Eglises d'Asie

POUR APPROFONDIR – Respect des droits de la personne en Chine

Publié le 25/03/2010




Le 14 avril 2009, le gouvernement chinois a publié un plan d’action pour améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays. Intitulé « Plan d’action national sur les droits de l’homme (2009-2010) », le document de 52 pages publié par l’Office d’information du Conseil des Affaires d’Etat (le gouvernement chinois), propose de nouvelles avancées dans les droits de la personne…

selon une conception chinoise de ces droits, avec une attention particulière portée sur la nourriture, l’éducation et les soins de santé. « La réalisation des droits de l’homme est un idéal que l’homme cherche à attendre depuis bien longtemps. C’est aussi l’objectif de la lutte à long terme du gouvernement et du peuple chinois », écrit l’agence Chine Nouvelle citant le document. A cette occasion, il nous a semblé intéressant de nous pencher, d’un point de vue très concret, sur le respect des droits de la personne en Chine. L’article que nous publions compte trois chapitres ; nos lecteurs trouveront le premier ci-dessous et les deux autres dans le prochain numéro d’Eglises d’Asie.

 

Les défenseurs des droits de l’homme ont raison de s’indigner des nombreuses violations des droits de la personne dont la République populaire de Chine est constamment le théâtre : libertés individuelles piétinées, oppression des minorités ethniques, soins refusés aux pauvres dans les hôpitaux, universités réservées aux plus riches, privilèges pour les membres du Parti communiste, corruption des fonctionnaires, simulacres de procès, condamnations à mort arbitraires, expropriations sans dédommagement, propagande tapageuse, informations régulièrement censurées, etc. Hélas, la liste n’est pas exhaustive !

Cependant, ceux qui voudraient faire progresser les droits de la personne en Chine ne semblent pas se douter du nombre, de la profondeur et de l’étendue des problèmes qui affectent la vie de ce pays. En premier lieu, il convient de distinguer les obstacles qui viennent du sous-développement d’une part et, d’autre part, ceux qu’engendre le système politique qu’est la dictature du Parti communiste. L’organisation d’élections libres, la levée de la censure sur l’information, la mise en place d’une authentique liberté religieuse et d’un statut d’autonomie pour les minorités ethniques (comme les Tibétains) ne suffiraient probablement pas à éradiquer le mal. Celui-ci est profondément enraciné dans les mentalités et les mœurs et donc de nature à perdurer. La société chinoise et l’administration qui la dirige sont toutes deux aussi énormes que compliquées. On ne peut pas les transformer en se contentant de quelques réformes, même radicales. En supposant qu’une bonne politique, visant à résoudre les grands problèmes qui affectent la société chinoise, soit mise en œuvre dès aujourd’hui, il faudrait plusieurs décennies avant que des résultats positifs se fassent sentir et que les droits de la personne soient mieux respectés.

Nous proposons à nos lecteurs d’étudier plus en détail, dans une série de trois chapitres, les différents problèmes actuels et de voir quels remèdes pourraient, à long terme, permettre, sinon de les résoudre, au moins de les résorber de façon significative.

Premier chapitre : Etablir un « climat de confiance »

De nombreux Français, victimes d’un cambriolage ou d’escroqueries, sont convaincus qu’il ne sert à rien de porter plainte. Ils considèrent que la police et le système judiciaire français actuels sont incapables d’arrêter les coupables et de faire justice. En Chine, c’est pire encore. Beaucoup pensent que porter plainte, non seulement ne résoudra rien mais, en plus, aggravera leurs problèmes. Car celui contre qui la plainte est déposée risque fort de l’apprendre et de se retourner contre le plaignant. Le climat de confiance s’est dégradé depuis une trentaine d’année dans la société française, mais c’est bien pire en Chine. La sécurité, le soir dans les grandes villes chinoises, y reste très bonne mais la criminalité dans l’ensemble du pays bat chaque année de nouveaux records ! En effet, le pouvoir préfère réprimer les opposants politiques, les « fauteurs de troubles » et les croyants des diverses religions plutôt que de s’attaquer à la vraie criminalité : les coupables d’escroquerie, de contrebande, de pirateries, les auteurs de violence, etc.

