Eglises d'Asie

DOSSIER – CHAMPS LIBRES – Le point sur la situation politique et sociale du 1er février au 31 mars 2008

Publié le 18/03/2010




Vie politique La vie politique des deux derniers mois est, plus que jamais, marquée par la préparation des élections de juillet 2008. La plupart des décisions et réflexions gouvernementales sont motivées par la perspective de ces élections.
* Le flot de nombreuses personnalités quittant leur parti pour le PPC (Parti du peuple cambodgien, au pouvoir) a continué aux mois de février et mars : le 3 mars, on annonce le passage au PPC de Nou Savathero, porte-parole du Funcinpec et secrétaire d’Etat à l’Information. * Les transfuges reçoivent des postes lucratifs de conseillers du gouvernement, avec rang équivalent de ministre, secrétaire ou sous-secrétaire d’Etat. Le PSR dénonce ces transferts comme « des achats » de personnalités politiques sur fonds publics, ce que réfute le Premier ministre Hun Sen, et demande officiellement, le 18 février, de cesser cette pratique. Comfrel, ONG cambodgienne d’observation du processus électoral, estime, pour sa part, le procédé « contraire à la morale ». « C’est une ruse habituelle de Hun Sen pour acheter les gens », constate simplement Sam Rainsy. Le gouvernement a environ 1 000 conseillers. Hun Sen se justifie en disant qu’il a besoin de tous les conseillers compétents, qui, venant d’autres partis, connaissent les points faibles du gouvernement. * Le 26 février, l’Assemblée nationale accueille solennellement les six nouveaux députés du Funcinpec et du PSR, en remplacement des transfuges du parti.  * Le 16 mars, le rédacteur en chef d’un journal pro-PSR rejoint le PPC, après avoir reçu des menaces au téléphone de la part de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur. Le PSR est désormais privé de tout organe de presse. * On signale le cas de militants PSR menacés par ceux du PPC s’ils refusent de passer au PPC. Dans un cas, il s’agit d’une véritable mise en scène pour casser le PSR, seul rival sérieux du PPC : le 17 mars, Hun Sen annonce à la télévision qu’un membre du PSR de Kompong Thom a été retenu à Phnom Penh pendant quatre jours, contre son gré, par des membres du PSR, car elle (une femme) voulait passer au PPC. Le lendemain, deux membres du PSR sont arrêtés, un autre se cache. En réalité, cette femme aurait demandé aux trois membres du PSR inculpés de la protéger contre les menaces du PPC, qui voulaient s’assurer qu’elle ne rechange pas de camp. Ils l’ont conduite au siège de la Licadho à Phnom Penh pour la protéger. Saumura Thioulong, épouse de Sam Rainsy, a assisté à l’entretien. L’entretien a été enregistré, et il s’avère que le PPC proposait un salaire à la militante PSR si elle changeait de parti. Un ancien membre du PSR de Kompong Thom passe au PPC et est nommé conseiller du gouvernement chargé d’instruire l’affaire ; il menace les ONG qui protégeraient les membres du PSR accusés. Plusieurs ONG nationales et internationales de défense des droits de l’homme protestent contre ces arrestations. Outre l’influence directe et évidente de l’exécutif sur le système judiciaire, selon une pratique devenue habituelle, le directeur de la branche asiatique de Human Rights Watch fait remarquer que « ’diviser pour régner’ est une tactique bien connue du Premier ministre ».  * Le nombre de plaintes pour intimidation est environ le double comparé aux élections de 2002 : le Comfrel rapporte 29 cas contre des membres du PSR, 12 contre le PNR, 6 contre des membres du PDH. Les panneaux du PSR et du PNR sont fréquemment enlevés, quand ils ne donnent pas lieu à des bagarres. Dans la région d’Angkor Borey (Takéo), les membres du PPC font du porte-à-porte pour ramasser les cartes d’électeurs qui ne votent pas pour le parti. * Dans ce cadre des élections, Hun Sen refuse résolument de demander la grâce de Rannariddh, condamné à 18 mois de prison pour abus de confiance. Il soutient que ce n’est pas un problème politique, mais personnel. * Dans un rapport en date du 8 février, Reporters Sans Frontières dénonce l’absence de pluralité dans les médias cambodgiens : le pays compte 11 chaînes de télévision, dont « aucune n’est vraiment indépendante ». Seule la radio Nid d’abeille est indépendante, mais elle n’est pas entendue en province. Cette analyse est partagée par Comfrel. Le porte-parole du gouvernement se défend par le fait que l’opposition a un temps d’antenne dans la retransmission des débats parlementaires.  * L’Union européenne prévoit d’envoyer entre 150 et 200 observateurs pour les prochaines élections.  * Hun Sen promet de transmettre pacifiquement le pouvoir en cas d’échec du PPC aux élections. Même s’il perd, il continuera à développer le pays. Mais, selon Sam Rainsy, 90 % des revenus de l’Etat passent dans la poche des gouvernants. * Le 8 mars, Hun Sen refuse tout débat télévisé entre les candidats au poste de Premier ministre, proposé par l’opposition. Il insinue qu’un pays étranger serait derrière cette revendication. Assemblée nationale * L’Assemblée nationale vote le nouveau découpage administratif du pays, correspondant mieux à la densité des populations. Des villes comme Poïpet et Siemréap deviennent des « villes » à la gestion autonome, le nombre des gouverneurs et vice-gouverneurs a augmenté, les chefs de districts et les maires sont élus par les conseillers municipaux (à majorité PPC). Les députés PSR ne votent pas le texte, estimant exagéré le nombre de nouveaux fonctionnaires et demandent que les maires soient élus au suffrage direct. International * Les 3 et 4 mars, le nouveau Premier ministre thaïlandais se rend en visite officielle au Cambodge. La Thaïlande ne s’oppose plus à l’inscription du temple de Préah Vihéar au patrimoine mondial de l’UNESCO.  * Le Cambodge approuve la politique chinoise vis-à-vis du Tibet. Le PSR s’y oppose. Tribunal des ex-responsables Khmers rouges * Ieng Sary, 82 ans, n° 3 du Kampuchéa Démocratique, doit être hospitalisé à plusieurs reprises (les 28 janvier, 4 février, du 20 février au 6 mars). Ses avocats en profitent pour demander sa libération, ou un séjour définitif à l’hôpital. Ils demandent que son épouse, incarcérée, ait le droit de visite, ce qui leur est refusé. L’examen de remise en liberté de Khieu Thirith, épouse de Ieng Sary, est reportée du 21 avril au 21 mai. * Le 11 février, Duch, l’ancien chef du centre de tortures S-21, est autorisé pour la première fois depuis près de dix ans, à donner une interview à un journaliste italien, Valerio Pellizzari. Le 26 février, il est conduit à Choeung Aek, où ont été assassinées plus de 9 000 de ses victimes : il se met à genoux, pleure et prie. Il affirme n’avoir qu’obéi aux ordres, sous peine de mort. Le lendemain, il est conduit à Tuol Sleng (S-21) pour reconstitution. La presse a été tenue à l’écart, les journalistes qui publieraient une photo du prévenu sont menacés d’être inscrits sur une liste noire. On apprend cependant que les deux visites ont été filmées par un producteur français (Remi Laine) et le greffier d’un magistrat français. Arte projette de faire un film documentaire après la clôture du tribunal, pour un coût compris entre 300 et 455 000 dollars. Les journalistes sont furieux. * Les avocats de Khieu Samphân demandent à ce que la séance qui décidera de son éventuelle remise en liberté soit publique, comme celles qui ont décidé des cas de Nuon Chéa et de Duch. * Le 13 février est publié le nouveau Code d’éthique du tribunal adopté le 31 janvier en séance plénière qui devrait assurer l’indépendance, l’impartialité et l’intégrité des juges. * Le 15 février, meurt Sam Bith, âgé de 74 ans, ancien commandant de la région de Phnom Voar, qui avait fait assassiner trois jeunes Occidentaux en 1994. Il s’était rallié au gouvernement, puis avait été emprisonné à vie en 2003 pour ces meurtres. * Plus de 10 000 pages de documents doivent être traduits du khmer en français afin que les cinq avocats français, dont Jacques Vergès, puissent faire leur travail. Nuon Chéa demande que les documents lui soient traduits en khmer. Soixante-quatre traducteurs ont été recrutés. * Le 7 mars, un avocat allemand est le premier avocat à prêter serment pour la défense des victimes. Son salaire sera assuré par une ONG allemande. Sept cents victimes ont déjà porté plainte, au moins 200 veulent se porter partie civile. Il se dit troublé du fait qu’aucun budget ne soit prévu pour le transport des victimes. Le nouveau budget prévoit 699 500 dollars pour l’unité s’occupant des victimes. * Une délégation du TE (tribunal exceptionnel) se rend à New York à la fin mars pour discuter de l’augmentation de 110 millions de dollars de son budget, et relancer les donateurs, qui restent échaudés par les rumeurs de corruption entourant le TE. L’Union européenne a déjà donné 1,5 million de dollars pour le tribunal. La partie khmère a de l’argent pour payer ses employés jusqu’à la fin avril, au mieux fin mai. Le 3 avril, l’Australie s’engage à verser 456 000 dollars. Les autres pays attendent des précisions. Le TE se voit donc contraint de faire des économies. * Les seuls frais d’électricité du TE s’élèvent à 11 000 dollars par mois. Les membres et la cour sont invités à fermer leurs fenêtres s’ils utilisent l’air conditionné… * Une ONG allemande finance les avocats des victimes à raison de 35 000 dollars chacun. Les procès pourraient ne commencer qu’en fin d’année.  