Eglises d'Asie – Chine
Macao : le diocèse de Macao compte deux séminaristes, les premiers depuis dix-sept ans
Publié le 25/03/2010
… à frapper à la porte du diocèse de Macao depuis dix-sept ans.
Thomas Aquinas Hoi appartient à une famille non catholique. Scolarisé chez les salésiens, c’est là qu’il a découvert la foi et rencontré l’Eglise. Favorablement impressionné par le témoignage de vie de plusieurs prêtres, il s’est converti et, après plusieurs années de catéchèse, a reçu le baptême à l’âge de 15 ans. Lorsqu’il a confié à ses parents son désir de devenir prêtre, ceux-ci se sont inquiétés. Parce qu’ils avaient lu dans la presse que, dans certains pays, des prêtres avaient abusé sexuellement de jeunes, ils pensaient que ce choix de vie n’était pas le bon pour leur fils. Toutefois, après avoir constaté que leur fils s’épanouissait dans la foi catholique, ils ont acquiescé à sa demande, estimant que ses études au séminaire ne pourraient que l’aider encore à grandir.
Pour Domingos Cheong, le choix de la prêtrise s’est fait un peu différemment. Issu d’une famille catholique depuis trois générations, il a peu à peu mûri sa décision, un voyage en Corée du Sud en 2007 le confirmant dans son choix de vie. Cette année-là, en coopération avec Serra Club, une organisation internationale de laïcs travaillant à la promotion des vocations, le diocèse de Macao avait organisé un voyage auprès de la dynamique Eglise catholique de Corée du Sud pour faire partager à des jeunes de Macao une nouvelle expérience d’Eglise. Hoi et Cheong étaient du voyage et, pour Cheong, ce fut l’occasion de réaliser que les prêtres à Macao allaient en vieillissant et qu’aucune vocation sacerdotale locale ne s’était manifestée depuis 1992. C’est lors de ce voyage qu’il a décidé de s’engager en vue du sacerdoce.
Le P. Domingos Un Wai-meng préside la Commission pour les vocations du diocèse de Macao. En 1992, année de son ordination, il faisait partie de la dernière promotion de prêtres diocésains formés à Macao. Voir ainsi deux jeunes hommes se préparer à la prêtrise pour Macao provoque en lui une joie certaine, « et plus particulièrement cette année [qui est celle] du prêtre », souligne-t-il. Il raconte que Domingos Cheong est engagé depuis tout petit chez les enfants de chœur et que Thomas Aquinas Hoi a été actif dans un service caritatif d’aide aux plus pauvres de Macao et de Chine continentale.
Pour leur part, Cheong et Hoi ont bien conscience de faire figure de rareté. Ils attribuent le manque de vocations locales au fait que les jeunes catholiques de Macao ne sont pas différents des autres jeunes : ils sont plus attirés par une existence faite de plaisirs matériels que par le mode de vie, simple et dépouillé, d’un prêtre. A cela s’ajoute la crainte du célibat. Thomas Aquinas Hoi espère toutefois que la décision qu’il a prise encouragera d’autres jeunes, hésitants pour l’instant, à franchir le pas et à répondre à l’appel au sacerdoce. Domingos Cheong ajoute qu’il connaît certains de ces jeunes et pense que quelques-uns s’engageront dans les années à venir. Les deux disent espérer que les laïcs prieront plus encore pour les vocations et feront leur la promotion de la vie sacerdotale ou religieuse.
Une fois prêtre, Thomas Aquinas Hoi s’imagine servir dans une paroisse. Selon lui, les catholiques à Macao manifeste « une forte piété et une foi simple » mais ne vivent pas pleinement le message du Christ qui est « de s’aimer les uns les autres ». L’appel au sacerdoce auquel il répond l’engagera, une fois ordonné prêtre, « à les aider à approfondir leur foi afin de vivre selon l’esprit de l’Evangile », explique-t-il à l’agence Ucanews (1).
Aujourd’hui, sur une population de 450 000 habitants, Macao compte 20 000 catholiques et un seul diocèse, avec 22 prêtres diocésains et 40 prêtres religieux.