Eglises d'Asie

Dans l’unique paroisse catholique du Tibet, les chrétiens prient pour la paix dans la région

Publié le 18/03/2010




Perché à 3 000 mètres d’altitude, le village de Yanjing, à l’extrémité sud-est de la Région autonome du Tibet, domine le Mékong et présente la particularité d’abriter une forte communauté catholique : évangélisé au milieu du XIXème siècle par des prêtres des Missions Etrangères de Paris puis par des chanoines du Grand Saint Bernard (Suisse), le village a conservé la foi catholique en dépit des vicissitudes de l’histoire. Il compte aujourd’hui près de deux tiers de catholiques, soit 550 fidèles (1). Le P. Lu Rendi, actif dans de ce qui est l’unique paroisse catholique de la Région autonome du Tibet, a confié, le 19 mars dernier, que les catholiques de Yanjing (Yerkalo en tibétain) priaient pour la paix dans la région.

Pour le prêtre, la vie se poursuit normalement à Yanjing et les émeutes antichinoises qui se sont produites à Lhassa à partir du 10 mars n’ont pas eu de répercussion directe dans le village. Yanjing se situe à trois jours de route de Lhassa. De la province toute proche du Yunnan, des informations font toutefois état de la fermeture, par les autorités chinoises, de la route qui relie le Yunnan à Yanjing. Des membres du Bureau des Affaires religieuses de la province se sont rendus jusqu’à Yanjing, afin de s’assurer que tout y était calme (2).

Ailleurs, dans le Tibet historique, vaste région où la présence de bouddhistes tibétains est notable (provinces du Gansu, du Qinghai et du Sichuan), les catholiques ont pris connaissance des émeutes de ces derniers jours par les médias chinois. A Xining, capitale du Qinghai, le P. Qin Guoliang indique que la ville est calme et que les catholiques entretiennent des relations cordiales avec les bouddhistes tibétains (3).

A Hongkong, Kwun Ping-hung, observateur de longue date de l’Eglise catholique en Chine, souligne le fait que la religion informe tous les aspects de la vie des Tibétains. Bien que les difficultés de l’Eglise catholique en Chine ne soient pas les mêmes que celles vécues par les Tibétains, il précise que les catholiques comme les bouddhistes tibétains se trouvent en conflit avec les autorités chinoises qui veulent avoir le dernier mot dans les affaires religieuses (4).