Eglises d'Asie

Le gouvernement resserre son contrôle sur le bouddhisme tibétain

Publié le 18/03/2010




Début août, le gouvernement chinois a introduit une nouvelle règlementation « afin de maintenir l’ordre et de créer l’harmonie dans la société au Tibet », selon le site Internet du gouvernement. A compter du 1er septembre prochain, tout monastère affirmant avoir reconnu des lamas ou des moines réincarnés en « bouddhas vivants » – le plus haut rang de la hiérarchie bouddhiste tibétaine – sera dans l’obligation de soumettre cette identification à l’approbation du Bureau des Affaires religieuses de sa province.
Derrière cette nouvelle mesure se cache la volonté de contrôler plus étroitement la hiérarchie du bouddhisme tibétain. En 1995 déjà, lors de la reconnaissance par le dalaï lama (1) du jeune Gendum Choekyi Nyima, 6 ans, comme onzième réincarnation du panchen-lama – numéro deux de la hiérarchie bouddhiste tibétaine –, les autorités chinoises s’étaient emparées de l’affaire en faisant disparaître l’enfant et ses parents, désignant à sa place un jeune Tibétain, élevé depuis à Pékin (2). Début 2000, le karmapa lama, Ugyen Trinley Dorje, âgé alors de 14 ans, avait fui la Chine pour rejoindre Dharamsala, fief des Tibétains en exil dans le nord de l’Inde (3).
Par ailleurs, de nombreux moines bouddhistes sont incarcérés dans les prisons chinoises. Selon Radio Free Asia (4), le 23 juillet dernier, dans la province du Sichuan, plusieurs centaines de Tibétains d’une communauté nomade du district de Nyachukha ont bloqué une voie rapide en demandant la libération d’un moine tibétain, Tenzin Delek Rinpoche (5). Les forces de l’ordre étaient préalablement intervenues pour interrompre l’inaugura-tion d’un nouveau monastère, en raison de la mise en évidence du portrait du moine incarcéré, initiateur du projet de construction du monastère. Selon des sources locales, huit des dix personnes incarcérées par les forces de l’ordre ont été relâchées, mais deux femmes quinquagénaires, à l’origine de la manifestation, seraient toujours en détention.