Eglises d'Asie – Cambodge
Document N° 10 A/2007 : Le point sur la situation politique et sociale du 1er septembre au 31 octobre 2007 (EDA)
Publié le 18/03/2010
Ces deux derniers mois ont vu la mise en place de la préparation des élections législatives du 28 juillet 2008.
Enregistrement des listes électorales
* Le 23 octobre, le CNE (Comité national électoral) donne les résultats provisoires du nombre des nouveaux inscrits sur les listes électorales : 893 131 nouveaux, au lieu des 650 000 prévus, portant le nombre des électeurs à 8 027 706, soit un accroissement de 228 335 par rapport à l’an dernier. Si la période d’inscription sur les listes électorales est close depuis le 20 octobre, il reste encore dix communes à comptabiliser, dont deux ont bénéficié de quatre jours supplémentaires (Poïpet et Ampil Pram Daeum). 664 000 noms ont été supprimés pour cause de changements d’adresses, décès ou doublons. Le 2 novembre, cependant, le CNE accepte de vérifier 161 plaintes, concernant 645 345 noms supprimés. Quarante-sept plaintes émanent du PSR. Le 6 novembre, le CNE supprime les noms de 56 Vietnamiens inscrits sur les listes de Kandal. Il en resterait 2 229. Le CNE résoudra ce problème avant le 11 novembre.
* Le CDS (Centre pour le développement social) félicite le CNE pour le climat pacifique qui a régné durant la période d’inscription, même s’il signale quelques irrégularités, notamment le manque d’information de la population. Comfrel, Nifec (ONG cambodgiennes d’observation du processus électoral) et le NDI (américain) notent que l’enregistrement des électeurs s’est passé sans intimidation ni violence excessive, mais restent réservés sur le nombre des « électeurs fantômes ».
* Les observateurs étrangers ont jusqu’au 20 juillet 2008, et les Cambodgiens jusqu’au 26 pour se faire enregistrer. Le 8 octobre, déjà plus de 5 000 observateurs se sont inscrits : 4 912 proviennent des divers partis politiques, 865 sont issus de la société civile, 27 sont des étrangers.
* Selon le CNE, les élections législatives coûteront 16 millions de dollars, dont 60 % seront payés par le gouvernement. On attend les dons de pays donateurs pour les 40 % restants.
FUNCINPEC
* Le 3 octobre, la Cour d’appel confirme la condamnation de Ranaridh à 18 mois de prison et 150 000 dollars d’amende à payer au Funcinpec pour la vente illégale du siège du parti. Le PNR décide de saisir la Cour suprême. Le PNR estime que leur président est victime de manœuvres politiques. De Malaisie où il réside, Ranariddh écrit au roi Sihanouk pour implorer une amnistie. Le roi lui répond en termes vagues, espérant que sa « peine soit bientôt soulagée ».
* Le 18 octobre, premier anniversaire de la destitution de Ranariddh de la présidence du parti, la princesse Norodom Arunréasmey, fille cadette du roi père, ambassadeur du Cambodge en Malaisie et épouse de Keo Puthreasmey, secrétaire général du parti, est nommée candidate au poste de Premier ministre en cas de victoire du parti aux élections. On pense qu’elle est la meilleure candidate possible en raison de ses compétences, et qu’elle n’a jamais été mêlée aux magouilles politiques du passé. Le parti montre ainsi la place qu’il accorde aux femmes dans la politique. Sisowath Thomico manifeste sa rancœur devant la date du congrès du parti, et prend le froc monastique dans la pagode de Ampil Bei, près de Oudong. Le 25 octobre, il abandonne le Funcinpec pour redevenir secrétaire particulier du roi Sihanouk.
PNR (Parti de Norodom Ranariddh)
* Le 4 septembre, six membres éminents du PNR (dont Kim Vien), rejoignent le Funcinpec. Ranariddh refuse l’offre du Funcinpec lui proposant de rejoindre le parti comme président du Comité permanent, et non comme président à vie.
* Ranariddh propose plusieurs fois, dont la dernière fois le 19 octobre, au PSR de former une « alliance des nationalistes, démocrates et royalistes », comme seul moyen de battre le PPC. Le PSR, trahi par Ranariddh en 1998 et 2004, ne tient pas à retomber dans le piège. Le 8 octobre, Hun Sen ferme définitivement la porte pour un retour de Ranariddh.
PSR
* Le 8 septembre, sans surprise, le congrès du PSR réélit Sam Rainsy au poste de président. Eng Chhay Eang est élu secrétaire général, causant le trouble chez certains membres qui quittent le parti. Mme Mu Sochua est élue première vice-présidente du secrétaire général.