Economie Agriculture * Le 7 mars, le Conseil des ministres approuve un sous-décret sur la reforestation du Cambodge : 60 % des forêts coupées doivent être reboisées d’ici 2015. * En dépit des efforts de l’ambassade du Cambodge à Londres, en date du 4 février, pour demander aux pays occidentaux de dénoncer le rapport de Global Witness sur la déforestation du Cambodge, l’Irlande soutient ce rapport ainsi que celui de Yash Ghai, représentant spécial de l’ONU pour l’observation des droits de l’homme au Cambodge. Tourisme * Sihanoukville devient un secteur important dans le domaine touristique :- La société Sin Heng a signé un compromis pour dédommager les vendeurs des 32 kiosques expulsés de la plage de l’Indépendance, à hauteur de 5 000 dollars chacun.- La société israélienne Queenco Leisure projette de bâtir, pour dix millions de dollars, des appartements sur neuf hectares attenants à la plage d’O Tres, dont 1 km en bord de mer. La même société a déjà acheté 49 hectares, avec 900 m en bord de mer, l’an dernier. Le gouverneur de la ville assure que, contrairement à ses ordres précédents, les commerces le long de la plage d’O Tres ne seront pas chassés.- Le 28 février, deux îles au large de Sihanoukville sont vendues en leasing pour 99 ans à deux sociétés, portant à 11 le nombre des îles vendues : 78 des 137 hectares de Koh Russey sont vendus à une société singapourienne, qui a déjà acquis l’île de Takéo l’an dernier ; l’île de Koh Rong (7 826 hectares) à la société Royal Group (propriété du sénateur-homme d’affaires Kith Meng). Les deux sociétés ont respectivement un an et 18 mois pour finaliser leurs projets. Casinos * Le pays compte 29 casinos (cinq ont ouvert leurs portes en 2007), dont 15 sur la frontière thaïlandaise, dix sur la frontière vietnamienne, trois à Sihanoukville, un à Phnom Penh. Selon le ministre des Finances, l’industrie des casinos a rapporté 18 millions de dollars en 2007 (12 en 2005). Le seul casino de Phnom Penh, créé il y a douze ans, a vu ses gains nets croître de 53 % en 2007, pour atteindre 50,2 millions de dollars, dont 1,7 versé en taxes à l’Etat. Les casinos Golden Crow font un bénéfice compris entre trois et quatre millions chaque année. Il semblerait que cette industrie du jeu soit en déclin, sauf le casino de Phnom Penh qui a l’exclusivité sur 200 km à la ronde. Ces casinos subissent la concurrence de Hongkong et de Macao, plus faciles d’accès. L’industrie du jeu lutterait contre la pauvreté en fournissant un bon salaire à 10 000 personnes. Le jeu est pourtant l’un des trois péchés bouddhistes, et avait causé le déclin de l’économie du Sangkum. Les 12 et 13 février, une délégation de 30 membres, comprenant des parlementaires et des inspecteurs des finances, visitent les casinos de la frontière thaïlandaise. D’après la délégation, tout semble normal dans leur gestion. Bâtiment * Le 24 janvier, est posée la première pierre de la construction de « la tour d’or », haute de 193 m, avec 42 étages au croisement des boulevards Sihanouk et Mao Tsé Toung, à Phnom Penh, par la société sud-coréenne Yon Woo. Cette tour abritera 360 appartements, pour plus de 1 000 résidents, avec sauna, golf, centre commercial, bureaux, piscines, etc. La construction devrait être achevée en 2011. Le coût du chantier s’élève à 2,4 milliards de dollars. 73 % des appartements sont déjà vendus. Le prix du m2 de ces appartements est compris entre 1 980 et 3 128 dollars. Une autre tour de 30 étages est en construction près de la gare, par la Corporation des Cambodgiens de l’étranger, pour un coût de 200 millions, qui hébergera des bureaux. Une société sud-coréenne a en projet de construire une troisième tour de 52 étages, près de l’ambassade de Russie, avec un budget de 1,1 milliard. Déjà, une société sud-coréenne a commencé à construire « Camko City », qui couvrira 119 hectares au nord de Phnom Penh, une autre société, Ing Holding, construit une ville satellite sur 2 572 hectares près de Choeung Aek, au sud-est de Phnom Penh. * Sur le bord des grands axes routiers, on construit partout.  Pétrole * L’exploitation du pétrole pourrait ne commencer qu’en 2011. Les négociations entre la Thaïlande et le Cambodge sur l’exploitation des zones chevauchant les deux pays (qui avaient été l’origine probable des manifestations contre l’ambassade de Thaïlande le 29 janvier 2003) piétinent. On ignore encore avec précision le volume des réserves cambodgiennes. Le 26 mars, le directeur général de l’Autorité nationale du pétrole du Cambodge affirme que le Cambodge manque cruellement de main-d’œuvre qualifiée dans ce domaine, et devra embaucher des Philippins et des Indonésiens. * Le Premier ministre du Qatar se rend en visite officielle au Cambodge les 30 mars et 1er avril. Un accord est signé pour l’établissement d’une liaison aérienne directe entre les deux capitales, ainsi que pour huit projets d’investissement pour