Le « climat de confiance » est un élément essentiel de la vie de toute société. De celui-ci dépend très directement le respect des droits de la personne. Il est de la responsabilité des dirigeants de chaque pays de favoriser son établissement et de le consolider quand il existe déjà. Le climat de confiance est une notion plus vaste que celle de « paix sociale ». Il est ce sentiment général de sécurité, de respect et de justice qu’un gouvernement – et la politique qu’il met en œuvre – doit favoriser et promouvoir pour le bien de tous. Immatériel, ce genre de sentiment est difficile à définir et à mesurer, mais est vite perceptible quand on arrive dans un nouveau pays. Les différentes attitudes des citoyens envers les autorités politiques, le style de rapports qui s’établissent entre eux, la façon dont ils gèrent leur argent, dont ils vivent, tout cela dénote une attitude intérieure profonde qui favorise ou affecte la qualité de vie des citoyens, leur épanouissement personnel et social. Finalement, une question se pose tout naturellement : les Chinois se sentent-ils protégés ou menacés par leurs dirigeants ? Ont-ils le sentiment que ces derniers œuvrent pour le bien-être de l’ensemble du pays ?

Notons pour commencer que le « climat de confiance » d’un pays ne peut pas être complètement dissocié du développement économique de celui-ci mais que les deux sont distincts. La modernisation d’une région peut connaître des retards et des lacunes dus à la pauvreté générale. C’est très compréhensible mais cela doit être traité différemment d’un sentiment d’hostilité qui naît spontanément dans une population quand celle-ci se rend compte que ses dirigeants la méprisent, la tyrannisent et l’exténuent. A cet égard, le cas le pire dans ce domaine, à notre connaissance, est celui de la Corée du Nord.

Depuis des années, la situation financière de beaucoup de Chinois s’améliorait régulièrement. Des progrès constants pouvaient être constatés dans des domaines aussi différents que le commerce, la consommation, l’emploi, l’éducation et la santé. Actuellement, avec la crise financière d’ampleur mondiale qui sévit depuis le dernier trimestre 2008, les riches et les classes moyennes sentent le sol se dérober sous leurs pieds, l’insolent taux de croissance de la Chine est en train de fondre comme neige au soleil. Les exportations chutent, le chômage augmente, la crise sape le moral de toutes les catégories de citoyens. On est entré dans une période de doutes profonds et d’incertitudes. Et ce n’est pas seulement le recul de l’économie qui engendre ces sentiments. D’autres éléments plus anciens viennent également s’y ajouter.

Depuis 2005, la Chine a décidé de construire une « société harmonieuse », c’est-à-dire fonder un ordre socio-économique où tous les Chinois coexisteraient dans la paix et l’harmonie. Cela implique l’élimination des conflits et tensions au sein de la société et cela demande à la direction du Parti communiste chinois de jouer un rôle de médiateur et d’arbitre entre les intérêts et les aspirations des différents groupes socio-économiques. Ce projet va dans le bon sens. S’il réussit, il va favoriser un réel progrès social dans les différentes provinces et, par conséquence directe, un meilleur respect des droits de la personne.

Confiance limitée en certains biens matériels

En Chine, avant d’encaisser de l’argent, toute caissière commence par vérifier si les billets qu’on lui tend ne sont pas des faux. Ces derniers temps, les faussaires ont été particulièrement actifs. Des listes de numéros de faux billets sont affichées un peu partout dans les différents commerces pour lutter contre le phénomène.

La qualité de la nourriture en vente dans les magasins pose régulièrement problème. Les gens se méfient quand ils se ravitaillent car il y a eu, dans un passé récent, de nombreux scandales d’empoisonnement et de contamination : poulets et œufs à la dioxine, lait à la mélamine, viande gonflée à l’eau, pesticide dans des brioches, etc. Dans ces cas-là, le gouvernement se tait, bloque l’information pour que les citoyens restent dans l’ignorance aussi longtemps que possible. Il craint les grands mouvements de masse. Mais, malgré une censure médiatique toujours en éveil, le grand public finit par se rendre compte que sa santé compte peu pour les patrons des usines d’agro-alimentaire et pour les membres du gouvernement. La confiance en la nourriture proposée par l’industrie chinoise a fortement diminué ces dernières années. Ceux qui le peuvent, préfèrent acheter leurs denrées en confiance, à des gens de connaissance à la campagne. Ils ne parlent pas encore de produits bios mais, peu à peu, un chemin allant dans ce sens s’esquisse.