* Le 4 novembre, le PSR annonce qu’il va soumettre à l’Assemblée nationale un amendement limitant le pouvoir du Premier ministre à un seul mandat. En 2003, le PSR avait déjà fait une proposition de limitation à deux man-dats. Le PDH (Parti des droits de l’homme) propose, quant à lui, un amendement pour limiter les fonctions du Premier ministre et des présidents de partis à deux mandats.
PPC
* Par décret du 28 août, les chefs de villages et leurs adjoints voient leurs émoluments augmenter, respectivement, de 10,8 et 6 dollars par mois, s’ajoutant au 17 dollars précédemment alloués qu’ils partageaient à trois. La majorité des chefs de villages sont des membres du PPC et travaillent donc à la préparation des prochaines élections. « Ils font un travail politique plus qu’un travail pour le village. »
* Le 12 octobre, le roi Sihamoni décerne à Hun Sen le titre de « Monseigneur-super-grand-chef-des-armées puissant » (Samdech Akkear Moha Senapadei Dekchor), à Heng Samrin celui de « Monseigneur-super-grand-ministre-tout-puissant » (Samdech Akkéa Moha Ponhéa Chakrei), à Chéa Sim celui de « Super-grand-dévot-de-la-Loi-bouddhique » (sic) (Akkéar Moha Thommak Pothisal). Le 22 octobre, le Premier ministre demande au peuple de voter pour lui afin de ne pas décevoir le roi. Son échec serait l’échec de la monarchie.
Politique internationale
* Le 31 août, la police cambodgienne refoule dix Montagnards vietnamiens avant l’arrivée des agents de l’UNHCR. Six restent cachés. A la mi-septembre, plus de 40 Montagnards se réfugient à Ratanakiri. Le 21 septembre, 23 d’entre eux sont placés sous la protection de l’UNHCR. Le 23, douze autres arrivent à Andaung Méas et dix à Bokéo.
* Le 3 octobre, le Premier ministre Hun Sen demande instamment à la junte birmane de cesser toute violence et de suivre une voie démocratique comme la solution à la crise.
* A l’ONU, le Cambodge s’oppose à l’embargo américain contre Cuba.
* Le 1er novembre, le Premier ministre nord-coréen se rend en visite officielle de quatre jours au Cambodge. Il signe deux accords concernant les futurs investissements nord-coréens au Cambodge et le commerce maritime. Le Cambodge joue un rôle de pont entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis. Le commerce entre les deux pays s’élève à environ trois millions de dollars par an : le Cambodge importe du cuir et du coton, et vend du tabac, des produits finis pour le textile comme des boutons…
Tribunal pour juger les ex-responsables Khmers rouges
* Par une lettre du 8 août, l’ONU présente trois propositions de réforme dans l’organisation du Tribunal exceptionnel (TE) pour juger les ex-responsables Khmers rouges. Le gouvernement répond de manière évasive.
* Le 1er septembre, le ministre de l’Information déclare que le gouvernement pourrait mettre fin au TE si les juges internationaux mettaient en cause l’ex-roi Sihanouk, qui, selon la Constitution, jouit de l’immunité. Sihanouk a, en effet, invité le personnel étranger du TE au palais royal pour une audience le 8 septembre, de 9 à 12 heures, lors de laquelle le roi devait exposer ses souffrances et celles de sa famille durant la période khmère rouge. Mais les autorités du TE estiment qu’elles sont seules compétentes pour citer un témoin, et que l’audition doit se faire au TE. Aucun invité n’honorera l’invitation de Sihanouk. Le TE n’a jamais annoncé qu’il convoquerait Sihanouk.
* Le 16 septembre, Thomico écrit une lettre à Hun Sen, lui demandant de mettre fin au TE pour « assurer la stabilité du pays ».
* Le 23 août, les avocats de Dutch demandent sa libération, dans la mesure où sa détention préventive de six ans viole les lois nationales et internationales. Ils demandent également des compensations financières. Le TE estime que la gravité des crimes commis, le danger de le voir fuir à l’étranger et sa propre sécurité justifient sa détention.
* Le 4 octobre, la chambre préliminaire clôt la réception des huit dossiers (six émanant d’associations et de particuliers, dont deux à l’étranger) de demande de remise en liberté provisoire de Dutch (de son vrai nom Kaing Khek Ieu, ex-directeur du centre de torture S-21). Nombre d’associations de la société civile s’opposent à cette remise en liberté.
* Le 19 septembre, Nuon Chéa, numéro 2 du Kampuchéa démocratique, est arrêté sans heurt à Païlin. Plus de 160 gardes et policiers ont participé à l’opération. Un hélicoptère l’a emmené directement à Phnom Penh. Il s’attendait à cette arrestation, en prévoyant de défendre l’honneur du régime et de révéler qui étaient les véritables ennemis du pays. Il considère le tribunal comme « un champ de bataille ». Incarcéré dans la prison du TE, il fait appel de sa détention, le 17 octobre. Le lendemain, il choisit maître Michiel Pestman, des Pays-Bas, expert en droit pénal devant les tribunaux nationaux et internationaux, comme avocat, aux côtés de l’avocat cambodgien Son Arun.
