Eglises d'Asie – Chine
Hongkong : Mgr Zen demande aux prêtres de son diocèse de faire bon accueil aux communautés nouvelles, notamment au Chemin néocatéchuménal
Publié le 18/03/2010
Devant les 120 prêtres présents à cette occasion, Mgr Zen a commencé son discours sur un ton badin pour dire qu’il décevrait chacun en n’apportant aucune nouvelle quant à la date de son retrait de la tête du diocèse de Hongkong. Agé de 76 ans, l’évêque de Hongkong demande depuis plusieurs années à être déchargé de ses responsabilités diocésaines pour se consacrer à l’Eglise de Chine. Il a continué en rapportant le souci du pape concernant la formation des prêtres à Hongkong, la place et le rôle de l’enseignement catholique dans le territoire et la mission confiée à l’Eglise de Hongkong vis-à-vis de l’Eglise catholique en Chine.
Le point central de son discours a toutefois porté sur « les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés », une réalité que Mgr Zen a tenu à aborder « face à face » avec ses prêtres. Plus précisément, c’est le problème « non résolu » posé par la présence du Chemin néocatéchuménal à Hongkong qui a été au centre de son intervention.
Le Chemin néocatéchuménal a vu ses statuts définitivement approuvés par le Saint-Siège le 13 juin dernier. Mgr Zen a demandé à ses prêtres de « pleinement accepter les instructions du pape » à propos de l’accueil des nouveaux mouvements dans leurs paroisses. Il s’est réjoui que des communautés telles les Focolari, Sant’Egidio ou bien encore les Béatitudes travaillent « en bonne harmonie » dans son diocèse et il a ajouté que le pape avait insisté pour que les Eglises locales collaborent sans difficulté avec ces nouveaux mouvements, qui sont « une des réalités les plus importantes suscitées par l’Esprit dans l’Eglise pour la mise en œuvre du concile Vatican II ».
Le cardinal Zen a reconnu, pour le déplorer, que « des conflits » étaient apparus à propos du Chemin néocatéchuménal, et plus précisément autour du projet de cette communauté d’implanter un grand séminaire à Hongkong (2). Il a raconté qu’il avait visité un séminaire du Chemin néocatéchuménal en Italie et souligné que ce mouvement portait du fruit dans les domaines de l’évangélisation et des vocations ainsi que dans l’engagement aux côtés des pauvres. Il a poursuivi en appelant ses prêtres à faire bon accueil à la communauté. « Nous avons à prendre un nouveau départ », a-t-il affirmé.
En réponse à leur évêque, des prêtres ont témoigné. Le P. Pietro Galbiati, missionnaire italien, a raconté qu’il avait accueilli le Chemin néocatéchuménal dans la paroisse dont il était le curé dans les années 1970. Des groupes de prière et de partage autour de la Bible ont été fondés, mais ils n’ont pas perduré après son départ comme curé, faute de soutien de la part des prêtres qui lui ont succédé. Un prêtre diocésain, le P. Henry Ng Kwok-po, a dit apprécier l’enthousiasme pour l’étude de la Bible témoigné par les séminaristes du Chemin néocatéchuménal lors de leurs études au séminaire diocésain. « Je suis prêt (à les accueillir) dans la mesure où ils amènent nos paroissiens à lire la Bible, mais, nous les prêtres, devons veiller à mieux travailler avec cette communauté et à mieux l’ introduire dans notre culture paroissiale », a-t-il conclu. Un troisième prêtre, plus âgé, a fait part de son expérience, négative, avec le Chemin néocatéchuménal, dont les membres, selon lui, ont sapé le travail du curé, pris le contrôle de la paroisse et mené des activités sans son accord. « Je ne les laisserai pas revenir dans ma paroisse », a-t-il affirmé.
Pour conclure, face à un presbyterium en majorité peu enclin à suivre son évêque sur ce point, le cardinal a appelé ses prêtres à mettre de côté leurs éventuels préjugés. Il a aussi promis de demander aux responsables du Chemin néocatéchuménal d’expliquer aux prêtres de Hongkong la nature du mouvement et de ses activités (3). A Hongkong, le Chemin néocatéchuménal compte deux communautés et environ 70 membres. Chaque communauté se réunit une fois par semaine pour l’étude de la Bible et les deux se réunissent le samedi soir, pour la messe dominicale anticipée, dans la chapelle d’une école catholique.