Eglises d'Asie

Hongkong : le cardinal Zen clarifie ses propos tels qu’ils ont été rapportés par un quotidien italien

Publié le 18/03/2010




Le 27 mai dernier, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, a publié un communiqué pour clarifier les propos qu’il a tenus lors d’une interview accordée au quotidien italien La Stampa.

Le 11 mai, le cardinal était à Rome et a répondu favorablement à une demande d’interview du quotidien turinois. Il y a notamment déclaré que « le manque d’une véritable liberté religieuse en Chine » était la principale difficulté pour l’ouverture de relations diplomatiques entre la Chine et le Saint-Siège ; il a précisé que l’Association patriotique était « un organisme de pouvoir qui n’aide pas au dialogue » et que la situation n’évoluerait pas tant que le gouvernement chinois n’accepterait pas de revoir sa position concernant la nomination des évêques et le libre exercice de leur ministère. Le cardinal a aussi évoqué la question du nationalisme en Chine : « Certains chercheurs ont vu dans les événements récents en Chine le danger que le pays emprunte la voie du fascisme, ou plutôt d’un régime dictatorial avec de fortes caractéristiques nationalistes (…). Pour les prochains Jeux olympiques, le gouvernement a beaucoup insisté sur l’orgueil chinois, justifié s’il se limite à un sentiment national sain, mais qui ne doit pas verser dans un nationalisme idéologique. »

 

L’interview, réalisée le 11 mai, a été diffusée le 26 mai par La Stampa. Entretemps, il y a eu le tremblement de terre au Sichuan, survenu le 12 mai, et, pour Mgr Zen, il est évident que ses propos apparaissent de ce fait « tardifs et déplacés ». Le 11 mai, le cardinal évoquait le parcours de la flamme olympique, soulignant la nécessité de se montrer patient et indulgent face à la Chine et à « son essor pacifique » sur la scène internationale ; il soulignait le danger de voir un patriotisme fanatique mener à des comportements extrêmes et, s’adressant à un public italien, il a évoqué l’expérience fasciste vécue naguère par l’Italie. Avec le séisme du Sichuan, le cardinal explique dans son communiqué du 27 mai que les urgences ne sont plus les mêmes : dès l’ampleur de la catastrophe connue, il a immédiatement demandé à la Caritas Hongkong et au diocèse de se mobiliser pour venir en aide aux victimes. Dans un tel contexte, marqué par « le haut degré de transparence et d’ouverture » des autorités chinoises, il est « incompréhensible » que La Stampa ait choisi « ce moment précis pour mettre côte à côte le fascisme et des dirigeants chinois aux prises avec une calamité naturelle ».

 

Enfin, le cardinal pointe une erreur de compréhension de son interview en italien par le quotidien hongkongais, Mingpao (‘Clarté’). Dans son édition du 27 mai, ce dernier cite Mgr Zen comme ayant dit que « l’actuelle Association patriotique est ‘grandement appréciée’ tant par les catholiques officiels que clandestins ». Le cardinal rectifie : les termes « grandement appréciée » s’appliquaient aux catholiques, clandestins comme officiels, dans l’accueil fait à la « Lettre du pape aux catholiques chinois », publiée le 30 juin 2007. Son communiqué, en anglais et en chinois, précise : « En réalité, le cardinal Zen a dit : ‘La tension entre les deux groupes (i.e. officiel et clandestin) est le fait de facteurs extérieurs, de nature politique et autre. Le principal blocage à la normalisation de la situation de l’Eglise catholique en Chine se trouve être l’Association patriotique des catholiques chinois’. »