* Sino-khmer né en 1926, près de Battambang, de son vrai nom Long Bunruot, Nuon Chéa a fait ses études de droit à l’université Thammasat à Bangkok. Il a rejoint le PC thaï, puis est rentré au Cambodge pour lutter contre la présence française. En 1951, il participe à la création du PRPK, puis suit sa formation politique dans les maquis nord-vietnamiens. Sous couvert d’homme d’affaires, il devient le second du Parti des Travailleurs du Kampuchéa, auprès de Tou Samut, puis de Saloth Sâr (Pol Pot). Il prend le maquis en 1970. Il passe pour l’idéologue du parti. Nuon Chéa était chargé de la sécurité. Il est donc à l’origine des purges sanglantes du régime.
* Depuis son arrestation, Nuon Chéa a été envoyé trois fois à l’hôpital Calmette pour problèmes d’hypertension et une petite intervention chirurgicale au cœur. Il demande un matelas plus épais, qu’on lui mette une cuvette pour les WC, car il a les jambes raides et ne peut utiliser les WC à la turque.
* Il lit des livres sur le bouddhisme, lit les journaux, regarde la TV par câble, peut prendre l’air quand il veut… et vit donc nettement mieux que l’ensemble de ses compatriotes.
* Les prochains inculpés pourraient être Ieng Sary et son épouse, Khieu Thirith, ainsi que Khieu Samphân. Khieu Thirith serait malade mental, comme sa sœur, Khieu Ponnary, première épouse de Pol Pot, décédée en 2003. Elle ne se souviendrait de rien. Dans ce cas, elle ne pourrait être jugée. La Thaïlande affirme que les Khmers rouges qui tenteraient de trouver refuge sur son sol seront rapatriés. Khieu Samphân a déjà choisi ses avocats : Say Bory et Jacques Vergès. Say Bory détient un doctorat en droit de Paris II. Khieu Samphân n’a aucune intention de fuir à l’étranger, et déclare qu’il n’est pas nécessaire que la police vienne l’arrêter : il se rendra lui-même à la convocation du TE, n’ayant rien à se reprocher.
* Nhem Enn, ancien photographe du centre S-21, est convoqué à se présenter le 1er novembre en qualité de témoin. Trois cent cinquante autres témoins sont prévus. Le photographe se plaint de ne toucher que cinq dollars par jour pour venir témoigner. Il avait jadis tenté d’extorquer 300 dollars à un journaliste venu l’interviewer.
* Nhem Enn est chef-adjoint du district d’Anlong Veng. Il projette d’aménager un musée à Anlong Veng, avec ses photos prises du temps de Kampuchéa démocratique et d’organiser un circuit touristique sur les tombes de Pol Pot, Son Sen, Ta Mok… 40 hectares sont déjà affectés à ces treize sites historiques. Trois cent mille dollars sont nécessaires au projet qui sera financé par la bijouterie Réachni Angkor de Siemréap.
* Michelle Lee, vice-directrice de l’administration du TE, donne sa démission. Elle sera remplacée en janvier. * Le 19 octobre, la cour décide de séparer l’instruction de Dutch, relativement simple, de celle des autres prévenus pour accélérer son jugement, qui pourrait avoir lieu au milieu de l’année 2008.
* Le TE pourrait voir ses travaux prolongés jusqu’en 2010. Comme ses fonds (56,3 millions de dollars) étaient prévus jusqu’en 2008, l’administration du TE doit lancer un appel aux dons. Le secrétaire de l’ONU estime les besoins supplémentaires à 25 millions, dont 16,7 pour les seuls salaires. Mais les diplomates pensent qu’il en faudra 35. Vu les rumeurs de corruption entourant le TE, l’appel de fonds prévu pour le mois d’octobre est différé à une date ultérieure.
* Le 1er octobre, le TE rend public l’audit mené par le PNUD qui pointe du doigt des salaires excessifs, 52 postes non prévus, le manque de qualification d’un certain nombre de personnel, etc. La partie cambodgienne n’a pas rendu compte des 6,4 millions dépensés de son côté. La pratique du reversement d’une partie des salaires aux autorités qui ont nommé le staff n’a pu être établie. Ce tribunal est un tribunal cambodgien à caractère international, ainsi les étrangers ne peuvent imposer leur contrôle.
* Au 1er novembre, une seule personne s’est portée partie civile. Les gens ont peur des représailles. Trente responsables chams de tout le pays ont rempli les formulaires d’accusation de génocide contre leur communauté.