la formation des ouvriers du secteur pétrolier, pour la construction de laquelle il fait don de 1,4 million de dollars. Commerce * Le 27 février, l’Assemblée nationale ratifie un traité visant à réduire les procédures administratives à l’horizon 2010 pour la circulation des biens et des personnes entre le Cambodge, la Chine, le Laos, la Birmanie, la Thaïlande et le Vietnam. L’opposition fait remarquer qu’il est trop tôt pour ouvrir les frontières, alors que les produits agricoles cambodgiens ne sont pas compétitifs. Ce traité s’inscrit dans la logique de la voie de chemin de fer devant relier les six pays ; la réparation de la voie ferrée au Cambodge vient de commencer. Electricité * Le 14 février, on apprend qu’une société malaisienne Mega First Corporation a signé un accord avec les autorités laotiennes pour la construction d’un barrage de 240 MGW sur le Mékong, à Don Sahon, à un kilomètre en amont des chutes de Khône, situées à la frontière du Cambodge. Plusieurs ONG crient au désastre écologique, car, en saison sèche, le bras du Mékong sur lequel sera construit ce barrage est le seul où l’eau circule, et par conséquent, la migration des poissons s’en trouvera perturbée. Le Groupe des pays du Mékong (Chine, Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam), avec la participation de 51 experts et ONG, se réunit le 29 mars au Laos. Les experts et ONG accusent la Commission du Mékong d’avoir failli à son devoir en autorisant la construction de huit barrages dans la région. Hun Sen a visiblement négocié la construction de ces barrages avec son homologue thaïlandais, en échange d’autres intérêts économiques. * Selon une étude d’impact environnemental qui sera achevée en juillet, 1 300 familles devraient être déplacées suite à la construction du barrage de 420 MGW sur la Sésan, qui sera lancée en 2009 par Electricité du Vietnam. 390 km2 seront inondés. Cinq autres projets de barrage sur la Sésan sont à l’étude ; ils devraient fournir 818 MGW. * A partir du 9 avril, Banlung, capitale provinciale de Ratanakiri, est alimentée en électricité provenant du Vietnam. La route de Banlung au Vietnam, longue de 69 km, sera achevée en 2009, pour un coût de 25 millions de dollars. * Le 21 mars, le Conseil des ministres donne son accord à la construction d’une centrale thermique au charbon de 200 MGW dans la province de Koh Kong, par une société malaisienne, pour un coût de 390 millions de dollars.  Dons, aides et investissements * Le 11 mars, la France accorde une aide de 15 millions de dollars dans le cadre du BIT (1,5 million pour l’amélioration des conditions de vie dans l’industrie textile, 10,8 millions pour mettre sur pied un système d’assurance maladie, et 2,3 millions pour aider à la production de films cambodgiens). * Le 8 février, la délégation du Parlement européen critique le principe des concessions qui exploitent les richesses naturelles du Cambodge et ruinent le pays. * Le 14 février, le Premier ministre réaffirme l’interdiction aux étrangers de devenir propriétaires de terres cambodgiennes… mais cette loi pourrait être amendée durant l’année… * Le 23 février, six sociétés chinoises signent des contrats d’investissement, pour 320 millions de dollars, dans la Zone d’Economie Spéciale (ZES) de Sihanoukville. Ces investissements pourraient créer 80 000 emplois d’ici 2015. On attend 300 sociétés pour les sept années à venir, et trois milliards d’investissements. Il existe déjà sept ZES (Kandal, Kampot, Svay Rieng, Takeo, Kompong Cham, Koh Kong, Sihanoukville, Bantéay Méan Chhey), mais quatre d’entre elles n’ont encore aucun contrat de construction d’usines. * Le 18 février, le président de la Banque asiatique de développement (BAD) signe l’octroi d’un prêt et de subventions d’un montant de 71,8 millions de dollars, pour financer cinq projets : 27,1 millions pour fournir des livres aux 350 000 élèves du secondaire et former les professeurs ; 20 millions pour la formation des 350 000 agriculteurs vivant autour du Tonlé Sap; 11,7 millions pour la réforme juridique et réglementaire du système financier cambodgien. Un budget est également réservé à la réparation des routes. Le gouvernement australien versera 12,8 millions de dollars pour ces projets, et le gouvernement cambodgien 30,5 millions. * Comme exemple de travaux de développement aussi coûteux qu’inutiles, on peut signaler l’aménagement des douves et digues (10 m de hauteur, 10 de largeur au sommet) du village de Prey Nokor (Kompong Cham), à la gloire de Sdech Kan (exécuté en 1526), et dont Hun Sen serait la réincarnation. Une statue équestre est sculptée avec son visage. Sdech Kan est un paysan révolté contre la royauté. Son histoire a été amendée par Ros Chantraboth pour faire de lui un héros national. * Le 5 