Eglises d'Asie

Pendjab : après la profanation d’un temple protestant durant la Semaine Sainte, des centaines de chrétiens ont manifesté dans les rues de Gujrakh

Publié le 18/03/2010




Le 19 mars dernier, pendant la Semaine Sainte, près de 500 chrétiens ont bloqué durant deux heures la rue principale de la ville de Gujrakh, dans la province du Pendjab. Ils manifestaient pour dénoncer la profanation d’un temple protestant qui avait eu lieu tôt le matin même. Parmi les manifestants se trouvaient des catholiques des environs, venus apporter leur soutien à la communauté protestante encore sous le choc (1).

Les manifestants chrétiens – pour la plupart des chiffonniers, balayeurs et éboueurs – portaient des bannières dénonçant l’attaque dont le temple local de l’Eglise adventiste du 7ème jour avait été la cible. Durant deux heures, conduits par le pasteur adventistes Sharif Bhatti et le pasteur Sabit, de l’Eglise presbytérienne unie (2), ils ont bloqué l’avenue principale de la ville, située dans le district de Gujranwala, à 200 km au sud-est d’Islamabad, la capitale politique du Pakistan.

 

Selon Younis Gill, témoin de l’attaque, « vers 3h30 du matin, des musulmans armés ont abattu avec des briques la porte du temple et forcé le passage. Ils ont ensuite caillassé les murs, détruit des bibles, puis, en sortant du temple, ils ont tiré des coups de feu en l’air, insultant le Christ et les chrétiens, avant de quitter les lieux ». Beaucoup de voisins chrétiens ont, de leur maison, assisté à l’attaque mais, tétanisés par la peur, ils ne sont pas sortis de chez eux, a-t-il ajouté.

 

D’après le pasteur Bhatti, c’est la possession d’un lopin de terre situé en face du temple qui a mis le feu aux poudres. En 1984, un musulman a donné ce terrain aux chrétiens pour que la communauté chrétienne puisse se rassembler. « Aujourd’hui, son fils, soutenu par un groupe de musulmans influents, tente de semer la terreur parmi les chrétiens, afin de récupérer ce lopin de terre. Deux jours avant l’attaque, les musulmans avaient installé une clôture autour du terrain », a-t-il précisé. Le pasteur a porté plainte contre les hommes qui ont profané le temple, demandant que les coupables soient emprisonnés pour « ces actes de terrorisme » et pour avoir « heurté les croyances religieuses des chrétiens ». « Nous pouvons endurer, avec patience, les tentatives de récupération de nos terrains, mais nous ne pouvons tolérer qu’on insulte Jésus-Christ dont nous avons célébré la résurrection à Pâques », a-t-il confié, indigné.

 

Il s’agit là de la première attaque contre une église chrétienne depuis le début de l’année. L’an dernier, dans le même Etat du Pendjab, un incident semblable avait pris pour cible un lieu de culte de la Nouvelle Eglise apostolique.