Eglises d'Asie

ESSAIS D’INCULTURATION DANS L’EGLISE CATHOLIQUE EN MALAISIE

Publié le 18/03/2010




Introduction<br />La t&acirc;che premi&egrave;re de l&rsquo;Eglise est de transmettre les valeurs du Royaume, parce qu&rsquo;elle existe pour &eacute;vang&eacute;liser et &ecirc;tre &eacute;vang&eacute;lis&eacute;e. Dans le processus de transmission de la Bonne Nouvelle, l&rsquo;&eacute;vang&eacute;lisation doit purifier la culture et, par cons&eacute;quent, des &eacute;l&eacute;ments culturels doivent &ecirc;tre pris en consid&eacute;ration. Dans l&rsquo;inculturation du message de l&rsquo;Evangile, il faut annoncer aux fid&egrave;les son sens et ses valeurs en utilisant leurs propres symboles culturels pour leur permettre de se sentir &agrave; l&rsquo;aise dans leur culture et d&rsquo;avoir le d&eacute;sir de partager la mission &eacute;vang&eacute;lique de l&rsquo;Eglise universelle.<br />L&rsquo;inculturation est l&rsquo;un des domaines les plus d&eacute;battus par les chr&eacute;tiens malaisiens dans leurs paroisses. Dans les communaut&eacute;s chr&eacute;tiennes de base, les gens emploient naturellement et librement les &eacute;l&eacute;ments culturels qui leur sont propres, particuli&egrave;rement lors des fun&eacute;railles ou des mariages, lorsque leurs parents et leurs amis &ndash; souvent de religion diff&eacute;rente &ndash; les rejoignent pour participer au rituel catholique. Les gens utilisent spontan&eacute;ment dans ces c&eacute;l&eacute;brations des expressions ou des rites symboliques familiers. Comme la Malaisie est compos&eacute;e d&rsquo;un m&eacute;lange de races d&rsquo;origine indienne, chinoise et malaise, on ne peut pas parler de culture malaisienne. La plupart des chr&eacute;tiens sont des convertis venant de religions indiennes ou chinoises, et ayant laiss&eacute; derri&egrave;re eux, apr&egrave;s leur conversion, un nombre important d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments de leur propre culture ou de leur identit&eacute; ethnique. Toutefois, ces nouveaux chr&eacute;tiens ont commenc&eacute; &agrave; red&eacute;couvrir leurs propres richesses culturelles. Certains font l&rsquo;exp&eacute;rience des mariages interreligieux. A la suite des initiatives de l&rsquo;Eglise dans le dialogue interreligieux et de son ouverture aux autres religions, des groupes d&rsquo;ethnies diff&eacute;rentes arrivent &agrave; se rencontrer dans une sorte de communion. Lors du d&eacute;c&egrave;s d&rsquo;un membre de la famille, quand le besoin du soutien de la communaut&eacute; est fort, l&rsquo;ouverture aux cultures diff&eacute;rentes est &eacute;galement plus grande. La famille adopte souvent des symboles d&rsquo;autres rituels, pour se consoler les uns les autres et s&rsquo;aider &agrave; d&eacute;passer leurs peurs et partager leurs espoirs. Ce processus permet aux Malaisiens de se comprendre mutuellement et de partager des valeurs religieuses et culturelles, qui s&rsquo;&eacute;tendent alors &agrave; toute la population. Ainsi, les fid&egrave;les de foi diff&eacute;rente appr&eacute;cient l&rsquo;Eglise catholique qui sait donner une si grande valeur &agrave; leurs cultures locales et qui montre un si grand respect &agrave; leurs traditions religieuses.<br />Je dresse ci-dessous la liste des fa&ccedil;ons dont les chr&eacute;tiens malaisiens adoptent et christianisent diff&eacute;rentes f&ecirc;tes religieuses, diff&eacute;rents rituels et diff&eacute;rentes coutumes. La religiosit&eacute; populaire chr&eacute;tienne est un domaine privil&eacute;gi&eacute; dans lequel le christianisme rencontre d&rsquo;autres religions, en termes de symboles, d&rsquo;exp&eacute;riences et d&rsquo;expressions communes &agrave; un contexte social beaucoup plus large (1). Bien que les symboles religieux, les expressions et les valeurs culturelles d&rsquo;autres religions soient assimil&eacute;s dans la pratique religieuse, les chr&eacute;tiens doivent utiliser, assimiler et int&eacute;grer ces pratiques religieuses ou culturelles avec beaucoup de pr&eacute;cautions.