Eglises d'Asie – Chine
Le gouvernement organise une « session d’études » à Pékin pour une partie des évêques « officiels » de l’Eglise catholique en Chine
Publié le 07/07/2010
… à savoir le Front uni – structure qui rassemble les organisations officielles autres que le Parti communiste –, et l’Administration d’Etat des Affaires religieuses, plus connue sous son ancienne appellation de Bureau des Affaires religieuses. La réunion s’est tenue à huis clos et aucune information n’a été communiquée quant à son objet.
Le groupe des cinquante responsables catholiques conviés à Pékin était formé de 28 évêques « officiels » âgés de moins de 60 ans, de 14 futurs prélats (en attente de leur prochaine ordination) (1) et d’une dizaine de personnalités laïques. Selon les informations disponibles, ces responsables ont été briefés sur la politique religieuse de l’Etat et les lois qui l’encadrent, sur les règlements qui régissent la participation du clergé à des activités organisées en-dehors des limites diocésaines, ainsi que sur la situation présente de l’Eglise en Chine. Ils ont écouté les discours du vice-ministre Zhu Weiqun, directeur adjoint du Front uni, et de Wang Zuo’an, directeur des Affaires religieuses.
Au-delà des informations officielles, il semble évident que la venue de ce groupe à Pékin s’inscrit dans la préparation de la convocation prochaine de la Huitième Assemblée nationale des représentants catholiques. Interrogé par l’agence Ucanews (2), Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a démenti tout lien entre cette « session d’études » et la préparation d’une assemblée dont la convocation a été repoussée à plusieurs reprises depuis plus d’un an ; selon lui, l’assemblée devrait se tenir d’ici la fin de l’année. Il a simplement précisé que « de telles sessions d’études pour les jeunes évêques étaient organisées chaque été ».
Instance imposée par le gouvernement chinois, l’Assemblée nationale des représentants catholiques doit se réunir pour élire les futurs responsables de l’Association patriotique et de la Conférence des évêques « officiels », deux structures dont les présidences sont actuellement vacantes. Les autorités chinoises semblent rencontrer des difficultés à s’assurer que les évêques « officiels », une petite centaine dont seule une poignée n’est pas reconnue par Rome, participeront sans rechigner à cette assemblée et voteront comme elles le souhaitent. Le pape Benoît XVI a pour sa part, dans sa Lettre aux catholiques de Chine de 2007, très clairement indiqué qu’il n’était pas possible que des agences étatiques se trouvent placées au-dessus des évêques et leur dictent ce que doit être la conduite de leurs Eglises locales (3).