ECONOMIE Inflation
* L’indice des prix a grimpé de 4,7 % durant les mois de juillet à septembre. On accuse l’augmentation des prix des carburants (près de 10 % le 4 novembre). L’interdiction d’importer des porcs du Vietnam et de Thaïlande, pour raisons sanitaires, a fait doubler les prix de la viande de porc. Les rizières vietnamiennes étant dévastées par des sauterelles, le riz cambodgien passe massivement en contrebande au Vietnam, causant une augmentation considérable du riz sur les marchés. Le FMI continue à estimer la croissance pour 2007 à 9,5 % et à 7,5 % pour l’an prochain. La BAD prévoit une augmentation du PIB de 8 % seulement pour l’année prochaine.
* Dans les universités, les professeurs recommandent aux étudiants de ne pas manifester contre la vie chère, comme en Birmanie, car toute manifestation serait violemment réprimée.
* Le projet de budget pour 2008 s’élève à 1,25 milliard de dollars, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2007, avec une augmentation sensible des ministères de l’Education, de la Santé et des Affaires sociales. L’augmentation du budget est causée par la construction de routes et de barrages hydro-électriques.
* La banque Ascleda a prêté 238 millions de dollars, dont 87 à des entreprises moyennes, et 54 millions à de petites entreprises, au taux de 12 à 18 % par an. La baisse des taux d’intérêt et le microcrédit pourrait aider l’économie.
Agriculture
* Selon une enquête de l’Institut des relations internationales du Cambodge (IRIC), le Cambodge importe quotidiennement 375 tonnes de légumes et 180 tonnes de fruits, alors qu’il possède de bonnes terres pour produire ces denrées. Les produits étrangers sont moins chers que les produits locaux.
* Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (ILO), en date du 3 septembre, la productivité des ouvriers cambodgiens a peu progressé, et a même décru de 2000 à 2005. Un ouvrier sur trois vit avec moins d’un dollar par jour, comparé à dix pour l’ensemble de l’ASEAN. La principale raison viendrait du manque de formation des ouvriers.
* La déforestation continue. Le ministre de l’Agriculture est venu s’expliquer devant la Chambre des députés, sans convaincre. Il a autorisé la coupe d’une quantité non précisée de bois précieux dans trois provinces pour l’embellissement du zoo de Takmao. A Ratanakiri, on a pu observer au moins quatre convois de bois au mois d’août. Les responsables du zoo ne semblent pas au courant. Selon les témoins, dans la province de Pursat, 20 à 30 voitures emportent chaque nuit le bois coupé illégalement dans les Cardamones. Le 12 octobre, Adhoc accuse un officier de l’armée royale d’aider le transport de 30 000 m3 de bois précieux de Ratanakiri à Phnom Penh.
* Le 8 juin, le ministère de l’Agriculture retire deux concessions – de plus de 7 500 hectares chacune –, faites à des sociétés vietnamiennes à Mondolkiri et à Kratié, afin d’y planter du caoutchouc, pour avoir illégalement coupé la forêt. Le gouvernement vietnamien approuve.
* Selon le Premier ministre Hun Sen, entre 1984 et 2007, le Cambodge aurait reboisé plus de 34 000 hectares. Les forêts occuperaient actuellement 59 % du territoire, le pays disposerait de 190 pépinières, d’où proviendraient 42 millions d’arbres à replanter distribués aux paysans.
Industrie textile
* Le 26 octobre, la Chambre basse du Congrès américain examine l’extension de l’exemption de taxes pour les produits textiles cambodgiens. Les exportations de textiles vers les Etats-Unis du Cambodge et du Bangladesh augmentent chaque année de 15 %. Cependant, un groupe de patrons du textile et un syndicat important s’opposent à cette extension qui leur fait perdre du travail.
* Les exportations de textiles ont augmenté de 12 % pendant les six premiers mois de l’année, mais Van Sou Ieng, président du syndicat des patrons de l’industrie textile, annonce que les exportations textiles ont diminué de 6 % en août par rapport au même mois de l’année précédente. La productivité des entreprises du Cambodge est de 30 % inférieure à celle du Vietnam.
Pétrole
* Le 8 septembre, un décret royal crée une Autorité du bassin du Tonlé Sap, forte de 30 membres, pour étudier les éventuelles réserves en hydrocarbures du Tonlé Sap. En mars, Hun Sen s’était opposé à ce que le Tonlé Sap ne soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Le risque de pollution est relativement léger.
* Le 21 octobre, on apprend que la Singapore Petroleum Cie et deux autres sociétés ajoutent 2,5 millions de dollars au million déjà dépensé pour l’exploration de pétrole et de gaz dans le bloc B situé à 250 km des côtes cambod-giennes. Il faudra attendre sept à huit ans pour connaître l’étendue des réserves. La société Chevron, quant à elle, a déjà foré quinze puits dans les 6 278 km² du bloc A, et confirme la présence d’hydrocarbures, sans toutefois en préciser la quantité. Une loi sur les hydrocarbures est en préparation.