<br />Les f&ecirc;tes religieuses<br />Les f&ecirc;tes religieuses illustrent la mani&egrave;re dont les chr&eacute;tiens apprennent &agrave; utiliser des expressions culturelles et des symboles religieux dans l&rsquo;adoration chr&eacute;tienne et la vie de tous les jours.<br />Les noms religieux<br />Les chr&eacute;tiens en Malaisie utilisent diff&eacute;rentes terminologies pour parler de Dieu dans leur liturgie et dans leur litt&eacute;rature cat&eacute;ch&eacute;tique. Ils utilisent le nom d&rsquo;Allah (terme islamique) dans la liturgie et la litt&eacute;rature en malais ; Tien Chu est le nom utilis&eacute; pour parler de Dieu dans la liturgie et la litt&eacute;rature en chinois ; Aandavan ou Ishwara sont les termes utilis&eacute;s par la communaut&eacute; indienne. Pendant de nombreux si&egrave;cles, les chr&eacute;tiens ont &eacute;vit&eacute; l&rsquo;usage de certaines pratiques rituelles et de certaines expressions, pensant qu&rsquo;elles &eacute;taient d&rsquo;origine pa&iuml;enne. Mais aujourd&rsquo;hui, les diff&eacute;rents noms de Dieu sont devenus &laquo; monnaie courante &raquo; pour les chr&eacute;tiens du pays, qui emploient en toute libert&eacute; ces symboles des autres religions dans leur adoration.<br />Deepavali<br />C&rsquo;est une f&ecirc;te hindoue qui signifie litt&eacute;ralement &laquo; une rang&eacute;e de lumi&egrave;res &raquo; (2). Le jour de cette f&ecirc;te, la nuit la plus sombre de l&rsquo;ann&eacute;e, les hindous c&eacute;l&egrave;brent leur Dieu Vishnou qui terrasse et tue un d&eacute;mon roi/dieu, appel&eacute; Naragashura. Ils c&eacute;l&egrave;brent cette f&ecirc;te comme une victoire de la lumi&egrave;re sur les t&eacute;n&egrave;bres, ou du bien sur le mal. Les chr&eacute;tiens c&eacute;l&egrave;brent Deepavali comme une &laquo; f&ecirc;te de la lumi&egrave;re &raquo; (3) qui symbolise la victoire du Christ sur les t&eacute;n&egrave;bres et la mort.<br />Ponggal<br />C&rsquo;est la f&ecirc;te indienne des moissons &ndash; le mot signifie litt&eacute;ralement &laquo; d&eacute;bordement &raquo;. Bien que les hindous de Malaisie ne soient plus des cultivateurs, cette f&ecirc;te leur rappelle qu&rsquo;ils l&rsquo;&eacute;taient autrefois (4). Le moment fort de la f&ecirc;te est la cuisson du riz dans du lait de vache fra&icirc;chement tir&eacute; dans un pot de terre cuite (5). La nuit pr&eacute;c&eacute;dant le ponggal, les paroissiens d&eacute;corent l&rsquo;entr&eacute;e et la porte principale de l&rsquo;&eacute;glise avec des feuilles de canne &agrave; sucre, des branches de bananiers et des jeunes pousses de noix de coco, autant de symboles de bienvenue. Pendant l&rsquo;apr&egrave;s-midi de la f&ecirc;te, les femmes cuisent le riz du ponggal qui est offert au cours d&rsquo;une liturgie sp&eacute;ciale qui se d&eacute;roule dans la soir&eacute;e. A l&rsquo;entr&eacute;e de l&rsquo;&eacute;glise, de jeunes femmes dessinent des kolam de toutes les couleurs (des motifs sur le plancher) avec de la farine de riz de couleurs diff&eacute;rentes, comme elles le font pour leur maison. Le kolam n&rsquo;est pas seulement une d&eacute;coration, il symbolise le r&ocirc;le de la femme, qui est de donner la vie et d&rsquo;embellir le monde (6).