Eglises d'Asie – Sri Lanka
Dans un pays déchiré par la guerre civile, l’usage du latin dans la liturgie catholique et des temps de prière contribue à une certaine unité entre les communautés
Publié le 18/03/2010
Selon le P. Sylvester Ranasinghe, recteur du Collège Saint-Joseph, c’est une évidence que les jeunes d’aujourd’hui, qu’ils soient tamouls ou cinghalais, lisent avec difficulté le latin et peuvent encore moins l’utiliser pour communiquer entre eux. Toutefois, dans un pays où le christianisme est la seule religion où on trouve des fidèles dans les deux principales communautés ethniques de la nation (1), l’occasion donnée à de jeunes Cinghalais et à de jeunes Tamouls de chanter d’une seule voix, dans une même langue, « neutre » du point de vue de l’appartenance communautaire, est une bonne chose. Le prêtre souligne que le programme de la rencontre était centré sur l’importance de la conversion intérieure pour parvenir à l’unité en tant que communauté catholique.
Le programme a permis aux élèves de chanter le cantique Laudate Omnes Gentes, ainsi que le Stabat Mater ou le Rex Admirabilis, attribué à saint Bernard de Clairvaux, et Populus Meus du Vendredi Saint. Les élèves ont aussi repris le chœur des religieuses tiré du film « La Mélodie du bonheur ».
Après avoir assisté à la célébration, Mgr Oswald Gomis, archevêque de Colombo, s’est dit ému par ces chants en latin, qui l’ont renvoyé à sa jeunesse, dans les années 1950, où les élèves, qu’ils soient cinghalais, tamouls ou « burghers » – les descendants des familles d’origine européenne –, assistaient ensemble à la messe où les cantiques et les prières étaient chantés en latin. Depuis Vatican II (1962-1965), l’usage du latin dans l’Eglise au Sri Lanka a été en partie conservé, notamment pour la célébration de l’Eucharistie dans plusieurs sanctuaires et lors de solennités particulières.