mars, le ministre cambodgien des Finances signe un prêt de 35 millions de dollars auprès de l’International Finance Corporation et de Proparco, pour l’extension de la piste de l’aéroport de Sihanoukville ; 6,4 millions sont également prêtés pour développer l’aéroport de Siemréap. Cela devrait faciliter le transport des touristes entre les deux villes. Dette * Le 14 février, le vice-secrétaire d’Etat américain annonce au Congrès que le gouvernement cambodgien a refusé de signer un accord de remboursement de la dette de 339 millions de dollars contractée par le gouvernement de Lon Nol entre 1970 et 1975, et cherche à faire baisser le taux d’intérêt, fixé à 3 %. Durant cette période, les Etats-Unis ont financé l’achat de coton, de riz et de farine pour 274 millions de dollars. D’autres arriérés totalisant 154 millions devraient être payés immédiatement. Les Etats-Unis ne comptent pas les 537 000 tonnes de bombes déversées sur le pays pour lesquelles des officiels cambodgiens demandent réparation.  Société Vie chère Les problèmes de société les plus sérieux de ces deux derniers mois sont sans conteste l’augmentation du coût de la vie et la spéculation foncière : le prix du riz, denrée de base, a plus que doublé, la bouteille de gaz est passée de 13 à 50 dollars, le prix de la viande a atteint des records, le prahoc est passé de 2 500 à 7 000 riels, etc. Dans la construction, la brique d’argile, qui valait 140 riels en janvier, en vaut plus de 700, début avril. Les produits pétroliers ont à nouveau augmenté de 12 % depuis la dernière hausse de 10 %, le 4 novembre 2006. Au 3 mars, selon le Bureau national des statistiques, l’indice des prix à la consommation aurait augmenté de 18,7 % entre janvier 2007 et janvier 2008, les prix des produits alimentaires de 24,2 %. Le gouvernement conteste ces chiffres, qui sont pourtant minimisés. Le Premier ministre Hun Sen parle de « sabotage économique », de ceux qui répandent de fausses nouvelles sur une pénurie de riz au Cambodge, et qui provoquent la panique des consommateurs. Pour en stabiliser le prix, il en interdit la vente aux deux pays voisins, décide de faire vendre 300 000 tonnes des réserves alimentaires. En revanche, il ouvre la frontière à l’importation de viande de porc et de volaille, interdites il y a six mois à cause de la peste porcine, au grand dam des éleveurs cambodgiens auprès desquels il s’excuse. Depuis, le prix du riz est redescendu à un demi-dollar le kilo – ce qui reste cher. Selon le PSR, cette augmentation des prix est due à la corruption et à l’incompétence du gouvernement. Les raisons de cette montée des prix sont plus complexes : il y a trop de liquidités en dollars au Cambodge. Les hommes d’affaires étrangers, notamment sud-coréens, achètent des terrains à Phnom Penh à des sommes défiant toute imagination, le gouvernement vend le pays en concessions aux étrangers, en toute opacité, les Cambodgiens réfugiés à l’étranger achètent des terres, envoient de grosses sommes à leur famille, etc. La mondialisation fondée sur le libre échange en est une autre : le Cambodge n’a pas grand chose à vendre, et doit presque tout importer de l’étranger, même ses fruits et légumes, produits moins chers au Vietnam et en Thaïlande… Le pays est donc très sensible aux fluctuations du marché régional (par exemple l’augmentation du prix des produits pétroliers, la pénurie de gaz en Thaïlande). Tous les prix devront, un jour ou l’autre, s’aligner sur ceux des pays voisins. La baisse du dollar et le ralentissement de l’économie mondiale sont une autre source de préoccupation. D’autre part, la pénurie en riz est mondiale. Sur le plan international, la tonne de riz qui a doublé en un an a atteint 700 dollars en mars. Les efforts pour améliorer la culture du riz (irrigation, nouvelles méthodes culturales, choix des semences) sont donc les bienvenus. Le rendement moyen au Cambodge est de 2,4 tonnes à l’hectare, ce qui est nettement inférieur à celui des pays voisins. Les classes ouvrières et moyennes, qui commencent à émerger en bénéficiant d’un salaire régulier, même faible, sont les plus durement touchées par l’explosion des prix, et vont bientôt se retrouver dans un état de pauvreté. La fièvre du dollar s’est emparée des paysans qui vendent leurs terres, leur seul outil de survie, pour en dépenser l’argent dans des achats de prestige : construction de belles maisons, achat de motos, de voitures, de téléphones portables dernier cri, etc. Le ministre de l’Agriculture demande aux paysans de ne pas vendre leurs terres…  Emploi et travailleurs émigrés * La génération du baby-boom qui a suivi le régime Khmer rouge arrive sur le marché de l’emploi, soit entre 275 et 300 000 jeunes par an. C’est le taux de croissance de demandeurs d’emploi le plus