Eglises d'Asie

En vue des Jeux olympiques de 2008, le gouvernement, tout en veillant à ce que les visiteurs étrangers puissent bénéficier de services religieux, expulse des missionnaires protestants étrangers

Publié le 18/03/2010




« Tout sera fait selon les standards adoptés par les autres villes hôtes des Jeux olympiques », a déclaré au China Daily le vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois. Anthony Liu Bainian évoquait les infrastructures mises en place par la Chine pour veiller à ce que les athlètes et les visiteurs étrangers qui viendront en Chine pour les JO d’août 2008 puissent bénéficier de services religieux. Il a notamment mis en avant le fait qu’une église « chrétienne » trouvera, temporairement, place dans le village olympique à Pékin et qu’un « centre de service religieux » y sera actif, animé par « soixante volontaires issus des cinq principales religions de la Chine », soit les religions reconnues officiellement, le bouddhisme, le taoïsme, l’islam, le protestantisme et le catholicisme.

Selon le site Internet du diocèse catholique de Pékin, le Bureau des Affaires religieuses de la munici-palité de Pékin a organisé une session de formation du 24 au 26 juillet dernier pour briefer ces soixante volontaires à propos « des cultures de la Chine et de sa législation et politique religieuses ». Le diocèse de Pékin avait envoyé deux de ses prêtres, quatre de ses religieuses et trois de ses séminaristes à la session.

Par ailleurs, dans la capitale ainsi que dans les villes où des compétitions olympiques auront lieu, les Eglises catholiques locales ont prévu de conduire des services religieux en langues étrangères. Dans des villes comme Pékin, Shenyang ou Shanghai, de telles messes en anglais, en coréen ou dans d’autres langues sont célébrées depuis plusieurs années déjà. A Qingdao, où auront lieu les compétitions nautiques, ou bien encore à Tianjin, des équipes ont été mises en place dans les deux cathédrales, pour préparer la célébration de la liturgie en anglais. Le site officiel des Jeux olympiques de 2008 liste les lieux de culte les plus connus de Pékin, que ce soit les cinq églises catholiques du centre-ville ou bien encore les temples protestants de Gangwa et de Chongwenmen, la mosquée de Niujie, le temple taoïste de Baiyunguan (‘Nuage blanc’) ou le temple tibétain de Yonghegong.

China Aid Association, organisation de soutien aux Eglises protestantes, basée aux Etats-Unis, note toutefois que la pression exercée par la Sécurité publique sur les groupes religieux non enregistrés, les Eglises domestiques protestantes notamment, s’est très nettement accrue ces derniers temps. Depuis la mi-juillet, une campagne est en cours dans les provinces de Mongolie intérieure, du Xinjiang, du Jiangsu, du Henan, du Shandong, du Shanxi et de l’Anhui, et au moins dix-sept dirigeants de communautés chrétiennes ont été interpellés. De plus, les autorités ont accentué leurs opérations dirigées contre les missionnaires étrangers actifs sur le territoire chinois. Entre avril et juin derniers, plus d’une centaine d’entre eux ont été expulsés, Pékin cherchant à contenir l’afflux de pasteurs évangéliques et pentecôtistes étrangers, très actifs en vue des Jeux olympiques de l’été prochain (1).