* Le 29 octobre, une société suédoise achète 34 % des parts sur le bloc E dans le golfe du Siam de trois autres sociétés. On ne connaît pas l’étendue du gisement.
DONS et INVESTISSEMENTS
* Le 5 septembre, Mobitel signe un contrat de 150 millions de dollars avec la société française Alcatel-Lucent pour l’achat de matériel afin d’améliorer son réseau durant les quatre années à venir.
* Le 12 septembre, l’Assemblée nationale adopte la loi sur la sécurité des marchés financiers, qui permettra la création d’une bourse d’ici à 2009.
* D’après le ministre cambodgien du Commerce, les investissements des huit premiers mois de l’année s’élèvent à 1,8 milliard de dollars.
* Le 26 septembre, la Chine fait un don de 104 motos au ministère de l’Intérieur. Soixante motos seront affectées à la police de Phnom Penh et de Siemréap, les 44 autres à la police de huit autres provinces.
* Le 27 octobre, l’ambassadeur de Pologne fait savoir que son pays ne réclamera pas le remboursement des 500 000 dollars prêtés au Cambodge dans les années 1980, à condition que cet argent soit affecté à la préservation des monuments tels que le palais royal ou la pagode d’argent.
* Un opérateur du Kazakhstan loue la technologie d’Ericsson pour former Star Cell qui devient le 4ème fournisseur téléphonique du pays. Il a déjà investi 25 millions de dollars, et prévoit d’en investir 150 d’ici à 2017. Le Cambodge possède 1,1 million de téléphones portables.
* Un rapport de la Banque mondiale place le Cambodge au 145ème rang sur 178 pour la facilité à créer une entreprise. Les délais restent très longs : 86 jours.
* Un sous-décret signé par Hun Sen le 29 août autorise les investisseurs à long terme de céder leurs droits sur leur concession à d’autres investisseurs intéressés. Cette mesure serait motivée pour faciliter l’octroi de prêts par les banques. L’opposition voit dans ce décret la possibilité à des investisseurs de couper la forêt, puis de vendre le terrain nu à d’autres.
* Le 4 octobre, le Conseil pour le développement du Cambodge approuve des projets d’investissements de deux sociétés malaisiennes dans les sept hectares de l’île de Kok Takéo : l’une envisage un investissement de 177 millions dans la construction d’un hôtel 5 étoiles, dans des circuits touristiques en bateau, et le développement des 325 hectares sur 45 % du territoire de l’île. Elle créera 3 900 emplois. L’autre société pense investir 22 millions. En juillet, deux sociétés françaises avaient obtenu le droit de développer une partie de cette île.
* Nhim Vanda, premier vice-président du Comité pour les désastres naturels, récemment promu général à 4 étoiles, et un autre général 4 étoiles s’adjugent une source d’eau minérale du Bokor. Ayant occupé 27 postes ministériels, il s’est vu accordé une concession de cinq hectares pour 99 ans. Cette source pourra fournir 20 000 litres par jour. Or, selon la Constitution cambodgienne, le sous-sol appartient à l’Etat.
* Le 24 septembre, pour la première fois dans son histoire, la police saisit des livres sur Angkor et les Khmers rouges piratés et vendus au marché central de Phnom Penh.
* Le 10 septembre, l’Assemblée nationale vote la loi concernant les concessions, malgré l’opposition du PSR qui n’a pas pris part au vote. Le gouvernement peut accorder en concession des infrastructures fixes comme les routes, les musées, les zones d’économie spéciale pour une durée de 30 ans. Pour le PSR, ces concessions seront accordées par négociations plus que par des appels d’offres, et cette loi ne fait qu’entériner les concessions faites par le passé.
SOCIÉTÉ Inégalités
* Le 4 octobre, un rapport du PNUD affirme que « le développement rural reste le problème crucial pour le Cambodge, car trois Cambodgiens sur quatre vivent de l’agriculture. Notre défi, aujourd’hui, est de leur faire bénéficier de la croissance économique du royaume ». Si le taux de pauvreté est passé de 47 à 34 % de 1993 à 2004 (soit les personnes vivant avec moins d’un demi dollar par jour, les critères ayant été abaissés de moitié) dans les zones rurales, et de 11 à 5 % à Phnom Penh, selon une évaluation de la BAD à mi-parcours de son programme de suppression de la pauvreté, l’écart entre riches et pauvres s’est élargi. Selon une étude datant de 2006, 40 % des Cambodgiens possèdent 5,5 % des terres, alors que 20 % en possèdent 70 %.
* La population de la capitale grossit de 4,9 % par an. Personne ne connaît le nombre des pauvres. Ils seraient entre 30 et 40 % des 1,5 million d’habitants que compte la capitale. La municipalité les estime à 25 %. La majorité des 15 831 familles expulsées des bidonvilles vers les 41 sites de réinsertion sont revenues dans la capitale.