<br />Les coutumes et traditions chinoises<br />Comme leurs coreligionnaires hindous, les catholiques chinois sont tr&egrave;s attach&eacute;s &agrave; leur origine ethnique. La communaut&eacute; chinoise essaye d&rsquo;int&eacute;grer ses coutumes, sa culture, ses traditions et ses f&ecirc;tes religieuses &agrave; celles de la communaut&eacute; catholique. Ils c&eacute;l&egrave;brent les grandes f&ecirc;tes, comme le Nouvel An lunaire, le Chop Go Mei, et d&rsquo;autres f&ecirc;tes &agrave; caract&egrave;re culturel traditionnel religieux. Bien que certains catholiques ne soient pas d&rsquo;accord pour c&eacute;l&eacute;brer ces f&ecirc;tes dans la liturgie chr&eacute;tienne, le Nouvel An chinois, les trois &laquo; grandes r&eacute;v&eacute;rences &raquo; et la f&ecirc;te des &laquo; g&acirc;teaux de la lune &raquo; ont &eacute;t&eacute; reconnues comme faisant partie de la tradition et ont trouv&eacute; leur place dans la liturgie catholique.<br />Le Nouvel An chinois (nouvelle ann&eacute;e lunaire)<br />La communaut&eacute; chinoise consid&egrave;re la nouvelle ann&eacute;e lunaire comme plus importante que certaines solennit&eacute;s chr&eacute;tiennes. Le jour du Nouvel An est un jour b&eacute;ni de prosp&eacute;rit&eacute;, de continuit&eacute; avec le pass&eacute;, d&rsquo;espoir pour un avenir meilleur et de rupture avec les forces du mal. Tout cela se concr&eacute;tise par de nombreux rappels culturels. Ainsi, les &laquo; trois grandes r&eacute;v&eacute;rences &raquo; qui repr&eacute;sentent la continuit&eacute;, les v&ecirc;tements neufs, les repas et les boissons ; offrir des oranges repr&eacute;sente la prosp&eacute;rit&eacute;, donner des ang pows (petites enveloppes rouges contenant de l&rsquo;argent) fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la prosp&eacute;rit&eacute; et &agrave; un avenir meilleur et les danses du lion ou du dragon qu&rsquo;accompagnent les cymbales et les p&eacute;tards repr&eacute;sentent la rupture ou la mise en fuite des mauvais esprits.<br />Les trois &laquo; grandes r&eacute;v&eacute;rences &raquo; (7)<br />Les trois &laquo; grandes r&eacute;v&eacute;rences &raquo; sont un des traits les plus caract&eacute;ristiques de la f&ecirc;te du Nouvel An chinois. Traditionnellement, elles se font devant l&rsquo;autel familial, mais certains les font dans les temples. La coutume chinoise du premier jour de l&rsquo;ann&eacute;e est de faire ces trois r&eacute;v&eacute;rences en l&rsquo;honneur des dieux, des p&egrave;res et des anc&ecirc;tres. Les catholiques ont christianis&eacute; cette pratique en donnant une signification chr&eacute;tienne &agrave; la liturgie chinoise du Nouvel An. Introduire cette pratique culturelle dans la liturgie pousse les chr&eacute;tiens &agrave; adopter et &agrave; appr&eacute;cier les autres cultures et &agrave; &ecirc;tre sensibles &agrave; la tradition des autres peuples.<br />Les rituels du mariage et leur symbolisme<br />Une femme chr&eacute;tienne, jeune mari&eacute;e qui emm&eacute;nage dans le foyer de son mari (non chr&eacute;tien) est confront&eacute;e &agrave; de nouvelles dispositions religieuses et &agrave; des coutumes &eacute;trang&egrave;res (8). La plupart du temps, elle s&rsquo;interroge si elle est autoris&eacute;e &agrave; observer ces coutumes et ces pratiques religieuses. Les domaines o&ugrave; elle rencontre des difficult&eacute;s fondamentales sont le mariage et les fun&eacute;railles. Voici quelques exemples de la fa&ccedil;on dont les catholiques ont adopt&eacute; et christianis&eacute; des pratiques hindoues.