Eglises d'Asie

Les communautés catholiques isolées des Chittagong Hills accueillent leurs premiers prêtres

Publié le 27/09/2010




Situées dans la partie sud-est du Bangladesh, les Chittagong Hills Tracts, dont le territoire recouvre le diocèse catholique du même nom, sont des régions particulièrement isolées et démunies d’infrastructures, abritant une population majoritairement aborigène. Les communautés chrétiennes y sont peu nombreuses et disséminées dans des montagnes recouvertes par la jungle.

Des routes impraticables, le paludisme et même les menaces des extrémistes ne découragent cependant pas les nouveaux prêtres qui ont été récemment nommés à la tête de deux de ces anciennes missions catholiques, rassemblant plusieurs villages.

Le P. Michael Roy, 40 ans, vient de commencer ce mois-ci son ministère dans la « sous-paroisse » de Roangchori, qui dépend de la juridiction ecclésiastique de Fatima Rani, dans le district de Bandarban (1). Il est désormais au service d’une petite communauté de 500 catholiques d’origine aborigène de Roangchori, répartis entre une dizaine de hameaux, distants d’une vingtaine de kilomètres de la paroisse principale de Bandarban. Une petite distance mais qui demande aux villageois un long trajet, faute de routes carrossables.

« Je sais qu’ici les gens sont défavorisés en terme d’éducation et de développement socio-économique. Je voudrais essayer de développer au maximum la région, avec les moyens – bien qu’ils soient limités – de l’Eglise et l’aide de la Caritas », explique le P. Roy à l’agence Ucanews.

Le P. Robert Gomes, prêtre de la Congrégation de la Sainte-Croix (2), vicaire à Bandarban, ainsi que les Sœurs Catéchistes du Cœur Immaculé de Marie (3) ne cachent pas leur soulagement de recevoir enfin un prêtre résident à Roangchori. Ils peinaient à assurer avec quelques laïcs la pastorale de cette région isolée et tenaient un petit centre de soins ainsi qu’un foyer pour élèves de l’enseignement primaire. Aujourd’hui, avec l’arrivée du P. Roy, la communauté religieuse envisage d’ouvrir un autre foyer et de développer le centre médical.

Quant à Hamati Tripura (4), la directrice adjointe du foyer pour les écoliers, elle se réjouit que la communauté catholique locale n’ait plus désormais à attendre si longtemps pour recevoir les sacrements : « L’eucharistie est notre soutien, et depuis que nous avons un prêtre [ici], nous pouvons y assister régulièrement. »

Il y a un peu plus d’un an, l’ancienne mission de Bolipara, qui souffrait du même éloignement en raison du mauvais état des routes et des télécommunications, accueillait elle aussi son premier curé, le P. Sekhor Pereira, prêtre de la Congrégation de la Sainte-Croix, et prenait le statut de paroisse. « Avant, je devais attendre au moins trois ou quatre jours afin d’enregistrer une naissance, un baptême, un décès ou tout autre certificat émanant des paroisses », rappelle Raphael Tripura, catéchiste. Les quelque 3 000 catholiques de la région devaient, comme à Roangchori, faire 20 km (ce qui pouvait prendre une demi-journée) pour assister à la messe la plus proche, célébrée à Shanti Raj (5).

Au Bangladesh, pays dont près de 90 % de la population est musulmane, la minorité chrétienne est numériquement des plus modestes. Les catholiques ne représentent que 0,2 % de la population.