fort d’Asie. Selon le ministre du Conseil des ministres, l’administration ne peut absorber que 5 à 6 000 d’entre eux. Une grande partie des demandeurs d’emploi sont peu qualifiés. Certains, à l’exemple des Philippins, se sont expatriés : on en compte officiellement 182 007 en Thaïlande (chiffres de 2005), mais le BIT estime le nombre des travailleurs cambodgiens en Thaïlande, légaux ou illégaux, à 500 000 ; de 1998 à 2007, 10 532 Cambodgiens sont partis travailler en Malaisie, mais le BIT estime qu’il faut rajouter 10 à 20 000 travailleurs illégaux. Selon le ministère cambodgien du Commerce, entre 2003 et 2007, 3 495 Cambodgiens seraient partis travailler officiellement en Corée du Sud. Dans bon nombre de cas, ces travailleurs vivent dans des conditions de quasi-esclavage, ou sont utilisés pour la prostitution. Le gouvernement cambodgien a dissous plusieurs entreprises illégales de recrutement (29 sur 42). Il estime, quant à lui, que ces travailleurs vont acquérir des qualifications à l’étranger puis, par la suite, revenir aider au développement du pays… * Au seul point de passage de Poïpet, 105 709 travailleurs cambodgiens illégaux en Thaïlande ont été refoulés en 2007, dont 43 674 femmes et 8 676 enfants. * Un recensement de la population est entrepris entre les 3 et 13 mars, par environ 40 000 enquêteurs (dont de nombreux instituteurs mieux payés pour ce travail que pour l’enseignement). La population est estimée à 14,5 millions d’habitants. Ce recensement, financé par le Japon, l’Allemagne et le gouvernement cambodgien, revient à six millions de dollars. Trafic d’êtres humains * Le Cambodge passe de la catégorie 3 à la catégorie 2 sur la liste américaine des pays luttant efficacement contre le trafic des êtres humains. Plusieurs sociétés sud-coréennes sont chargées de recruter des épouses pour les Coréens, une épouse cambodgienne rapportant entre 10 et 20 000 dollars à l’agence, environ 1 000 à la famille de la jeune fille (avec un peu de chance), et environ 300 à l’intéressée. C’est une aubaine pour des pauvres, sans formation. Selon l’ambassade de Corée, en 2007, 1 757 couples auraient reçus un agrément, contre 365 en 2006, et 72 en 2005. Selon le BIT, 400 visas ont été attribués en 2008. La plupart d’entre elles sont originaires de la province de Kompong Cham. Le 29 mars, le ministère des Affaires féminines cesse de fournir tout document nécessaire à ces mariages. Trois agences sud-coréennes officielles ont été fermées. Il y aurait également 5 219 Cambodgiennes mariées à des Taïwanais et qui sont assez souvent exploitées ou victimes de violence. Hun Sen a fait fermer les agences taïwanaises, au nom de la politique d’une seule Chine, mais ce trafic semble continuer. Droits de l’homme * Le 5 mars, par la voix de son Premier ministre, le Cambodge s’oppose à la création d’un tribunal pour juger les crimes contre l’environnement. * Le 12 mars, un rapport du Département d’Etat américain se montre très critique sur la situation des droits de l’homme au Cambodge. Le lendemain, le porte-parole du gouvernement cambodgien estime que les faits rapportés sont totalement faux ou exagérés, et s’alignent sur la position d’ONG antigouvernementales en vue des prochaines législatives. * Le 19 mars, Yash Ghai, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’observation des droits de l’homme au Cambodge, fait son troisième rapport devant l’ONU : « Le Cambodge est un pays marqué par l’absence de loi », « La majorité des pauvres vivent dans la peur », le système légal est le « principal agent d’oppression ». Si le TE devant juger les ex-responsables Khmers rouges ne s’intéresse pas au Cambodge actuel, son impact sera « très marginal ». Le représentant de la Commission gouvernementale des droits de l’homme accuse Yash Ghai de partialité et de n’avoir pas noté les progrès accomplis par le pays. Les ONG cambodgiennes de défense des droits de l’homme approuvent. Expulsions * Amnesty International ajoute sa voix dans le concert d’opposants aux expulsions forcées, avec un rapport de 64 pages, rédigé après trois semaines d’enquête au Cambodge. Cent cinquante mille personnes seraient menacées d’expulsion. Amnesty demande un moratoire des expulsions, et l’établissement de règles conformes au droit international. Le 13 février, le ministre cambodgien des Affaires étrangères dément les affirmations de l’ONG, et affirme qu’il n’y a eu aucune expulsion, que le gouvernement se doit de « rétablir l’ordre public et social », que « ces gens occupaient illégalement ces terrains », etc. Une autre ONG cambodgienne confirme les dires d’Amnesty. Le19 février, la FIDH, basée en France – elle regroupe 155 organisations à travers le monde – et l’Organisation mondiale contre la torture, située à Genève, se