Eglises d'Asie

Le nouvel évêque de Pékin voit ses faits et gestes suivis de près par les catholiques de Chine

Publié le 18/03/2010




Ordonné le 21 septembre dernier en la cathédrale de la capitale chinoise (1), le nouvel évêque « officiel » du diocèse catholique de Pékin, Mgr Joseph Li Shan, voit ses premiers faits et gestes suivis de près par les catholiques chinois. Agé de 42 ans, le jeune évêque a été installé sur le siège de Pékin avec un mandat pontifical et l’accord du gouvernement chinois.

Selon le site Internet du diocèse, Tianguang (‘Lumière céleste’), Mgr Li a déclaré, lors d’un banquet dressé pour célébrer son ordination, que son objectif était de mener avec constance ses prêtres et ses diocésains à aimer le pays et l’Eglise selon le triple principe d’indépendance, d’autonomie et d’autogouvernement – le mot d’ordre sous lequel sont organisées les instances officielles des religions en Chine. Le 23 septembre, lors de sa première messe dominicale en tant qu’évêque de Pékin, Mgr Li Shan a rendu grâce à Dieu, à l’Eglise, au pape et aux responsables du gouvernement chinois. Selon un catholique qui était présent à cette messe célébrée à Beitang (‘l’église du nord’), l’évêque de Pékin a brièvement fait mention du nom de Benoît XVI mais n’a pas dit que le pape avait approuvé son ordination. Pour ce catholique, cette seule mention a suffi pour que l’assemblée comprenne que le nouvel évêque était en communion avec Rome.

L’agence Ucanews (2) rapporte par ailleurs qu’un certain nombre de sites Internet catholiques de Chine ne font pas mention du mandat pontifical accordé à Mgr Li Shan. Le rédacteur de l’un de ces sites précise qu’ils agissent ainsi par crainte d’être fermés par les autorités chinoises. Un prêtre « clandestin » du sud-est du pays s’interroge, pour sa part, sur l’attitude que vont adopter Mgr Li Shan et d’autres évêques « officiels » ordonnés avec un mandat pontifical. Vont-ils se conformer à ce que le pape Benoît XVI a écrit dans sa lettre du 30 juin dernier aux catholiques de Chine, où l’on peut lire au point 8 : « (…) il est indispensable que, pour le bien spirituel des communautés diocésaines intéressées, la légitimation obtenue puisse être rendue publique dans un temps bref et que les évêques légitimés posent toujours plus des gestes sans équivoques de leur pleine communion avec le Successeur de Pierre ».

« Combien d’évêques ont agi comme le leur demande le pape ? Qu’en est-il de ceux qui n’ont pas rendu publique leur légitimation ? Il semble que le Vatican ne peut rien faire », interpelle ce prêtre, qui estime que des évêques « officiels », légitimés par Rome et professant leur fidélité au Saint-Siège, prennent le mandat pontifical qu’ils ont reçu pour « une amulette protectrice ».

Enfin, sur un site catholique basé hors de Chine, une personne se présentant comme étant un catholi-que « clandestin » s’est interrogée sur ce qu’elle qualifie d’« approche conciliante » du Saint-Siège à propos de la participation d’évêques illégitimes, i.e. non reconnus par Rome, aux cérémonies d’ordination de Mgr Li Shan et de Mgr Paul Xiao Zejiang (3). L’Osservatore Romano daté du 22 septembre 2007 a fait mention, pour le regretter et sans évoquer de sanctions particulières, de ces « évêques qui ne sont pas en communion avec le Saint-Siège » et qui ont pris part aux ordinations (4).