Eglises d'Asie

Pour dépasser les divisions ethniques et religieuses, un évêque anglican invite son pays à s’inspirer de l’équipe nationale de cricket

Publié le 18/03/2010




Selon une dépêche de l’agence ENI (1), l’évêque anglican de Colombo, Mgr Duleep de Chickera, a appelé son pays, marqué par de profondes divisions ethniques, à imiter l’équipe de cricket du Sri Lanka, qui réalise d’honorables performances à la Coupe du monde qui se déroule actuellement aux Caraïbes. « En cette période de ferveur pour la Coupe du monde, il nous faut nous rappeler que ce ne sont pas seulement les prouesses de notre équipe qui sont notables. Son unité visible dans une diversité ethnico-religieuse, qui augmente la valeur de ses performances, est également remarquable », a-t-il souligné dans son message pascal.

L’équipe nationale est constituée de membres de la minorité ethnique tamoule et de la majorité cinghalaise. Ses joueurs sont bouddhistes, chrétiens, hindous et musulmans. Mgr de Chickera a indiqué qu’elle « devrait encourager le pays à aller vers un objectif similaire d’unité dans la diversité ». Après avoir vaincu des équipes fortes, comme l’Inde et l’Angleterre, le Sri Lanka est l’un des principaux prétendants à l’obtention d’une place en demi-finale.

« Les joueurs de milieux ethniques et religieux différents se sont rapprochés pour former une vraie équipe. Cela suscite l’espoir, non seulement pour le cricket sri lankais, mais aussi pour l’avenir de notre île », a affirmé l’évêque depuis Jaffna, au cœur de la région tamoule, tout au nord de l’île. « Si notre pays, constitué de communautés ethniques diverses, peut jouer comme une équipe, la paix pourra sans doute s’installer durablement. »

Près de 40 civils ont été tués durant la Semaine Sainte, début avril, dans des explosions de bombes, des tirs d’artillerie aveugles et des tirs sporadiques entre combattants. Le 7 avril, un pasteur pentecôtiste, Yesu Kumar, des Assemblées de Dieu à Vankalai, a péri dans l’explosion d’une bombe dans un bus, qui a tué six autres voyageurs et en a blessé une vingtaine. Le ministère de la Défense a fait savoir que plus de 4 000 personnes étaient mortes en raison des violences entre décembre 2005 et la première semaine de mars 2007. Ce chiffre comprend les 675 civils et 1 040 militaires tués au cours de la dernière recrudescence des combats. Les combats entre les Tigres tamouls et les forces armées de Colombo, qui durent depuis 1983, ont coûté la vie à près de 65 000 personnes sur l’île.