Eglises d'Asie

Caritas-Sri Lanka continue de porter secours aux victimes, chaque jour plus nombreuses, des inondations

Publié le 11/02/2011




Les pluies torrentielles qui s’abattent sur le Sri Lanka depuis mi-décembre dernier ont touché de nouvelles régions de l’île, notamment dans sa partie nord-est. Selon Caritas-Sri Lanka, qui a été la première à intervenir, il s’agit de la plus grande catastrophe naturelle depuis le tsunami de 2004.

Dès le début de cette mousson particulièrement dévastatrice qui a fait déjà plus d’un million de déplacés et une cinquantaine de morts, l’association catholique a mobilisé les diocèses pour envoyer ses bénévoles évacuer les sinistrés, apporter les premiers secours et distribuer nourriture, eau potable, vêtements, couvertures et tentes.

Selon les membres de l’ONG, la situation menace de toucher bientôt l’ensemble du pays. Pour la seule semaine passée, le Centre de gestion des catastrophes naturelles a signalé que les pluies avaient causé la mort de plus de 13 personnes et détruit entièrement 90 % des rizières, à quelques semaines de la récolte.

Le cardinal Malcom Ranjith, archevêque de Colombo, a appelé le gouvernement et l’ensemble des catholiques à porter assistance aux victimes des inondations en réunissant des produits de première nécessité, comme des aliments non périssables, du lait pour bébé et des médicaments.

« Dès le début des inondations, nous avons secouru environ 8 000 familles à Batticaloa, Trincomalee, Anuradhapura, Kandy, Badulla, Mannar et Vanni (…) », explique le P. George Sigamoney, secrétaire général de Caritas-Sri Lanka, énumérant des lieux situés au nord aussi bien qu’au centre du pays. Dans la région des plantations de thé de Badulla, le froid a tué plusieurs personnes, les températures dans ces montagnes du centre de l’île pouvant être très basses à cette saison.

« Dans le Nord, la situation est catastrophique», reconnaît le P. Anthony Victor Sosai, vicaire général du diocèse de Mannar. « Les personnes qui avaient déjà été déplacées par la guerre doivent fuir à nouveau », s’alarme le prêtre catholique, qui rapporte que la plupart des villages de « réhabilitation » de son diocèse sont actuellement inondés, les paroisses encore épargnées distribuant vêtements et repas chauds aux évacués. Le sanctuaire marial de Notre-Dame de Madhu, rendu récemment au culte après avoir été ravagé par les combats, est entouré par les eaux et a été converti en centre d’accueil pour des centaines de familles. L’évêque de Mannar, Mgr Rayappu Joseph, qui s’est rendu dans les zones touchées, a distribué un million de roupies (7 300 euros) pour l’aide d’urgence dans son diocèse.

Le territoire du diocèse de Jaffna est lui aussi l’un des plus touchés, les inondations et glissements de terrain ayant forcé les nombreuses familles qui venaient d’être réinstallées à être évacuées de nouveau, tout comme les réfugiés encore en attente dans les camps de Vavuniya (1). « Il est difficile d’accéder à certains sites où les gens sont pris au piège. Les rivières sont en crue, les barrages ont cédé et les routes sont inondées et impraticables », déclarait dès le 12 janvier le P. Sigamoney, secrétaire général de Caritas-Sri Lanka à propos de la situation dans le nord-est de l’île où l’aide du gouvernement ne parvenait pas encore. « [Dans cette région], des centaines d’agriculteurs ont recommencé à cultiver leurs champs à la fin de la guerre, poursuivait-il. Mais leurs efforts ont été réduits à néant car les inondations ont balayé tout qui était en train de pousser. De nombreuses maisons de notre programme de réhabilitation ont été également emportées par les flots. »

Le Nord du Sri Lanka, peuplé majoritairement par les Tamouls, a déjà été gravement touché par le tsunami de 2004, puis largement dévasté par la guerre civile qui s’y est achevée en 2009 dans un bain de sang (2). La communauté internationale, consciente que cette nouvelle catastrophe naturelle affectera de façon durable le processus de reconstruction d’une région qui voit se succéder les évacuations de sa population, a fait part de sa préoccupation et de son soutien logistique et financier pour les six mois à venir. Par un communiqué daté du 24 janvier, les Nations Unies ont lancé un appel de fonds d’un montant de 37 millions d’euros pour l’aide de première urgence.

De son côté, Colombo, qui a envoyé des troupes militaires pour aider à l’évacuation et à la distribution des secours, a annoncé qu’une aide d’urgence hebdomadaire serait allouée aux victimes, parallèlement à la distribution de colis alimentaires par le Programme alimentaire mondial (PAM) (3).