Eglises d'Asie

L’Assemblée constituante a rejeté une proposition visant à inscrire le bouddhisme comme religion d’Etat dans la future Constitution

Publié le 18/03/2010




Dix mois après le putsch qui a vu la Thaïlande passer sous le contrôle des militaires, les membres de l’Assemblée constituante ont rejeté, à une forte majorité, l’inscription du bouddhisme comme religion d’Etat dans la future constitution. Cette nouvelle constitution sera soumise à un référendum le 19 août prochain et des élections législatives sont prévues le 25 novembre 2007.

Ces derniers mois, plusieurs groupes nationalistes bouddhistes avaient fait pression pour réclamer que la nouvelle constitution comporte une clause faisant du bouddhisme la religion d’Etat. Des moines avaient organisé un sit-in devant le Parlement pour appuyer cette demande en avril dernier (1), ce regain de nationalisme coïncidant avec la flambée de violence dans le sud du pays (2).

L’Assemblée constituante a préféré séparer la religion et l’Etat, restant, sur ce point, fidèle à l’esprit des constitutions précédentes. Selon le projet de constitution, « le roi est bouddhiste, mais protecteur de toutes les religions ». L’article 37 stipule que toute « personne doit pouvoir bénéficier d’une liberté totale dans le choix et la pratique de sa religion ou de sa croyance. Elle est libre de poursuivre ses activités religieuses, dans la mesure où celles-ci n’enfreignent pas les devoirs des citoyens et ne troublent pas la paix ni les valeurs morales du pays ».

En Thaïlande, près de 94,6 % de la population est bouddhiste (3), 4,6 % sont musulmans (4), les chrétiens représentent, quant à eux, près de 1 %, parmi lesquels 0,42 % de catholiques.