joignent à Amnesty. Selon Adhoc, 5 585 familles auraient subi une expulsion en 2007, soit une augmentation de 62,5 % par rapport à 2006. Le ministre cambodgien des Affaires étrangères dément formellement ces accusations, la mairie de Phnom Penh également. Le 27 février, plusieurs ONG nationales et internationales soutiennent Yash Ghai, envoyé spécial du secrétaire de l’ONU au Cambodge, injurié par Hun Sen, et demandent que l’existence de ce poste, renouvelable en septembre, soit maintenu. Les informations qui suivent sont à lire comme illustrations de ces différents rapports. * Le 15 février, une centaine de familles de Krakor (province de Battambang) fuient dans la forêt, après que 14 de leurs maisons ont été incendiées pour une histoire de conflit foncier concernant 1 000 hectares. * Le 22 février, une centaine de policiers, dont certains armés de fusils d’assaut AK 47, délogent 23 familles de Khmuonh, au nord de Phnom Penh. Au moins quatre personnes sont blessées et huit sont arrêtées. Plusieurs associations de défense des droits de l’homme protestent. * Les 23 et 24, février, le sulfureux avocat khméro-américain David Chanaiwa, conseiller de Chéa Sim, président du Sénat, fait raser au bulldozer 23 maisons construites près de la plage d’O Chheu Téal, à Sihanoukville, sans autorisation municipale, mais après avoir négocié une compensation avec les propriétaires. Il va créer un « Jardin Chéa Sim » le long de la plage. * Le 4 mars, le gouvernement décide d’amputer 56 467 hectares des 430 000 de forêts protégées de Mondolkiri, pour en faire des « concessions économiques sociales ». * Le 3 mars, 27 familles de Mondolkiri manifestent devant la résidence du Premier ministre, pour réclamer justice contre le bureau du PPC qui les a spoliées de 186 hectares. * Le 8 mars, des militaires qui défrichaient au bulldozer un terrain revendiqué par la population tirent dans la foule. On déplore deux blessés. * Le 13 mars, une centaine de villageois manifestent à Kompong Chhnang contre quatre aviateurs appartenant au PPC qui leur aurait pris 13 hectares. * Le 14 mars, plus de 200 villageois de Ratakiri portent plainte contre les autorités locales qui les auraient dépossédées de 200 hectares de terres. * Le 15 mars, plus de 100 villageois de Chhuk (Kampot) manifestent contre les autorités provinciales qui ont vendues 100 hectares de forêts communautaires à un promoteur. * Les 8 et 13 mars, la police en civil arrête trois personnes du village de Préah Ponléa (335 familles, province de Sisophon). En 2000, Hun Sen avait ordonné aux autorités locales d’établir des titres de propriété aux villageois. Ils sont relâchés le 23 mars, sur intervention de Hun Sen (indépendance de la Justice ?) * Le 17 mars, un groupe de villageois détruit une barrière élevée autour de leur village comprenant 125 familles, dont le terrain de 16 hectares a été octroyé à la société Thaï Bunroong. La police militaire tire sur la foule ; on dénombre un mort et un blessé, trois villageois sont arrêtés. Sur ordre de Hun Sen, les trois hommes sont relâchés dès le lendemain (indépendance de la Justice ?). Hun Sen se rend en hélicoptère sur les lieux, présente des excuses pour la mauvaise attitude des fonctionnaires, donne 250 dollars à chacune des familles, et 750 au blessé. Il demande aux autorités de restituer 13,75 hectares aux villageois, le reste du terrain étant réservé à la construction d’une route. Le Premier ministre menace de dissoudre la haute autorité chargée de la résolution des conflits, mesure qu’approuve l’opposition. * Le 23 mars, près de 100 villageois de Sihanoukville manifestent devant le bureau du gouverneur pour réclamer le retour de 135 hectares rasés au bulldozer en juillet dernier. Action syndicale Le secteur textile reste le lieu de fréquents mouvements sociaux : * Le 27 février, quinze pays africains, les industries textiles des Etats-Unis et d’Amérique latine s’opposent au projet du maintien de l’exemption de droits de douanes pour les textiles cambodgiens à leur entrée aux Etats-Unis. * Le 11 février, plus de 100 ouvriers en colère de l’usine Tonga Garment, appartenant à un Taïwanais, saccagent les bureaux de l’usine, lancent des pierres contre les vitres, pour protester contre la direction, qui a licencié les ouvriers pour absence au travail mais n’a pas payé les salaires de janvier, à cause du Nouvel An chinois. Les ouvriers devaient venir pointer tous les matins pour recevoir la moitié de leur salaire, ce qui les empêchaient d’aller chercher du travail ailleurs. * Le 28 février, un syndicaliste du SIORC de l’usine New Minda est attaqué à coups de bâton et à coups de couteau. * Dès le début mars, le secrétaire général du SIORC demande une augmentation du salaire minimum (50 dollars) de cinq