Eglises d'Asie

L’Église catholique forme des enseignants pour ses missions dans les zones isolées

Publié le 12/05/2010




Les difficultés et les défis à affronter dans une école de mission éloignée de tout, ont été au cœur de la formation annuelle des volontaires catholiques qui enseignent dans les régions montagneuses et déshéritées du nord de la Birmanie (1).« Notre principale priorité lors de ces formations est de donner des bases suffisantes…

aux enseignants volontaires pour qu’ils soient capables d’aider les enfants issus des couches pauvres de la société vivant dans ces contrées éloignées où il n’y a aucune école du gouvernement », déclare à l’agence Ucanews (2) John Lahpai Yaw Htung, 61 ans, organisateur de la session.

Depuis 2008, la Commission pour l’éducation du diocèse de Myitkina, capitale de l’Etat de Kachin, la subdivision la plus au nord du pays, située aux confins de l’Himalaya, organise un mois de stage de formation, en collaboration avec la Caritas locale (Karuna). Les cours de cette année, qui ont été donnés au petit séminaire de Saint-Colomban, dans l’enceinte de la cathédrale Saint-Colomban de Myitkyina, ont débuté le 9 avril dernier et s’achèveront dimanche 9 mai. Une soixantaine d’enseignants volontaires, partagés pour moitié entre hommes et femmes, ont participé à cette session 2010.

Différentes matières ont été traitées, de la formation à la foi aux problèmes des jeunes et de la drogue, en passant par les étapes du développement de l’enfant, les techniques d’enseignement destinées aux plus jeunes, la gestion des rapports avec les élèves et les parents, ou encore la culture générale. « Pour considérer la formation comme réussie, il faut que soient intégrées des méthodes pédagogiques qui sauront éveiller l’intérêt des enfants. Par exemple, les enseignants peuvent mettre les enfants en petits groupes et leur donner la chance de pouvoir échanger leurs points de vue, ce qui leur donnera la confiance nécessaire pour s’exprimer devant d’autres personnes », explique Maureen Jalung, 49 ans, l’une des formatrices de la session.

« Cela me rend malade de voir ces enfants pauvres et peu scolarisés vivant avec des adultes illettrés dans ces régions isolées. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’aider ces enfants déshérités », témoigne James Mai Nawng, un jeune volontaire de 26 ans, issu de l’ethnie naga (3). « Ce n’est pas suffisant pour nous de n’enseigner et de ne partager que ce que nous avons appris à l’école, ajoute-t-il. Ici, nous pouvons acquérir d’avantage de connaissances et de savoir-faire. »

Rosa Lasa Kai Hpa, 20 ans, raconte que son désir de venir en aide aux enfants de familles pauvres remonte à son enfance, quand son père enseignait le catéchisme. Sa mère, maintenant veuve et handicapée, l’a encouragée à accomplir sa vocation. « Cela a été un véritable calvaire pour moi lorsque j’ai commencé à travailler comme volontaire, se souvient la jeune fille. La plupart des enfants n’avaient presque aucune éducation et n’avaient jamais eu de cours de catéchisme. » Elle ajoute que la formation à Myitkyina lui permettra de perfectionner ses connaissances en matière pédagogique et de donner ainsi aux enfants une meilleure éducation.

En Birmanie, bouddhiste à près de 89 %, les chrétiens représentent 4 % de la population, dont un quart de catholiques, très engagés dans l’aide sociale, notamment par le biais de l’enseignement et de l’aide médicale. Le diocèse de Myitkyina forme depuis des années de nombreux enseignants et catéchistes qui enseignent dans les villages de montagne les plus reculés et offrent souvent la seule structure d’éducation dans la région (4). Particulièrement actif en matière d’évangélisation, le diocèse comptait en 2004, selon les sources ecclésiastiques locales, quelque 100 000 baptisés répartis dans 27 paroisses, ainsi qu’une cinquantaine de prêtres diocésains.