Eglises d'Asie

Des catholiques s’engagent dans la lutte contre le sida, en forte augmentation dans le pays

Publié le 22/06/2010




Du 14 au 18 juin dernier, des membres de Myanmar Catholics HIV/AIDS, créé il y a un peu plus de deux ans, et rattaché à la Caritas locale, se sont réunis à Mandalay, dans le centre du pays, afin de réfléchir aux moyens de lutter contre l’expansion du sida et de sensibiliser davantage les populations à la pandémie. La maladie est actuellement en forte augmentation dans le pays et touche de plus en plus de femmes et d’enfants, …

… la plupart du temps par méconnaissance des modes de transmission du virus. Les chrétiens de Birmanie, très minoritaires dans ce pays bouddhiste à 89 %, sont particulièrement engagés dans l’action humanitaire et sociale.

 

Vingt-deux participants dont quatre religieuses ont participé à la session de formation organisée par Karuna Myanmar Social Services (KMSS), la Caritas birmane, et CAFOD, la Caritas britannique. Ce séminaire avait pour but de permettre aux participants de partager leur expérience de terrain avec d’autres travailleurs sociaux, a expliqué à l’agence Ucanews (1) le Dr Soe Moe Aung, directeur du programme sida pour KMSS.

 

La session a démarré par des groupes de discussion sur les avantages et les points faibles du projet de prévention contre le sida ainsi que sur les problèmes qu’avaient rencontrés les participants. Les membres de KMSS revenus récemment de Bangkok où s’était tenue une conférence catholique pour le secteur Asie-Pacifique contre le sida, ont également présenté des comptes rendus des débats. « Nous avons voulu réunir aussi bien les membres de Karuna qui ont déjà travaillé sur les programmes de prévention du sida, de sensibilisation ou encore de prise en charge des malades, que ceux qui viennent seulement de commencer », a déclaré Augusting Piang, qui fait partie du programme sida de Karuna.

 

Le 16 juin, tous les participants ont visité des centres tenus par des ONG basées à Mandalay ainsi que différentes cliniques où sont soignés les sidéens, afin d’enrichir leur expérience par les méthodes utilisées par d’autres organisations humanitaires. « C’est formidable d’entendre les uns et les autres partager le vécu et l’expérience qu’ils ont reçus dans les différents diocèses », s’est réjoui Augusting Piang, qui a ajouté que « la visite des centre de soins [leur avait donné] de nouvelles pistes de travail ».

 

Dans un pays où les sidéens font l’objet de discriminations et où les besoins sont énormes et les moyens pratiquement inexistants, le travail qu’effectuent les catholiques formés par Karuna ainsi que plusieurs congrégations religieuses, est particulièrement apprécié par les populations locales, notamment dans des régions où aucune infrastructure sanitaire ni aide humanitaire n’est présente (2). Les rare ONG autorisées par la junte au pouvoir, comme Médecins sans frontières (MSF) ou l’UNICEF, sont dépassées par l’ampleur de la pandémie (3), laquelle est depuis quelque temps accompagnée de formes résistantes de la tuberculose.

 

Selon les statistiques de l’UNAIDS, le programme des Nations Unies contre le sida, plus de 240 000 personnes vivent aujourd’hui en Birmanie avec le virus du sida, dont 100 000 femmes et des milliers d’enfants. Avec l’un des taux de contamination par le VIH les plus élevés d’Asie, la Birmanie présente cependant un budget national pour la santé parmi les plus bas au monde.