Eglises d'Asie – Chine
Hebei : l’évêque « clandestin » du diocèse de Yongnian est mort en détention
Publié le 18/03/2010
Mgr Han avait été arrêté le 28 novembre 1999, tandis qu’il animait une retraite pour des religieuses. Incarcéré durant quatre années, il avait ensuite été placé en isolement dans un appartement d’une résidence policière, d’où des catholiques pouvaient parfois l’apercevoir à sa fenêtre (1). Depuis septembre 2005, aucune nouvelle de lui n’avait plus filtré. Selon des catholiques de Yongnian, l’extrême célérité de la police à faire disparaître la dépouille de l’évêque peut s’expliquer par la volonté des autorités d’éviter tout rassemblement de catholiques à l’occasion de ses funérailles. Elle pourrait aussi cacher d’éventuels mauvais traitements ou une absence de suivi médical. En janvier 2005, un autre évêque « clandestin », Mgr Jean Gao Kexian, du diocèse de Yantai, dans le Shandong, était mort à l’hôpital, après cinq années de détention et son corps avait été immédiatement incinéré en présence de policiers (2).
Né le 17 mai 1939 dans la province du Hebei, Mgr Han entre au petit séminaire, à Pékin, à l’âge de 13 ans, en 1952. Deux années plus tard et après la fermeture du petit séminaire, il poursuit sa formation en théologie auprès d’un prêtre actif au sein d’une communauté devenue « clandestine ». Arrêté en 1960 et condamné à la rééducation par le travail pour « activités contre-révolutionnaires », Mgr Han passe les dix-neuf années suivantes dans une ferme du nord-est du pays. A sa libération en 1979, il enseigne dans un lycée pendant trois ans, puis fonde une clinique médicale. Ayant repris une formation en vue du sacerdoce, il est ordonné prêtre le 21 novembre 1986, puis évêque le 19 décembre 1989. De cette date à 1999, il a été arrêté ou interpellé à onze reprises.
Selon le P. Li Anping, vicaire général « officiel » du diocèse de Handan, dont le territoire englobe celui de Yongnian, les deux communautés, « officielle » et « clandestine », se côtoient aujourd’hui en bonne intelligence. A différentes occasions, des prêtres « clandestins » ont concélébré l’eucharistie avec des prêtres « officiels » et ils seront nombreux à célébrer des messes en mémoire de l’évêque défunt.