Eglises d'Asie

Des milliers de croyants de toutes religions affluent au sanctuaire marial de Diang

Publié le 17/02/2012




Situé à quelques kms seulement du port de Chittagong, le sanctuaire marial de Diang rassemble chaque année un peu plus de croyants, chrétiens, hindous, bouddhistes ou musulmans, venus de tout le Bangladesh. Ils étaient plus de 5 000 à venir prier la Vierge Marie les 9 et 10 février derniers, à l’occasion du pèlerinage national annuel.

Fondé par le Fr. Flavien Laplante (1917- 1981), missionnaire de la congrégation des Frères de Sainte-Croix (1), le sanctuaire, élevé en 2010 au rang de paroisse, est aujourd’hui l’un des plus importants lieux de pèlerinage catholiques du Bangladesh. Certains participants sont venus de loin, comme Deepali Rozario qui a fait le voyage depuis le nord du pays avec ses deux enfants, pour remercier Marie de la guérison de sa famille. « La maladie avait pratiquement paralysé tout le côté gauche de mon corps, mon mari souffrait terriblement de la colonne vertébrale et mon fils était très malade et alité (…) Nous n’avons pu traverser ces épreuves que parce que nous avons prié Marie notre Mère », témoigne-t-elle.

Depuis la fin des années 1970, une foule toujours plus importante de pèlerins se rassemble à tous les ans en février, mois anniversaire des apparitions de Lourdes, pour deux jours de prière et de célébrations au Mariam Ashram. Messe, confession, récitation du chapelet, sont au programme de ces journées qui se terminent par la traditionnelle procession aux flambeaux dans les collines de Diang. Pour ceux qui le désirent, des sessions de réflexion et des réunions de prière sont organisées dans les différents lieux d’accueil du sanctuaire. Le 10 février, Mgr Moses M. Costa, évêque de Chittagong, a présidé la principale célébration eucharistique du pèlerinage, comme il l’avait fait l’année précédente, alors qu’il venait de consacrer une nouvelle église sur le site marial.

A Diang, se succèdent toute l’année des pèlerinages – pour les jeunes, les malades, les handicapés (en mars) – ainsi que des retraites ou sessions interreligieuses dans l’esprit de son fondateur le Fr. Laplante, qui recevait indifféremment dans son ermitage, chrétiens, hindous, bouddhistes ou musulmans.

Arrivé dans la région dans les années 1940, le missionnaire canadien de Sainte-Croix avait consacré son ministère aux réfugiés et aux pêcheurs, essentiellement des hindous de bastes castes, pour lesquels il avait créé entre autres un orphelinat, un centre de soins, plusieurs écoles et des coopératives de pêche.

A Diang, lieu marqué par le souvenir des missionnaires portugais et des premiers martyrs, il décide de fonder un ermitage en 1965, le Mariam Ashram. « L’école de Diang est maintenant Miriam Ashram, l’ermitage de Marie (…) Il y aura donc à Diang un sanctuaire à Marie, un gardien, un shadhu, un homme de Dieu qui parlera de Marie aux chrétiens, aux hindous, aux bouddhistes, aux musulmans. Attachée à un ashram il y a une oeuvre de charité, école, pensionnat, dispensaire, orphelinat, maison de repos. À Miriam Ashram il y aura tout cela », écrivait le missionnaire lors de la création de son ermitage. En quelques années, il adjoindra à celui-ci toutes les institutions de charité qu’il avait envisagées, ainsi que d’autres établissements, destinés à répondre aux besoins des très nombreux visiteurs de toutes religions qui commencent à affluer à Diang.

En 1977, le Fr. Laplante construit une grotte de Lourdes près de l’ashram et rapidement, des rassemblements de prière s’organisent tous les ans en février pour l’anniversaire des apparitions de la Vierge.

Le 13 février 2009, lors du pèlerinage annuel national, Mgr Patrick D’Rozario, évêque de Chittagong, a déclaré le Fr Laplante « serviteur de Dieu », ouvrant ainsi officiellement l’enquête en vue de la béatification du missionnaire.

Au Bangladesh, pays dont près de 90 % de la population est musulmane, les catholiques ne représentent que 0,2 % de la population.