Eglises d'Asie

Le ministère chinois des Affaires étrangères a démenti des informations parues à l’étranger selon lesquelles les bibles seront interdites sur les sites olympiques

Publié le 18/03/2010




Le 8 novembre dernier, à Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a démenti des informations parues dans différents médias étrangers selon lesquelles les bibles seront interdites sur les sites olympiques des JO de l’été prochain. « Nous avons pris note des reportages et les avons vérifiés avec les autorités concernées. Les faits ont prouvé que les reportages étaient des rumeurs absolues », a indiqué le porte-parole, ajoutant que les autorités chinoises des Affaires religieuses et le Comité d’organisation des JO de Pékin « n’ont pas publié – et ne publieront pas – de règlement interdisant » les bibles dans le village olympique (1).

L’affaire a débuté le 2 novembre, lorsqu’une dépêche de Catholic News Agency a diffusé une dépêche sous le titre : « La Bible figure parmi les objets interdits aux Jeux olympiques de 2008 ». L’agence catholique reprenait une information parue dans le quotidien italien La Gazzetta dello Sport. Aux Etats-Unis, la nouvelle était immédiatement reprise par des élus. A la Chambre des représentants, le républicain Thaddeus McCotter demandait au président Bush combien de bibles allaient prendre place dans ses bagages et s’il allait demander à rencontrer les cinq évêques et quinze prêtres de l’Eglise catholique qui sont actuellement emprisonnés. Au Sénat, un autre républicain, Lindsey Graham, a téléphoné à l’ambassadeur de la République populaire de Chine à Washington pour lui demander une explication. Enfin, une association d’athlètes chrétiens américains a dénoncé ce qu’elle a qualifié de « profonde violation des droits des athlètes chrétiens que nous représentons ».

Rapidement, toutefois, Catholic News Agency a publié une seconde dépêche. En date du 7 novembre, ce texte mettait en avant « les politiques contradictoires » mises en place au sujet de la possession de bibles durant les JO de Pékin. Ainsi, selon le Comité olympique chinois, « les objets de dévotion » introduits en Chine par les athlètes et les visiteurs à l’occasion des JO sont autorisés, pourvu qu’ils n’entrent pas en contradiction avec les lois de la Chine concernant « la liberté de religion ». Et, selon le directeur du centre pour les journalistes des JO de Pékin, « les objets religieux visant à propager une secte » ne sont pas permis, et il a cité à cet égard le Falungong. Mais sur le site officiel des JO de Pékin, à la rubrique expliquant les procédures pour entrer en Chine populaire, on peut lire : « Tout matériel imprimé, film ou cassette qui porte tort à la politique, à l’économie, à la culture et à l’éthique de la Chine est interdit d’entrée sur le territoire. » Immédiatement après se trouve la note suivante : « Il est recommandé à chaque voyageur de ne pas se munir de plus d’une bible lors de son entrée en Chine. » Un responsable du comité chinois pour les JO a précisé que l’introduction de bibles à des fins de « distribution et de propagande » était interdite.