Eglises d'Asie – Sri Lanka
Lors d’une entrevue avec le président de la République, les évêques catholiques ont dit leur inquiétude quant à la sécurité du sanctuaire marial de Madhu
Publié le 18/03/2010
Mgr Oswald Gomis, archevêque de Colombo, menait la délégation catholique qui a rencontré le prési-dent Mahinda Rajapakse. Il était accompagné de l’évêque de Mannar, Mgr Rayappu Joseph, et de celui de Chilaw, Mgr Valence Mendis, ainsi que du P. Ranjith Madurawala, responsable de l’enseignement catholique à Colombo. Les responsables catholiques ont fait valoir la situation unique de Madhu, qui abrite une statue de la Vierge Marie vieille de 450 ans et où la fête de Notre-Dame de Madhu, célébrée le 2 juillet, et celle de l’Assomption, le 15 août, attirent des pèlerins par milliers. Il n’est pas rare que des foules de 200 000 personnes s’y rassemblent à ces occasions, venues aussi bien des régions tamou-les que cinghalaises du pays et issues des religions chrétienne, musulmane, hindoue et bouddhiste.
Selon le P. Ranjith Madurawala, le président Rajapakse s’est engagé à prendre des mesures pour assurer la sécurité du sanctuaire durant les grands pèlerinages de ces prochains mois. Le président, a rapporté le prêtre, a rappelé que, lors de sa récente visite au Vatican, le 20 avril dernier, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone avait attiré lui aussi son attention sur la nécessité de veiller au déroulement pacifique des pèlerinages à Madhu. Le président sri-lankais a parlé de son désir de voir le sanctuaire devenir « une zone de paix ».
Au lendemain de l’entrevue des évêques avec le président, cinq soldats gouvernementaux ont été tués, lors d’affrontements armés qui se sont produits non loin du sanctuaire. En novembre 1999, un obus de mortier avait été tiré sur le sanctuaire, faisant 35 morts et 60 blessés parmi les milliers de réfugiés qui étaient venus y chercher un abri. L’an dernier, à l’issue du pèlerinage du 15 août, environ 2 000 pèlerins étaient restés bloqués durant de longues semaines, les routes d’accès à Madhu ayant été fermées dans les deux sens du fait de combats entre les forces de Colombo et celles du LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul) (2).