Eglises d'Asie

A Pékin, l’Institut pour l’étude du christianisme et de la culture a décerné ses premières bourses à de jeunes chercheurs universitaires chinois

Publié le 18/03/2010




Le 22 mai, le P. Peter Zhao Jianmin, directeur de l’Institut pour l’étude du christianisme et de la culture, a rendu public le nom des 25 lauréats des premières bourses décernées dans le cadre du soutien aux recherches consacrées au catholicisme dans les universités chinoises. A lire les dossiers présentés, le P. Zhao a estimé que « les étudiants non chrétiens comprennent beaucoup de choses de la foi catholique ». Il a ajouté qu’il espérait bien que le nombre des jeunes chercheurs chinois se consacrant à l’étude du christianisme ira croissant.

Fondé en 2002 par le P. Zhao, lui-même titulaire d’un doctorat en droit canon soutenu à l’université catholique de Louvain, en Belgique, l’Institut a pour vocation l’étude de la culture religieuse chrétienne, notamment des relations qui peuvent être tissées entre christianisme et culture traditionnelle chinoise (1). Outre des colloques et des publications, il décerne des bourses d’études destinées à encourager les jeunes chercheurs chinois. D’un montant de 800, 1 500 et 3 000 yuans (300 euros), respectivement pour les étudiants des premier, deuxième et troisième cycles universitaires, ces bourses visent à soutenir la recherche dans ces domaines, qu’elle soit le fait de chrétiens ou de non-chrétiens. Un des objectifs que s’est donné le P. Zhao est de renforcer la présence de l’Eglise sur la scène universitaire chinoise.

Originaire de la province du Hubei, étudiante au département d’histoire de la prestigieuse Université de Pékin, Peng Qi est âgée de 28 ans. En 2005, elle a passé un semestre sur le campus de l’université de Yale, aux Etats-Unis, où elle a notamment apprécié la qualité des bibliothèques. De retour à Pékin, elle travaille sur un mémoire, consacré à une « Etude du concile Vatican II et de la modernisation de l’Eglise catholique ». La bourse qu’elle vient d’obtenir de l’Institut lui permettra d’acheter « des livres en anglais et dans d’autres langues étrangères sur les études catholiques » (2). Ce mémoire sera intégré à sa thèse de doctorat sur « Intégration du catholicisme et américanéité : une étude à propos de Michael Novak, catholique et néo-conservateur ». Après son doctorat, Peng Qi continuera ses recherches à l’Académie chinoise des sciences sociales, à Pékin.

Jerry Zhou Yong, quant à lui, étudie au département des Etudes religieuses de l’université Fudan, à Shanghai. Une bourse lui a été décernée pour un mémoire intitulé : « La fonction sociale de la foi et de l’éducation : étude de la contribution de l’Eglise catholique à Shanghai à la moralité sociale et à une société harmonieuse ». L’argent gagné pour le mémoire, mené à partir d’un travail de terrain auprès du séminaire de Sheshan, du travail pastoral des prêtres et de l’action des laïcs dans la société shanghaïenne, servira à Jerry Zhou à s’acheter des livres. Catholique, il travaille à une thèse de doctorat consacré à la traduction en chinois du Nouveau Testament faite par un missionnaire français au XVIIIème siècle.

Selon Peng Qi, les études consacrées au christianisme sont en plein essor aujourd’hui en Chine. Un essor qu’elle compare à « la floraison de cent fleurs ». En histoire, en philosophie ou en sociologie, nombreux sont ses pairs qui étudient saint Augustin, les Pères de l’Eglise ou bien encore l’histoire de l’Eglise au Moyen Age.