Eglises d'Asie

L’ordination du nouvel évêque « officiel » du diocèse de Pékin pourrait avoir lieu très prochainement

Publié le 18/03/2010




Le 12 septembre dernier, Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholi-ques chinois, a indiqué que la Conférence des évêques catholiques de Chine, instance réunissant les évêques « officiels » de l’Eglise catholique en Chine, avait approuvé l’élection du P. Joseph Li Shan au siège épiscopal du diocèse de Pékin. L’agence Ucanews rapporte que, selon le Bureau des Affaires étrangères du diocèse de Pékin, l’ordination aura lieu le vendredi 21 septembre prochain, jour de la fête de saint Matthieu, même si aucune annonce officielle n’est encore venue confirmer cette date (1). A ce jour, les noms de l’évêque consécrateur et des évêques qui l’assisteront ne sont pas connus.

Agé de 42 ans, le P. Joseph Li Shan prendra ainsi la succession de Mgr Michael Fu Tieshan, décédé le 20 avril dernier (2). Formé au séminaire diocésain de Pékin, ordonné prêtre en 1989, le P. Li Shan est décrit comme une personnalité relativement effacée, mais honnête. Sur les forums et les sites Internet de la communauté catholique de Chine, les informations à son propos ne font pas ressortir d’éléments négatifs. N’ayant pas étudié hors de Chine, le P. Li Shan n’a que peu de contacts avec l’étranger. Curé de paroisse, il est aussi vice-président de la Commission pour les Affaires ecclésiales du diocèse de Pékin et membre de l’Assemblée municipale populaire de la ville de Pékin. Son élection par un presbyterium élargi a eu lieu le 16 juillet dernier (3).

Dans le contexte actuel de l’Eglise catholique en Chine, se pose la question de l’éventuelle approbation par Rome de cette élection et du choix du candidat élu. De toute évidence, le choix du futur évêque de Pékin, capitale politique de la République populaire de Chine, revêt un caractère sensible. A l’issue des funérailles de Mgr Fu Tieshan, dont le mandat épiscopal n’avait pas été reconnu par Rome, célébrées le 27 avril dernier au Cimetière révolutionnaire de Babaoshan, dans la banlieue de Pékin, Anthony Liu Bainian avait déclaré que le diocèse de Pékin disposait de prêtres capables de prendre la succession de l’évêque décédé sans qu’il n’y ait de consultation du Vatican à ce sujet. Le vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois avait justifié son propos en rappelant que la Chine et le Saint-Siège n’entretenaient pas de relations diplomatiques et que, de ce fait, l’Eglise en Chine n’avait pas de relations officielles avec lui : il était donc difficile de dire si les noms des candidats à l’épiscopat devaient ou non être communiqués à Rome (4).

S’agissant du P. Li Shan, l’accord de Rome, s’il a été donné, n’a pas été rendu public. Peu après l’élection du 16 juillet, le cardinal secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, avait déclaré que Li Shan était « un bon choix ». Il avait ajouté que le Vatican n’avait pas eu « communication officielle de cette élection », mais qu’elle semblait s’être « déroulée selon les canons de l’Eglise « officielle » chinoise. D’habitude, ils entrent ensuite en contact avec les représentants du Saint-Siège et demandent son approbation. Espérons que cela se produira ».

Si l’ordination a bien lieu le 21 septembre prochain, elle s’inscrira dans la ligne des propos récemment tenus par Anthony Liu Bainian, qui a déclaré vouloir voir une accélération des ordinations épiscopales dans l’Eglise de Chine où de très nombreux sièges épiscopaux sont vacants. Outre le diocèse de Pékin, des élections ont eu lieu dans les diocèses de Canton, du Ningxia, de Yichang (Hubei) et de Hohhot (Mongolie intérieure). Pour Canton, le Ningxia et Yichang, les candidats choisis auraient reçu l’assentiment du pape. Le 8 septembre dernier, le diocèse « officiel » du Guizhou a reçu un nouvel évêque coadjuteur, en la personne du P. Paul Xiao Zejiang, ordonné évêque avec l’accord des structures « officielles » de l’Eglise en Chine et celui du Saint-Siège (5).