Eglises d'Asie – Sri Lanka
Vingt-cinquième anniversaire de l’Ecole de théologie où les enseignements sont dispensés en cinghalais ou en tamoul
Publié le 18/03/2010
Lors de la messe célébrée pour l’occasion, le prêtre chargé de l’homélie a rendu hommage à Mgr Nicholas Marcus Fernando, archevêque émérite de Colombo, pour son courage et son ambition dans sa volonté de créer le Saint Joseph College, inauguré le 15 janvier 1983. A cette époque, si le concile Vatican II avait ouvert la voie à l’usage des langues vernaculaires dans la liturgie et à un plus grand engagement des laïcs dans la vie de l’Eglise, au Sri Lanka, la théologie restait un domaine où l’enseignement était dispensé en anglais et en latin, étant de ce fait réservé à une certaine élite cantonnée dans les séminaires. Lorsque l’école a été fondée, nombreux étaient ceux qui pensaient que l’enseignement de la théologie en cinghalais était impossible. Les livres de référence en cinghalais manquaient, que ce soient les manuels ou les dictionnaires ; les professeurs capables d’enseigner dans cette langue étaient peu nombreux. Pourtant, a-t-il été rappelé le 14 janvier, l’école accueillait dès le départ prêtres, religieuses et laïcs, les cours étant dispensés en cinghalais puis, par la suite, en tamoul, permettant ainsi aux catholiques issus de la minorité tamoule de se former à la théologie.
Après ce rappel des débuts de l’institut, son actuel recteur, le P. Cecil Joy Perera, a exprimé le désir de toujours adapter l’enseignement « à la situation changeante du pays ». Œuvrer au développement d’une « théologie asiatique », « contextualiser » les enseignements à la situation du Sri Lanka, renouveler les approches et les méthodes sont les priorités de l’institut. Pour le P. Leslie Fernando, qui en a été le premier directeur, l’école se doit de continuer à former des théologiens « disciplinés et soucieux des réalités sociales », ainsi que des intellectuels ayant à cœur la rectitude morale pour « catalyser » les changements dont le pays a besoin.
Aux élèves réunis, l’archevêque de Colombo, Mgr Oswald Gomis, a dit que tout laïc avait le droit et le devoir de se former en théologie et d’approfondir sa foi. De telles études contribuent à transcender les tabous traditionnels, liés à l’appartenance religieuse, à celle de caste ou de communauté ethnique.
En 25 ans, l’institut a délivré plus de 5 000 diplômes de premier degré universitaire en théologie. Il a essaimé en province, avec des branches à Negombo, Chilaw et Kurunegala, au nord et au nord-est de la capitale. A Colombo même, l’Aquinas College, qui accueille les étudiants tamouls, lui est rattaché. En 2008, il est prévu que des branches soient ouvertes à Galle et à Ratnapura, au sud-est de la capitale.