dollars par mois, faute de quoi il appellera ses syndiqués à la grève. Sourde oreille des patrons et du gouvernement. Un syndicat gouvernemental affirme qu’une augmentation est illégale et inutile. L’appel à la grève est lancé pour le 27 mars. Le syndicat des patrons, le ministère de l’Emploi et les syndicats négocient sans succès. Le syndicat affilié au gouvernement fait de la surenchère et demande 6,5 dollars. Les ouvriers estiment qu’une augmentation de 20 dollars serait plus adaptée au renchérissement de la vie. Le 30 mars au soir, Hun Sen annonce qu’il augmente les salaires de six dollars. * Cette mesure s’inscrit dans le cadre des élections. Le Premier ministre ne pouvait pas accéder à la demande du SIORC (affilié au PSR) et soutient officiellement le syndicat qui lui favorable ! Justice * La construction d’une quatrième prison nationale devrait réduire la surpopulation carcérale. En 2007, les trois prisons nationales et celles des 21 provinces comptaient 10 903 détenus. Cette nouvelle prison est financée par le gouvernement australien. Education nationale  * Le 12 mars, le Premier ministre signe un décret doublant les allocations pour les épouses et enfants de fonctionnaires (environ un euro supplémentaire par mois), et une augmentation de 10 % du salaire des instituteurs. Selon le porte-parole du gouvernement, les instituteurs auraient, toutes primes comprises, un salaire de 100 dollars par mois. Vu l’augmentation du coût de la vie, le PSR demande un salaire de 200. Quoi qu’il en soit, au moins dans la campagne, le système éducatif est une véritable catastrophe. * La violence à l’école devient banale. Santé * Selon un journal scientifique PLoS Medecine, plus de la moitié des médicaments antipaludéens vendus dans les pays de l’ASEAN seraient des médicaments falsifiés, ce qui engendre des résistances. Ces contrefaçons viendraient du sud de la Chine. Selon le ministre cambodgien de la Santé, entre 10 et 13 % des médicaments vendus au Cambodge seraient des contrefaçons, ce que démentent les ONG. * Selon un rapport, l’absence de latrines et le manque d’hygiène dans l’ensemble du pays engendreraient la mort de 11 000 personnes par an, 9,5 millions de cas de diarrhées, et coûteraient 448 millions de dollars chaque année au pays. Chaque individu dépense en moyenne 32 dollars par an de soins médicaux. D’après le ministre cambodgien de la Santé, le gouvernement envisage de dépenser un million de dollars cette année dans la construction de latrines et l’éducation à l’hygiène. * En 2007, le nombre des adoptions d’enfants cambodgiens a diminué de 15 % par rapport à 2006 : 249 au total, dont 164 adoptions par des Italiens, 31 par des Autrichiens et 19 par des Français. * Une formation en médecine pour 22 médecins est assurée, début mars, à Siemréap par Medicorps, afin de leur assurer des consultations par Internet. * Grâce à l’AFD (Agence française du développement), cinq nouveaux laboratoires de « haute sécurité microbiologique de niveau 3 » sont ouverts à l’Institut Pasteur pour l’étude des virus, entre autres HIV, dengue, grippe aviaire. Mines * Le 18 février, la Japon accorde un don de 862 000 dollars pour le déminage de la province de Battambang, la plus minée du Cambodge, où l’on compte 1 800 familles installées sur 46 champs minés. Transports * Le pays compte 173 300 véhicules immatriculés. Au Cambodge, le véhicule est avant tout un mode de positionnement social.  Divers Patrimoine * La société thaïlandaise de téléphone mobile Camshin installe une antenne sur le temple préangkorien de Kompong Préah (Kompong Chhnang), causant l’effondrement d’une tour. Quatre personnes sont arrêtées. * Le 23 mars est lancé un projet de quatre ans pour la préservation du temple de Banteay Chhmar, très endommagé par les pillards. Le coût des travaux est de 280 000 dollars, fournis par le ministère cambodgien de la Culture et le Fonds américain Global Heritage. Cent soixante obus ont été trouvés dans le temple. Décès * Dith Pran, dont l’histoire a été mise en scène dans le film « La Déchirure », meurt d’un cancer le 30 mars, aux Etats-Unis. Distinctions * Le 13 février, Téa Banh, ministre cambodgien de la Défense, reçoit le titre de docteur honoris causa de l’université thaïlandaise de Ramkhameng. Sports Phnom Penh * Le 20 février, deux statues du patriarche Chuon Nath, et du poète Kram Ngoy (« l’Erudit », de son vrai nom Ouk Ou, gratifié du titre de Phirum Pheasa par le roi Sisowath) sont érigées dans le parc Hun Sen. L’une a coûté 219 000, l’autre 202 000 dollars. * Le 17 mars, le garage Mitshubishi qui ouvre ses portes à Phnom Penh offre deux Triton, d’une valeur de 65 000 dollars pièce, à Sok An, ministre du Conseil des ministres. Honni soit celui qui penserait à un acte de corruption…