Certains médicaments eux aussi sont perçus comme peu sûrs. On en découvre régulièrement qui sont trafiqués ou contrefaits et qui mettent en danger la santé des patients. Les contrôles de qualité sont insuffisants mais, aussi et surtout, les inspecteurs de la qualité ne font pas leur travail ou sont corrompus.

Heureusement, de l’étranger, les protestations sont vives contre ces exportations de denrées frelatées ou contaminées. La réputation des produits manufacturés chinois en souffre beaucoup et le gouvernement est obligé de sévir. D’où de nombreuses questions parmi les consommateurs chinois : « Pourquoi Pékin entend-il les plaintes des gouvernements étrangers et reste-t-il sourd à celles des Chinois ? » ou encore « Pourquoi apprenons-nous ce qui se passe en Chine par les médias étrangers ? »

La corruption, l’appât du gain, l’incompétence des responsables, le mépris des plus pauvres ont engendré une crise de confiance dans les produits chinois : aliments, dentifrice, médicaments, jouets, etc. Et pas question d’obtenir des dédommagements quand il y a des victimes ! D’ailleurs, celles-ci ne savent pas à qui s’adresser pour se faire entendre et les médias ne fournissent aucune statistique fiable.

Manque de crédibilité des médias

Ce dernier point nous amène à analyser un autre aspect très important du problème : la méfiance de beaucoup de citoyens envers les informations publiées par les différents médias du pays. Les mensonges répétés du passé, la propagande vantant la politique du gouvernement, les statistiques trafiquées, les silences sur des événements importants, telle l’épidémie de SRAS en 2003, tout cela est encore tout frais dans les mémoires et ne favorise pas le désir des gens de comprendre et de suivre l’évolution du monde. Beaucoup, las d’entendre toujours les mêmes slogans, exagérations et vantardises du Parti communiste, ont tout simplement cessé de s’informer.

Ces derniers temps, il est vrai, les médias ont fait un effort de pour améliorer la situation : le tremblement de terre du Sichuan, les Jeux olympiques, le voyage des astronautes dans l’espace, tout cela a été rapporté par les médias bien mieux que par le passé. Mais le journal télévisé quotidien continue non pas d’informer les citoyens mais bien plutôt de chercher à leur faire prendre conscience des bienfaits de la politique du moment et de la chance qu’ils ont de vivre dans un tel pays. Il y a moins d’idéologie dans les informations que par le passé mais c’est toujours un même et unique point de vue qui est exposé : celui du Parti communiste chinois. Les révoltés tibétains et ouïghours sont présentés comme des « terroristes irresponsables » et les pays étrangers, « jaloux de la prospérité chinoise », comme des menaces pour son économie.

L’administration et les différents services qui y sont attachés sont peu fiables

Le niveau moyen d’éducation des Chinois est encore très bas. Beaucoup de gens qui savent à peine lire et écrire sont des proies faciles pour des fonctionnaires sans scrupules. La plupart des citoyens n’ont aucune idée de leurs droits et devoirs. Ils ignorent les lois et, bien souvent, ne savent pas ce qu’est un Etat de droit. Ils n’envisagent pas, quand ils sont lésés ou maltraités, avoir recours à un tribunal. La justice en Chine est chère, compliquée et rarement impartiale. Inutile de porter plainte quand on sait que les dés sont pipés, que juges et avocats sont déloyaux ou corrompus. Que peut faire un ouvrier quand son patron ne le paie pas depuis plusieurs mois ? Comment obtenir une compensation juste, quand le gouvernement annexe des terres sans indemniser correctement les propriétaires ?

