Eglises d'Asie

Une société missionnaire forme son personnel à la protection de l’enfance

Publié le 25/03/2010




Environ 200 membres du personnel travaillant au sein des programmes en faveur de l’enfance des Maryknoll, société missionnaire catholique américaine, présente au Cambodge en tant qu’organisation humanitaire, se sont réunis dans un hôpital de Phnom Penh, du 11 au 13 août derniers, afin de se former au dépistage et à la lutte contre les violences et les abus envers les enfants.

Depuis un an, cette société missionnaire d’origine américaine (1) cherche à établir un nouveau règlement interne, visant à protéger les enfants dans le cadre de leurs nombreux projets dans le pays. Le P. Gerald Vogin, prêtre des Missions Etrangères de Paris (MEP), intervenant au long de ces trois jours de session en tant que conférencier, a expliqué aux participants les conséquences psychologiques des violences et des abus contre les enfants. Il a rappelé que ces violences pouvaient non seulement être d’ordre physique ou sexuel mais encore d’ordre « émotionnel », comme les insultes ou autres formes d’atteintes à l’estime de soi et à la sécurité affective de l’enfant.

« Ce séminaire avait pour but de sensibiliser le personnel Maryknoll à la manière dont les violences et les abus peuvent altérer une personnalité, détruire la confiance en soi et handicaper durablement l’avenir d’un enfant, a expliqué, le 24 août à Eglises d’Asie, le prêtre des Missions Etrangères. Certaines blessures émotionnelles peuvent être plus profondes et durables que des blessures physiques. Pour exemple, je citerais cette jeune femme qui s’est entendue appeler ‘la nuisible’ depuis son enfance… C’est une violence grave, qui touche l’être en profondeur. »

Le P. Vogin, vicaire général de la préfecture apostolique de Kompong Cham et également curé de Kompong Cham (2), est présent auprès du peuple cambodgien depuis plus de dix-huit ans. Cette expérience, complétée d’un diplôme en psychologie, le conduit à être fréquemment sollicité pour des formations, dans un cadre aussi bien ecclésial que social.

Tao Salan, 26 ans, qui travaille au sein d’un programme Maryknoll pour les femmes et les enfants atteints du sida, estime qu’à l’issue de ces trois jours, le séminaire l’a véritablement aidé à comprendre comment éduquer les enfants dans une atmosphère positive et les encourager à exprimer leurs besoins.

La société missionnaire des Maryknoll a lancé ses premiers projets pour l’enfance en 2001, essentiellement centrés sur l’éducation. Certains d’entre eux concernent des enfants ayant des parents atteints du sida, d’autres sont destinés à des enfants eux-mêmes séropositifs. Dans les deux cas, la priorité est accordée à l’éducation. Une centaine d’enfants atteints du sida sont répartis dans sept maisons, où ils reçoivent les soins nécessaires et un enseignement adapté. Quelque 160 autres enfants, qui vont également à l’école, vivent quant à eux avec leurs proches, lesquels bénéficient aussi d’une aide dans le cadre des programmes de la société missionnaire (alimentation, et soins de santé) (3).