Eglises d'Asie

Attaques meurtrières des indépendantistes islamistes dans le sud du pays

Publié le 25/03/2010




Une série d’attaques survenues mercredi 13 et jeudi 14 janvier, dans la province de Pattani, à l’extrême sud de la Thaïlande, a fait quatre morts et près d’une vingtaine de blessés. Ce matin, jeudi 14 janvier, des hommes non identifiés ont abattu un couple de bouddhistes qui se rendait à son travail en motocyclette, et ont brûlé leurs corps après les avoir aspergés d’essence.

Un peu plus tard, des hommes en armes ont tiré sur un autre couple de bouddhistes et ses deux enfants – une fillette de 11 ans et un bébé de 10 mois – alors que la famille, elle aussi à motocyclette, était en route pour l’école. Le père est mort des suites de ses blessures à l’hôpital et sa fille a été grièvement blessée. Le Bangkok Post annonce également dans son édition du 14 janvier que deux soldats ont fait l’objet d’une attaque à la bombe lors d’une patrouille, toujours dans la province de Pattani, attaque au sujet de laquelle on ne dispose pas encore de détails.

La veille 13 janvier, d’autres incidents meurtriers s’étaient produits à Pattani, chef-lieu de la province : une embuscade avait fait un mort et quatre blessés parmi des employés de la compagnie publique d’électricité, et une bombe avait explosé devant une échoppe à thé, blessant grièvement quatre personnes. A Yala, une autre bombe sur un marché avait également frappé trois soldats et trois civils (1).

Depuis le 4 janvier 2004, date du début de l’insurrection indépendantiste islamiste dans la région, plus de 4 000 personnes ont été tuées, bouddhistes comme musulmanes, par les rebelles qui réclament le rattachement des trois provinces de Pattani, Yala et Narathiwat, à la Malaisie toute proche (2). Les attentats, en très forte augmentation ces derniers mois, se succèdent dans ces provinces où les populations majoritairement malaises et de religion musulmane sunnite offrent un contraste marqué avec le reste de la Thaïlande (3).

Les insurgés prennent généralement pour cibles des personnes qu’ils considèrent comme étant des « collaborateurs » du régime thaïlandais : soldats, policiers, membres de l’administration, enseignants, etc. Le climat de terreur qui règne aujourd’hui dans ces provinces de l’extrême sud de la Thaïlande a forcé les populations non musulmanes à refluer plus au nord, comme les catholiques qui sont aujourd’hui moins de 400 pour l’ensemble des régions touchées (4).