Eglises d'Asie – Birmanie
L’Eglise catholique, qui travaille à la reconstruction après le passage du cyclone Nargis, encourage l’esprit de coopération mutuelle entre les survivants
Publié le 08/04/2010
Lors du cataclysme de mai 2008, l’Eglise catholique s’était déjà particulièrement investie dans les secours aux sinistrés, s’appuyant sur les réseaux locaux des associations et des diocèses, alors que les aides internationales étaient bloquées par la junte au pouvoir.
Le P. Henry Eikhlein, directeur de la Karuna Pathein Social Services (KPSS), la Caritas pour le diocèse de Pathein, a effectué, du 17 au 25 février dernier, une tournée d’inspection des programmes de réhabilitation de 21 villages dans le delta de l’Irrawaddy. Selon lui, là où l’Eglise catholique a encadré la reconstruction, les villageois ont développé une réelle coopération mutuelle et entretiennent désormais de bonnes relations entre les différentes communautés, quelles que soient leurs religions. Sur les 21 villages qu’il a visités, cinq sont catholiques et tous les autres bouddhistes.
« Nous avons vu les signes tangibles de l’amélioration des relations entre les villageois, et le chemin parcouru par eux afin de mieux communiquer les uns avec les autres », a déclaré le prêtre à l’agence Ucanews (2). Il ajoute que c’est sur ce principe de coopération mutuelle, sans lequel une communauté ne peut se développer, que s’appuie son équipe de la KPSS dans ses programmes de réhabilitation, qui comprennent la reconstruction des maisons, des écoles et des ponts ainsi que la reconstitution des cheptels totalement anéantis par le passage du cyclone. « Lors de la distribution des aides, nous essayons d’encadrer les villageois. Nous les encourageons à former des équipes afin qu’ils puissent aider eux-mêmes leur propre communauté », poursuit le P. Eikhlein.
Lors de sa récente tournée d’inspection, le prêtre a pu organiser des rencontres dans tous les villages, et discuter avec les habitants de leur situation, de leurs progrès comme des difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Dans certaines communautés, lui et son équipe ont eu des discussions ouvertes et amicales avec des moines bouddhistes à propos du développement de leur village.
« La KPSS se concentre sur les besoins des pauvres, spécialement les paysans sans terre et les foyers dont le chef de famille est une femme… Nous essayons de répondre aux besoins de chaque être humain, sans distinction de race ou de religion », explique encore le directeur de la KPSS.
Au lieu de vivre sous la tente, les gens ont maintenant des maisons de bois recouvertes d’un toit de zinc, l’électricité a été rétablie et les moyens de communication se reconstruisent peu à peu, se réjouit également le prêtre. Réaffirmant la volonté de la KPSS de poursuivre son travail auprès des villageois dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la préparation aux catastrophes naturelles qui pourraient advenir de nouveau, il conclut : «‘Reconstruire, en mieux’, telle est notre devise. »