Eglises d'Asie

Le Saint-Siège déplore la nouvelle de l’arrestation de Mgr Julius Jia Zhiguo

Publié le 25/03/2010




Par un communiqué en date du 2 avril diffusé par le Bureau de presse du Saint-Siège, la Commission pour l’Eglise catholique en Chine, qui était réunie du 30 mars au 1er avril au Vatican pour étudier « des questions d’importances majeures relatives à la vie de l’Eglise en Chine , a dénoncé les « obstacles au climat de dialogue avec les autorités (chinoises) » que représentent…

… les fréquentes arrestations de prêtres et d’évêques en Chine populaire.

Le communiqué fait part de « la douleur profonde » ressentie par les membres de la Commission à « la nouvelle arrestation de Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque de Zhengding ». Mgr Julius Jia a été interpellé par la Sécurité publique le 30 mars dernier dans le Hebei, précisément le jour où la Commission entamait à Rome sa réunion (1). « De telles situations constituent un obstacle au climat de dialogue avec les autorités concernées », un dialogue que le pape Benoît XVI a appelé de ses vœux dans sa Lettre aux catholiques chinois, diffusée le 30 juin 2007, peut-on encore lire dans le communiqué. « Il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé : d’autres ecclésiastiques sont privés de liberté ou sont soumis à des pressions et à d’injustes limitations de leurs activités pastorales. »

La dénonciation nominative par le Saint-Siège de telle ou telle arrestation d’évêques ou de prêtres en Chine continentale n’est pas exceptionnelle, même si elle reste rare. On peut penser que la concomitance du début de la rencontre à Rome et de l’arrestation de Mgr Jia ne pouvait qu’amener à une réaction publique du Saint-Siège. Au-delà de la poursuite, toujours difficile donc, du dialogue avec les autorités chinoises, la Commission a, selon le communiqué du Bureau de presse, consacré ses échanges à « la vie de l’Eglise en Chine », notamment à « la formation des séminaristes et des personnes consacrées » et à « la formation permanente du clergé » en Chine.

Dans la soirée du 1er avril, les membres de la Commission ont été reçus par Benoît XVI, qui a particulièrement « souligné l’importance d’aider les catholiques en Chine à faire connaître aux autres la beauté et le bien-fondé de la foi chrétienne ainsi qu’à la présenter comme la proposition qui offre les meilleures réponses du point de vue intellectuel et existentiel ». Durant leurs échanges, les membres de la Commission avaient rappelé l’actualité du paragraphe 17 de la lettre de Benoît XVI aux catholiques chinois : « L’Eglise, toujours et partout missionnaire, est appelée à proclamer l’Evangile et à en témoigner. L’Eglise en Chine doit aussi ressentir en son cœur l’ardeur missionnaire de son Fondateur et Maître (…). Il vous revient maintenant à vous, disciples chinois du Seigneur, d’être de courageux apôtres de ce Royaume. Je suis sûr que votre réponse sera grande et généreuse. »

En d’autres termes, la mission d’évangélisation est une question centrale pour l’Eglise en Chine, dans un pays où les catholiques ne représentent qu’un ou deux pour cent de la population, alors que le réveil des religions est manifeste. Pour ce qui concerne la religion chrétienne, ce réveil semble plus « profiter » aux communautés protestantes, en pleine expansion, qu’à l’Eglise catholique. Dans cette perspective, la formation des séminaristes et des prêtres est effectivement une question primordiale. La division de l’Eglise en communautés « officielles » et « clandestines » nuit à la qualité de la formation, dans la mesure où elle entraîne une dispersion des énergies et des moyens. De plus, les rapides évolutions de la société font que les vocations, qui étaient nombreuses il y a quelques années encore, viennent aujourd’hui à se tarir ; dans un tel contexte, renforcer les bases intellectuelles et spirituelles de la formation des ecclésiastiques est une priorité (2).