Eglises d'Asie – Pakistan
Pendjab : parce qu’ils ont reçu des menaces de mort, des chrétiens sont inquiets
Publié le 18/03/2010
Les destinataires de ces lettres ont porté plainte auprès de la police, demandant à être protégés et que les auteurs de ces menaces soient arrêtés. La police n’a toutefois pas enregistré officiellement leur plainte. « Il s’agit de méchancetés issues de votre propre communauté », a déclaré au pasteur Daniel, un policier du district de Khanewal, près de Shantinagar. Depuis, des prières sont dites régulièrement par les chrétiens dans les dix chapelles de la ville pour la sauvegarde des familles. La police ne monte pas la garde aux abords des chapelles, mais deux policiers parcourent les rues en motocyclette pendant les heures de culte. Huit ou dix chrétiens patrouillent la nuit.
L’Armée du Salut s’est établie à Shantinagar avant la partition de 1947. La ville a été sous les projecteurs de l’actualité en 1997, quand une foule de musulmans détruisit 800 maisons et profana 13 lieux de culte à coups de cocktails Molotov. Suite à cet incident, 350 plaintes ont donné lieu à des poursuites judiciaires, mais le rapport d’enquête préparé par le tribunal désigné par le gouvernement n’a pas jamais été rendu public.
Ce nouvel incident à Shantinagar fait suite à celui qui s’est produit dans la Province de la frontière du nord-ouest, où des chrétiens, à Charsadda, le 7 mai, ont reçu des lettres similaires (1). La tension de Charsadda s’est apaisée après que Mgr Mano Rumal Shah, de l’Eglise (anglicane) du Pakistan, a pardonné à deux musulmans que la police avait arrêtés. L’évêque leur a pardonné en plaçant ses mains sur leur tête pendant une « jirga », une assemblée des anciens réunie pour résoudre les disputes. Une pratique fréquente parmi les populations pachtounes.