<br />Ammi<br />L&rsquo;Ammi est une pierre &agrave; moudre fa&icirc;te d&rsquo;un morceau de rocher en granit. Apr&egrave;s le mariage au temple, les femmes conduisent la mari&eacute;e &agrave; l&rsquo;ammi, sur lequel elle pose son pied droit. Apr&egrave;s qu&rsquo;elle se soit appliqu&eacute;e de la p&acirc;te de bois de santal et du safran sur les mains, le visage et les pieds, on lui passe un petit d&rsquo;anneau d&rsquo;argent &ndash; appel&eacute; minji &ndash; au doigt de pied du milieu pour signifier qu&rsquo;elle est mari&eacute;e. L&rsquo;ammi devient le symbole de la constance, de la fid&eacute;lit&eacute; et de l&rsquo;engagement &agrave; son &eacute;poux et &agrave; sa nouvelle famille. Cette pratique particuli&egrave;re est une affaire priv&eacute;e qui se d&eacute;roule avec la famille, les parents et les amis au domicile de la mari&eacute;e, apr&egrave;s la c&eacute;l&eacute;bration catholique officielle du mariage. C&rsquo;est une tr&egrave;s belle coutume qui met en valeur l&rsquo;enseignement de l&rsquo;Eglise sur le mariage et sa valeur de contrat. Les membres des CBB (communaut&eacute;s eccl&eacute;siales de base) peuvent assister &agrave; ces c&eacute;r&eacute;monies.<br />Le Thali<br />Le Thali signifie &laquo; corde &raquo; et participe de l&rsquo;expression anglaise &laquo; se passer la corde au cou &raquo; lorsqu&rsquo;on se marie. Il est difficile d&rsquo;aller &agrave; un mariage hindou qui n&rsquo;ait pas de thali. On le d&eacute;signe g&eacute;n&eacute;ralement par l&rsquo;expression &laquo; nouer les trois n&oelig;uds &raquo;. La future mari&eacute;e noue, en effet, trois n&oelig;uds &agrave; la corde qu&rsquo;elle a pass&eacute;e autour du cou de son futur mari. Cette corde a &eacute;t&eacute; b&eacute;nie et est d&eacute;cor&eacute;e d&rsquo;ornements en or, ou d&rsquo;un morceau de safran ou d&rsquo;&eacute;pice jaune. Nouer le thali ressemble au consentement mutuel que se donnent les &eacute;poux dans la c&eacute;r&eacute;monie du mariage &agrave; l&rsquo;&eacute;glise. Une fois le thali nou&eacute;, le mariage est indissoluble (9). Dans le rituel catholique du mariage, il est devenu le lien du mariage. Aucun mariage catholique hindou ne se fait sans thali, parce que cette tradition a &eacute;t&eacute; int&eacute;gr&eacute;e &agrave; la liturgie catholique. C&rsquo;est l&rsquo;exemple d&rsquo;une inculturation facile.<br />Les rites fun&eacute;raires<br />La plupart des catholiques trouvent un grand r&eacute;confort dans la s&eacute;rie des rites qui accompagnent les malades et les mourants et rendent hommage &agrave; la mort elle-m&ecirc;me. Les hindous et les chr&eacute;tiens ont donn&eacute; une signification profonde aux rites fun&eacute;raires (10). Les Malaisiens observent de nombreux rituels pour assister les grands malades et les mourants dans ce moment tr&egrave;s difficile. Je souhaite d&eacute;velopper la mani&egrave;re dont les chr&eacute;tiens se servent de certains rites hindous dans leurs pri&egrave;res pour les malades, les mourants et les d&eacute;funts.<br />Le rituel du lait avant la mort<br />La plupart des catholiques indiens le pratique de fa&ccedil;on courante lorsque quelqu&rsquo;un est mourant. Toute sa famille, les plus jeunes comme les plus &acirc;g&eacute;s, se r&eacute;unit aupr&egrave;s de lui, chacun se pr&eacute;sente en disant son nom et le nourrit de lait. Le lait est pour eux la nourriture qui lui donnera l&rsquo;&eacute;nergie pour le voyage. Cela signifie que chaque membre de la famille accompagne le mourant dans l&rsquo;inconnu. C&rsquo;est une pratique tr&egrave;s courante chez les hindous. Quand ma grand-m&egrave;re est morte, notre famille a pratiqu&eacute; ce rituel chez elle.<br />Les liturgies rituelles du lait apr&egrave;s la mort<br />Le troisi&egrave;me jour apr&egrave;s l&rsquo;enterrement d&rsquo;un membre de la famille, les parents proches se rendent au tombeau, font un petit trou l&agrave; o&ugrave; repose la t&ecirc;te du mort et verse un peu de lait, afin que ce dernier puisse faire facilement son voyage &agrave; la maison. Le lait est suppos&eacute; donner l&rsquo;&eacute;nergie n&eacute;cessaire pour le voyage. Cette coutume est pratiqu&eacute;e par les hindous, les chr&eacute;tiens et quelques musulmans. Elle rappelle qu&rsquo;on donne du lait aux nouveau-n&eacute;s. La mort est ainsi comprise comme une naissance &agrave; l&rsquo;&eacute;ternit&eacute;.