La sécurité publique est très importante pour le bon ordre de la vie en société : les postes de police, les agents de police sont nombreux et bien équipés. Leurs personnels sont pour la plupart des gens pacifiques mais leur niveau d’instruction et de formation est nettement insuffisant. Ils apprennent leur métier sur le tas, auprès de supérieurs qui eux-mêmes n’ont pas été bien formés. Confrontés à la violence, à des règlements de compte, à des luttes entre sociétés secrètes (triades), à des grandes manifestations de foule qui ne sont pas toujours pacifiques, les policiers se font insulter et menacer régulièrement. Dans le meilleur des cas, ils se considèrent en état de légitime défense et neutralisent leurs agresseurs de leur mieux. Mais, dans les commissariats, loin des regards gênants de témoins, ils ne résistent pas toujours à la tentation de punir sévèrement ceux qui ont été arrêtés et de monnayer chèrement leur libération, même si ce sont des innocents. Souvent d’ailleurs, l’ordre de les passer à tabac vient de leurs supérieurs, qui se considèrent comme étant au-dessus des lois.

Les fonctionnaires de l’état-civil, des impôts, de la justice, eux non plus, n’ont pas reçu l’éducation et la formation dont ils auraient besoin pour faire face à leurs responsabilités. Par exemple, ils connaissent mal les lois. Comment pourraient-ils les appliquer eux-mêmes et les faire appliquer correctement ? Mal payés, ils manquent de rigueur, s’absentent pendant les heures de travail, favorisent, dans l’exercice de leurs fonctions, leurs parents et amis et échangent des petits services contre des pourboires. Voici deux exemples parmi beaucoup d’autres : un garçon et une fille de 25 ans qui s’étaient mariés légalement mais contre la volonté de leurs parents. Ces derniers, furieux de voir leur autorité bafouée, ont exigé et obtenu du responsable de l’état-civil, un ancien camarade de classe, que le mariage soit annulé. Ailleurs, un percepteur a conseillé aux contribuables de frauder dans leur déclaration d’impôt. Ainsi, il peut encaisser un dessous de table en remerciement.

De tels faits expliquent pourquoi l’état-civil et les documents officiels de beaucoup de Chinois sont si peu fiables : certains administrés changent de nom, de prénom ou de date de naissance, voyagent avec le passeport d’une autre personne, ne déclarent pas tous leurs enfants, sont ouvertement polygames, falsifient leur contrat de travail, etc. Ces agissements affectent le bon ordre de la société et profitent à ceux qui sont en position de force : les gens bien placé dans l’administration, les riches et ceux qui ont des relations avec des personnages influents. Cela engendre du désordre, des injustices, de la corruption et, finalement, des violations des droits de la personne. C’est la porte ouverte à tous les abus !

En voici encore un exemple concret. Les étudiants qui réussissent leurs examens de fin d’études reçoivent automatiquement leur diplôme, lequel leur permet de chercher du travail dans de bonnes conditions. Mais, à la surprise générale, l’administration d’une université, dans le nord du pays, a décidé que chaque étudiant devrait payer 3 000 yuans (300 euros) (somme non négligeable en Chine) pour obtenir le précieux parchemin. Le recteur a affirmé ne pas avoir d’autres moyens pour démarrer l’année scolaire suivante car les subventions du gouvernement sont versées très en retard. Tous les étudiants, le couteau sur la gorge, paient ce qui est demandé. L’année suivante, le recteur a fait payer de nouveau les diplômes alors que les subventions sont arrivées à temps. Où l’argent collecté est-il allé ? Est-ce que, les années suivantes, l’université ne réclamera pas une somme encore plus importante à ses nouveaux diplômés ?