* Selon une étude de l’OIT (Organisation internationale du Travail), le PIB a crû au Cambodge de 37 % depuis 1980, alors qu’il a triplé en Thaïlande et au Vietnam, et doublé en Birmanie. Si le nombre des travailleurs a grandi au Cambodge plus qu’ailleurs, la productivité a diminué de 6,3 % depuis 2000. Un travailleur sur trois gagne moins d’un dollar par jour, alors que dans l’ensemble de l’ASEAN un travailleur en gagne dix.
* Une étude portant sur les ventes de denrées d’usage courant (télévisions, boissons, voitures) fait apparaître l’émergence d’une classe moyenne. Une Ferrari et deux Lamborghini sont venues grossir le parc automobile de Phnom Penh, déjà très bien pourvu en 4 x 4 et voitures de luxe.
Spoliation de terrains
Les observateurs étrangers s’inquiètent des spoliations de terrains qui constituent, à leurs yeux, une source d’instabilité majeure du pays.
* La construction d’un « port touristique » à Chnong Knéas et Phnom Krom, dans la région de Siemréap, par une société sud-coréenne, pour un budget de plus de deux millions de dollars, sur 85 hectares (dont 30 de forêts inondées, 23 de rizières et deux de friches), suscite la colère des quelques 700 familles qui doivent déménager et perdre leur emploi. Les villageois imposent le gel temporaire du projet, lancé dans la plus totale opacité.
* Le 31 août, plus de 140 membres de la minorité Tapuon de Ratanakiri manifestent contre deux gardes du corps de Hun Sen qui les auraient dépossédés d’environ 200 hectares de leurs terres. Cinq cent vingt-huit autres membres de la minorité Tampuon de Ratanakiri portent plainte contre le directeur provincial des Finances, qu’ils accusent de les avoir dépossédés de 88 hectares de leurs terres en septembre dernier.
* Le CHRAC (groupe cambodgien de défense des droits de l’homme, regroupant 22 ONG) dénonce la prise de possession de 1,5 km de plage par l’hôtel de luxe Sokha Beach.
* Un conseiller de Hun Sen s’attribue 96 hectares de terres appartenant à six familles, dans la région de Srè Ambel.
* Le 15 octobre, un groupe de villageois représentant 567 familles d’un village de Svay Rieng (Roméas Hek) manifestent à Phnom Penh pour réclamer leurs droits sur 1 500 hectares accordés à la société Péamchéang pour y planter des hévéas. Dès février, la société a commencé à couper les plantations d’anacardiers, d’acacias et de manioc des villageois et à planter des hévéas. Les téléphones portables sont interdits. La police renvoie de force les manifestants.
* Le 16 octobre, les habitants de plus de 41 maisons de Prey Nop (Sihanoukville) sont expulsées de force par une centaine de soldats, leurs maisons rasées au bulldozer. Un riche homme d’affaires de Phnom Penh s’approprie les 585 hectares sur lesquels ces familles vivaient. La police interdit l’accès aux ONG et aux journalistes. Cinq villageois sont arrêtés. Le lendemain, 25 villageois du même district portent plainte auprès du ministre de la Défense pour tenter de récupérer trois hectares où se trouvent des tombes, rasées au bulldozer par un officier en septembre dernier.
* Le 22 octobre, Sar Kheng, ministre de l’Intérieur, se rend à Koh Kong pour discuter du conflit foncier opposant le sénateur Ly Yong Phat à 263 familles qui réclament que leur soient rendus 1 767 hectares que s’est attribués le sénateur. Les paysans spoliés avaient bloqué la route nationale 48 reliant Koh Kong.
* Le 2 novembre, plus de 100 familles sont expulsées de la presqu’île de Chroy Changvar, leurs 132 maisons rasées par des bulldozers. La municipalité de Phnom Penh accorde un prêt de 1 000 dollars remboursables en cinq ans et un terrain situé à une vingtaine de kilomètres de Phnom Penh. Plusieurs groupes d’ONG de défense des droits de l’homme protestent.
* Le 18 septembre, les représentants des 17 groupes ethniques répartis en 15 provinces demandent à Hun Sen de ratifier la déclaration de l’ONU protégeant les droits de peuples autochtones, approuvée le 13 septembre. Ces représentants s’inquiètent « en particulier de la perte croissante des terres et des ressources naturelles considérées comme nous appartenant ». Ils citent les 20 000 hectares des terres des Kuoy de Kratié, accordés à une société chinoise, les rejets chimiques de chercheurs d’or de Préah Vihéar qui affectent la santé des minorités, les expropriations à Ratanakiri…
Justice au service des hommes de pouvoir ou début de justice ?
