Eglises d'Asie – Chine
Hubei : décès de Mgr Bernardin Dong Guangqing, évêque « officiel » du diocèse de Hankou, à Wuhan
Publié le 18/03/2010
Né le 1er avril 1917, entré dans la congrégation des franciscains en 1934, Bernardin Dong avait été ordonné prêtre en 1942. Après l’expulsion de l’évêque de Hankou, le franciscain italien Maurice Rosa, le 2 octobre 1952, le P. Dong fut, comme l’ensemble du clergé, soumis aux très fortes pressions qui aboutirent en 1957 à la création de l’Association patriotique des catholiques chinois. Il prit part au Congrès national des catholiques chinois, organisé pour l’occasion à Pékin, et, un an plus tard, en 1958, il était l’un des deux premiers évêques ordonnés sans le consentement de Rome. Le 13 avril 1958, lui et le P. Yuan Wenhua étaient ordonnés, respectivement, pour les diocèses de Hankou et de Wuchang, premiers évêques de Chine « auto-élus et auto-consacrés » (2). C’est un peu plus tard, au début des années 1990, que la réconciliation interviendra, lorsque l’évêque « clandestin » de Hanyang, Mgr Petrus Zhang Boren (Chang Bai Ren), et l’évêque « clandestin » de Hankou, Mgr Odoric Liu Hede, « firent surface » pour se réconcilier avec Mgr Bernardin Dong. L’évêque « clandestin » de Wuchang, Mgr Antoine Yang Shaohuai, les rejoignit dans cette démarche, leur commune appartenance à l’ordre franciscain facilitant sans doute ce rapprochement (3).
Si Rome avait finalement reconnu le caractère épiscopal de Mgr Bernardin Dong, ce dernier, très affaibli et quasi grabataire, a été utilisé par les autorités chinoises jusqu’à la fin de sa vie. Le 30 avril 2006, depuis son fauteuil roulant, il présidait en effet, assisté de huit autres évêques « officiels », la cérémonie d’ordination épiscopale du P. Joseph Ma Yinglin, à Kunming, ordination illégitime car non souhaité par le Saint-Siège (4).
Avec la mort de Mgr Fu Tieshan, évêque « officiel » de Pékin, décédé le 20 avril dernier (5), la mort de Mgr Dong Guangqing marque la fin d’une époque, ces deux évêques étant des figures très emblématiques de la génération de l’épiscopat « officiel » chinois qui a dirigé l’Eglise pendant ces trente dernières années, et dont les derniers représentants très âgés disparaissent.