Eglises d'Asie

Hebei : arrestation de deux évêques « clandestins » de l’Eglise catholique

Publié le 18/03/2010




Selon la Fondation du cardinal Kung, basée aux Etats-Unis et proche de milieux catholiques « clan-destins » de la province du Hebei, Mgr Julius Jia Zhiguo a été interpellé par la police le 5 juin dernier. Le lieu de détention de l’évêque « clandestin » du diocèse de Zhengding, dans la province du Hebei, est inconnu, et un policier a déclaré que l’évêque était emmené pour « dix jours ». Selon des sources catholiques chinoises, un autre évêque a été interpellé le lendemain, 6 juin. Il s’agit de Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque clandestin du Henan résidant dans la province du Hebei. Agé de 48 ans, Mgr Zhang a été emmené, selon la police, « pour une session d’éducation de quelques jours ».

Agé de 73 ans, Mgr Jia Zhiguo est une figure bien connue de l’Eglise de Chine. Après vingt de prison, il a été ordonné évêque en 1980 et est depuis surveillé de près par la Sécurité publique. Il fait partie de ces personnalités de l’Eglise de Chine que les autorités prennent régulièrement pour cibles, les soustrayant à la circulation pour des « sessions d’éducation » de plusieurs jours, semaines ou mois (1). Depuis janvier 2004, Mgr Jia a ainsi été arrêté à dix reprises. Il est aujourd’hui affaibli par la maladie.

Mgr Zhang Weizhu exerce, quant à lui, son ministère dans le Henan et le Hebei. Il fait lui aussi l’objet d’une attention particulière de la Sécurité publique et a été maintenu en résidence surveillée à de nombreuses reprises dans le Hebei (2).

Selon certains observateurs, ces arrestations sont peut-être à mettre en lien avec l’annonce de la publication prochaine par le Saint-Siège de la lettre que le pape Benoît XVI a écrite aux catholiques de Chine. Cette lettre, rédigée à la suite de la rencontre à haut niveau qui a eu lieu les 19 et 20 janvier dernier au Vatican au sujet de la Chine, est très attendue (3). En interpellant Mgr Jia Zhiguo, les autorités chinoises chercheraient à réduire au silence un évêque que les agences de presse internationales à Pékin sont susceptibles de contacter pour lui demander de commenter l’actualité sino-vaticane.