* Le 22 septembre, six policiers responsables de l’administration des forêts sont inculpés pour avoir tué un suspect transportant du bois coupé illégalement dans la région de Pursat, le matin même. Selon les villageois, des contrebandiers coupent la forêt en toute impunité ; on entend des coups de feu toutes les nuits.
* Le 24 septembre, plus de 500 villageois de Banân (Battambang) apposent leurs empreintes digitales sur une plainte contre le chef de la police du lieu leur infligeant des mauvais traitements. Le 11 octobre, la police vient enquêter sur la véracité de leurs dires.
* Le 10 octobre, deux officiers de la police économique de Sihanoukville sont arrêtés pour avoir instruit d’une façon biaisée un conflit foncier concernant 18 hectares impliquant leurs supérieurs.
* Le 2 novembre, pour la première fois depuis sa création, l’Autorité de surveillance des forêts saisit 870 litres de résines de m’reah preov (huile servant à faire des médicaments) à bord d’un véhicule portant une plaque militaire.
* Le 2 novembre, la police de Kompong Cham arrête deux de ses officiers accusés d’avoir tué un villageois qui refusait de leur rendre la plaque d’immatriculation du véhicule du fils du chef de la police provinciale, responsable d’un accident ayant causé la mort d’une personne et blessé une autre. Cet accident s’allonge à la longue liste de ceux causés par les fils des gradés de haut rang de la police et de l’armée.
* Le 4 novembre, le gouverneur de Ratanakiri lance une enquête concernant un officier de police des frontières, accusé d’avoir défriché illégalement un terrain avec trois bulldozers loués au Vietnam voisin. Début de normalisation ou sanction pour participation insuffisante aux bénéfices ? Selon l’ONG Adhoc, des milliers d’hectares de forêts ont ainsi été rasés, les autorités locales fermant les yeux ou étant commanditaires.
* Un journaliste très connu est menacé après avoir dénoncé le fils d’un général 3 étoiles qui employait une sirène comme avertisseur. Le passe-temps des fils désœuvrés des hauts dignitaires du régime est de se lancer dans des courses poursuites en ville, à Phnom Penh, à bord de voitures de luxe. Ces courses ont causé plusieurs morts. Les jeunes arrêtés pour accidents sont libérés quelques heures après.
Santé
* Le 11 septembre, six étudiants cambodgiens reçoivent leur diplôme d’orthopédistes et de prothésistes, après trois années d’études en Australie et en Tanzanie, portant à 122 le nombre de spécialistes en la matière. Deux cent huit amputations ont eu lieu depuis le début de l’année suite à des accidents dus aux mines. De plus, 407 personnes ont été grièvement blessées dans 1 768 accidents de la circulation.
* Selon les statistiques officielles, la dengue aurait affecté 35 013 personnes, dont 376 seraient mortes.
* Le 27 septembre, le gouvernement américain fait un don de cinq millions de dollars pour combattre la grippe aviaire, par l’intermédiaire d’ONG américaines.
* Le 1er octobre, le Cambodge devient le 116ème signataire de la convention de l’ONU sur les droits des handicapés. Le 19 octobre, le gouvernement annonce la création d’un complexe pouvant héberger 240 familles d’handicapés dans la région de Mémot, avec des écoles, hôpitaux et marchés. La construction reviendra à 400 000 dollars, financés par la Banque mondiale (BM). Cependant, le 6 novembre, Hun Sen rejette cette aide, estimant que la BM prend 80 % de l’argent pour payer ses consultants. L’opposition, pour sa part, pense qu’il n’est pas bon de rassembler les handicapés dans des ghettos et qu’il serait préférable de leur donner des terres. Selon les données du ministère des Affaires sociales de 2005, il y aurait environ 60 000 handicapés au Cambodge.
* Un rapport de l’ONU et de la BAD, en date du 8 octobre, souligne que, si des progrès ont été réalisés depuis 1990 dans la lutte contre le sida, la santé des enfants a régressé : la proportion des enfants de moins de 5 ans n’ayant pas le poids normal est passée de 39,8 % en 1994 à 45,2 % en 2000 ; la mortalité des enfants de moins de 5 ans est passée de 115 en 1994 à 143 en 2005. Le taux de mortalité maternelle est le plus élevé dans les pays d’Asie du Sud-Est, avec 540 décès pour 100 000 naissances, après le Laos (660 décès).
* Les crues irrégulières provoquées par le barrage hydro-électrique de Yali (Vietnam), inauguré en 1993, ont poussé 722 familles de 17 villages, soit 3 545 personnes, à abandonner leurs terres, pour s’établir en lieu sûr, coupés de tout. Vingt mille personnes vivent encore le long de la rivière et se plaignent de la pollution des eaux, qui entraîne des maladies de peau.