<br />Les bains d&rsquo;huile<br />Les Indiens et quelques musulmans consid&egrave;rent les bains d&rsquo;huile comme faisant partie de la purification religieuse. Les Indiens pratiquent le bain rituel lors de certains rituels importants, tout sp&eacute;cialement celui de la mort. Parce que ce rituel signifie la fra&icirc;cheur et la vitalit&eacute;, aucune f&ecirc;te importante ne se fait sans qu&rsquo;il ne soit pratiqu&eacute;.<br />Apr&egrave;s que le corps du d&eacute;funt a &eacute;t&eacute; lav&eacute;, les membres de sa famille appliquent de l&rsquo;huile sur son front avant qu&rsquo;on ne le m&egrave;ne au tombeau. Le rituel de l&rsquo;huile symbolise le renouveau, l&rsquo;entr&eacute;e dans la vie &eacute;ternelle. Le troisi&egrave;me jour apr&egrave;s l&rsquo;enterrement, tout de suite apr&egrave;s le rituel du lait au cimeti&egrave;re, les membres de la proche famille prennent un bain d&rsquo;huile, pour signifier que la p&eacute;riode des tourments est termin&eacute;e et que la vie doit reprendre son cours. Les parents et les amis du d&eacute;funt se r&eacute;unissent alors pour un d&eacute;jeuner ou un d&icirc;ner.<br />Bien que toutes les pratiques qui viennent d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;crites ne soient pas courantes chez les catholiques &ndash; &agrave; l&rsquo;exception du thali &ndash;, elles sont largement r&eacute;pandues parmi les catholiques indiens. Les traditions et les coutumes chinoises mentionn&eacute;es sont de plus en plus accept&eacute;es par les Chinois catholiques et l&rsquo;Eglise officielle les reconna&icirc;t et permet qu&rsquo;elles soient pratiqu&eacute;es dans les communaut&eacute;s paroissiales. Toutefois, l&rsquo;amni et le minli, qui concernent les rituels du mariage, ne sont pas pratiqu&eacute;s fr&eacute;quemment, sauf dans les campagnes. D&rsquo;autres manifestations, comme la prise de photos et les d&icirc;ners de mariage ont &eacute;clips&eacute; les pratiques traditionnelles. Mais celles qui concernent les fun&eacute;railles &ndash; pendant et apr&egrave;s &ndash; sont tr&egrave;s r&eacute;pandues. La plupart de ces rituels sont c&eacute;l&eacute;br&eacute;s en dehors de la liturgie et n&rsquo;ont pas lieu durant les c&eacute;r&eacute;monies &agrave; l&rsquo;&eacute;glise.<br />L&rsquo;utilisation de ces symboles est en fait une tentative d&rsquo;inculturation. C&rsquo;est l&rsquo;occasion pour le christianisme de p&eacute;n&eacute;trer les racines de la vie de la soci&eacute;t&eacute; malaisienne. Les peuples des autres religions sentent et expriment que l&rsquo;Eglise a quelque chose &agrave; leur offrir. Les chr&eacute;tiens apprennent &eacute;galement de ces rituels d&rsquo;autres traditions, &eacute;l&eacute;ment important si l&rsquo;on veut que la foi chr&eacute;tienne s&rsquo;implante dans le pays. Les BEC sont un moyen de nouer des relations avec les fid&egrave;les des autres religions et de passer au-dessus des diff&eacute;rences culturelles. Les chr&eacute;tiens sont attentifs dans l&rsquo;utilisation de symboles culturels ou religieux diff&eacute;rents des leurs et s&rsquo;assurent que leur introduction ne provoque pas d&rsquo;abandon de la foi, sinon de scandales. L&rsquo;inculturation ne n&eacute;cessite pas d&rsquo;esprit scientifique (11) pour comprendre certaines pratiques. Elle ne demande que d&rsquo;avoir un c&oelig;ur qui leur soit ouvert.<br /><br />