Eglises d'Asie

Le projet de rénovation d’un cimetière paroissial vise à instaurer davantage d’équité entre les fidèles

Publié le 18/03/2010




Le 29 septembre dernier, à Tejgaon, dans la banlieue nord de la capitale bangladaise, Mgr Paulinus Costa, archevêque de Dacca, a lancé, par un temps de prière spécifique, le programme de rénovation du cimetière catholique de la paroisse du Saint Rosaire, en présence du P. Prashanto Rebeiro, curé de la paroisse, de ses vicaires, les PP. Parimal Rozario et Christopher Gomes, et des paroissiens et religieux de la communauté catholique. Ce projet, qui vise à créer davantage d’espace pour faire face au nombre croissant d’inhumations, prévoit également d’instaurer davantage d’équité entre les fidèles.

Selon le P. Rozario, le cimetière, d’une superficie de 2 500 m², a accueilli des milliers de fidèles depuis sa création par des missionnaires portugais, en 1677. « Chaque année, nous procédons à soixante inhumations en moyenne. Or, nous manquons de place. Il était temps d’agir », a-t-il précisé. Le projet de rénovation du plus grand cimetière paroissial de la région de Dacca prévoit une phase de nettoyage, d’égalisation du niveau des sols ainsi qu’une réorganisation de l’espace, en remplaçant notamment les pierres tombales et les croix actuelles, de tailles très diverses, par 800 croix de taille identique. « Après la restauration du cimetière, beaucoup des 14 000 paroissiens ne seront plus à même d’identifier le lieu des tombes de leurs défunts », a expliqué le P. Rozario, coordinateur du projet, « mais c’est un besoin réel ». Sur un espace restreint, la région de Dacca rassemble, en effet, une proportion toujours grandissante des 140 millions d’habitants du pays ; l’espace y est une valeur très recherchée, jusque dans les cimetières.

Avec le réaménagement du cimetière, les paroissiens obtiendront « une concession pour une durée maximale de seize ans, puis une nouvelle inhumation pourra avoir lieu au même endroit », cette période étant « largement suffisante pour que, lorsqu’on creuse à nouveau au même endroit, on ne trouve pas de restes du corps du précédent défunt ». « Dans tous les cas, aucune famille ne pourra occuper une tombe indéfiniment, ni même poser une pierre tombale », a précisé le vicaire.

Selon lui, quelques familles étaient réticentes à se séparer des pierres tombales de leurs proches. Le Conseil pastoral a dû rappeler que « l’encombrement actuel de pierres tombales était un obstacle à l’inhumation de nouveaux défunts » et, donc, à l’intérêt commun des paroissiens. Malgré une certaine méfiance, la majeure partie des fidèles, qui a collecté des fonds pour le financement du projet, a apprécié le principe d’équité de ce nouveau système. « Ce système uniforme donne une dignité à tous car les tombes des jeunes ou des personnes âgées, des riches ou des pauvres, ne seront plus identifiables à leur taille ni à la présence ou non de pierres tombales », a confié une paroissienne à l’agence Ucanews.