* 85 % des hommes qui payent pour avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles vierges sont Asiatiques, 9 % sont des Occidentaux. Près de la moitié sont Cambodgiens. Les prix s’échelonnent entre 200 et 1 000 dollars. La presse (et les radios VOA ou Free Asia) stigmatisent volontiers les Occidentaux.
Education nationale
* Selon le ministère de l’Education nationale, seulement 72,8 % des jeunes scolarisés ont passé leur bac, soit 58 983 élèves, ce qui représente une baisse de 5 % par rapport à l’année dernière.
* Le Cambodge dispose de 63 universités et facultés, dont 39 privées, qui reçoivent environ 11 000 étudiants. Seulement 10 % des licenciés trouvent du travail, leurs diplômes trop théoriques ne correspondant pas aux emplois disponibles. 7 % du budget de l’Education nationale est destiné à l’éducation supérieure.
* L’Ecole royale pour les juges et les juges d’instruction prévoit de former 500 magistrats d’ici 2012. Les 36 premiers juges et 19 juges d’instruction ont été diplômés en 2005, 55 le seront en 2008 et 63 en 2009. Ces petits nombres expliquent les faiblesses de la justice cambodgienne.
Liberté d’expression
* Dans son rapport annuel rendu public à la mi-novembre, Reporters Sans Frontières (RSF) classe le Cambodge à la 85ème place sur 169 pour la liberté de la presse. Le pays gagne ainsi 23 places par rapport à l’année dernière, devançant de loin les pays de la région. RSF déplore cependant que « des journalistes khmers soient menacés de mort quand ils enquêtent sur la corruption » et que « la quasi-totalité des médias audiovisuels soit contrôlée par des proches Premier ministre Hun Sen ». D’autres entorses à cette liberté sont signalées durant les deux derniers mois.
* Le 30 août, le ministère de l’Information refuse l’autorisation au Comité cambodgien des droits de l’homme de lancer une radio, car les radios sont déjà trop nombreuses au Cambodge. Par contre, le 24 octobre, le ministère autorise un secrétaire d’Etat PPC à lancer une chaîne de télévision. Le PSR s’insurge, car il a demandé plusieurs fois, sans succès, l’installation d’une radio. Le Funcinpec en possède deux.
* Cambodge-Soir paraît à nouveau, depuis le 1er octobre, sous la forme d’un hebdomadaire. Les derniers numéros sont devenus très documentés et de lecture agréable.
* Le 8 octobre, le ministre de l’Information suspend pour 30 jours le journal khmer Amatak, qui, dans sa publication du 24 septembre, avait faussement affirmé que Nhek Bun Chhai (secrétaire général du Funcinpec) avait remplacé le nom de Ranariddh sur une école par le sien.
* Le 11 octobre, l’émission « Les Voix royalistes » diffusée par la radio Nid d’abeilles est suspendue pendant trois jours pour avoir critiqué Hun Sen, en reprenant un de ses discours du 8 octobre dans lequel il comparait un lépreux devenu roi qui voulait partager le sort des dieux. Dans sa pensée, le lépreux était Ranariddh, mais le commentateur a renversé les termes de la comparaison.
* Le 2 novembre, le premier numéro d’un magazine politique est saisi sous prétexte d’avoir insulté le roi Sihanouk et caricaturé le Premier ministre Hun Sen.
* Le 5 octobre, le Conseil des ministres approuve un projet de loi autorisant les manifestations pacifiques de moins de 200 personnes. Les organisateurs doivent en avertir les autorités locales cinq jours auparavant. Un « parc de la liberté » est prévu pour manifester avec seulement 12 heures de préavis.
* Le 28 août, la photo du moine Tim Sakhon, disparu en juin, apparaît dans les journaux vietnamiens. Il sera jugé au Vietnam.
Défense
* La marine nationale achète neuf bateaux chinois pour patrouiller dans le golfe de Thaïlande et protéger les richesses pétrolières du pays, pour un coût de 60 millions de dollars. En 2005, la Chine avait fait don de six navires, d’une valeur totale d’un million. Le nombre des marins cambodgiens passera de 1 000 à 3 000.
DIVERS
* Le 17 octobre, un avion-cargo Antonov transportant onze tonnes de vêtements vers Singapour, vieux de 43 ans, s’écrase à 20 km au sud de Phnom Penh. Les membres de l’équipage sont blessés. En juin, le crash d’un autre Antonov avait fait 22 morts. Le gouvernement interdit le vol des avions de ce type, car ces accidents à répétition risquent de ternir l’image du pays.
Patrimoine
* Bruno Bruguier, membre de l’EFEO, travaillant au Cambodge depuis près de 15 ans, expose une vingtaine de cartes des sites archéologiques du Cambodge, correspondant aux différentes logiques d’occupation du pays au cours des siècles. Il est décoré de la médaille du Sahamétrei, la plus haute dignité du pays.