La fraude représente une partie importante de l’économie chinoise : expropriations au bénéfice de fonctionnaires locaux et de grandes compagnies commerciales ; piratage de DVD, de programmes informatiques ; contrebande de drogues (Triangle d’or) organisées par des militaires gradés ; espionnage industriel ; trafic de sang humain et, probablement aussi, d’organes humains ; exploitation du travail des prisonniers, etc. Le gouvernement ne donne pas le bon exemple puisqu’il organise lui-même et, donc, perpétue que de telles pratiques. En voici un autre exemple : une émission de télévision, sur une chaîne régionale, présente des hommes d’affaires étrangers signant d’énormes contrats commerciaux avec le gouvernement provincial. Mais il s’agit d’une mise en scène : tous ceux qui apparaissent sur le petit écran sont des figurants et les contrats des papiers sans valeur. Comment le gouvernement pourrait-il se faire respecter et obéir quand il pratique lui-même ce qu’il interdit de faire à ses citoyens ?

Le respect de la vie humaine

Là encore, les problèmes sont nombreux : les bébés de sexe féminin sont éliminés à la naissance parce que, traditionnellement, les familles préfèrent avoir des garçons. Cela dure depuis des années mais rien n’est fait pour améliorer la situation. A cela, il faut ajouter les avortements pratiqués sur une grande échelle (d’après Zenit, 22 février 2009 : 13 millions d’avortements par an), souvent sans l’accord de la mère ; parfois même, il y a infanticide après l’accouchement ; de nombreuses euthanasies sont pratiquées dans les hôpitaux quand les malades sont pauvres et sans famille ; la peine de mort est communément appliquée pour des crimes de droit commun, voire politiques : le nombre d’exécutions en Chine, en 2008 représentait 72 % de toutes celles ayant eu lieu dans le monde entier (Amnesty International, 24 mars 2009). Des rumeurs persistantes affirment que les organes des condamnés à mort sont vendus dans de grands hôtels à capitaux étrangers pour d’éventuelles greffes.

Les patients de beaucoup d’hôpitaux décrivent ainsi les soins qui leur sont accordés : « difficiles d’accès, trop chers et parfois dangereux » ! Un article de presse (Aujourd’hui la Chine : « Malade de son système de santé », 26 mars 2009), qui expose la situation, est accablant ; le gouvernement se désengage de plus en plus et les médecins cherchent à gagner davantage d’argent.

Les accidents de la route sont nombreux et meurtriers : le réseau routier est en mauvais état, de nombreux véhicules usagés et surchargés ne sont pas assurés, beaucoup de chauffeurs ne connaissent pas le code de la route. Les raisons des drames sont connues mais les mesures prises insuffisantes.

Les mines de charbon chinoises sont les plus meurtrières du monde. 3 600 morts dans des accidents en 2007. Nombreuses sont les mines qui fonctionnent dans l’illégalité la plus totale (16 000 en 2008) et qui ne respectent pas les règles de sécurité les plus élémentaires. (Aujourd’hui la Chine, 28 janvier 2009)

Remèdes

Une question surgit naturellement à la lecture d’un tableau aussi problématique : quelle est l’échelle de valeurs du gouvernement chinois ? Quelles sont ses priorités ? Comment un pouvoir politique qui a recours à de telles pratiques pourrait-il favoriser la paix sociale dans le pays et y susciter un climat de confiance ?

Comme on peut le voir, le projet d’instaurer une société harmonieuse est loin d’être réalisé. Beaucoup de citoyens se sentent menacés plutôt que protégés par les dirigeants dont ils dépendent, qu’ils soient nationaux, provinciaux ou locaux. Est-ce que le gouvernement avance dans la bonne direction ? Il ne prend pas les mesures nécessaires pour résorber les problèmes de confiance.

La première mesure qu’il serait urgent de mettre en œuvre serait d’exiger un niveau d’instruction plus élevé pour les fonctionnaires et autres employés des services publics et d’être plus exigeant en ce qui concerne leur formation. D’eux dépendent beaucoup de facteurs susceptibles ou non de promouvoir un climat de confiance dans le pays.

La seconde mesure qui devrait s’imposer serait d’informer le grand public de ses droits et de ses devoirs et de permettre aux gens de s’exprimer ouvertement en cas de crise ou de frictions avec les autorités.

La troisième exigence qu’il faudrait mettre en avant serait de faire appliquer strictement les lois chinoises par tous les citoyens. Ce sera le sujet d’un prochain chapitre.