèrent la prison à l’air libre, puisque la plupart d’entre elles sont rejetées par leurs familles » et qu’elles « craignent pour leur vie ».

Dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest, sur 200 femmes qui auraient pu être libérées du fait des nouvelles dispositions en vigueur, seules 36 ont choisi de l’être.

Mgr Adolfo Tito Yllana, nonce apostolique au Pakistan, qui a participé au rassemblement du 8 mars, a « rendu hommage aux femmes du monde entier » et a appelé au respect mutuel entre les sexes, puisque l’homme et la femme « ont tous les deux été créés à l’image de Dieu ».