Eglises d'Asie

Supplément EDA 6/2009 : 400 ans de catholicisme à Shanghai Lettre pastorale de Mgr Aloysius Jin Luxian

Publié le 07/10/2011




 Dans cette lettre pastorale publiée pour la Noël 2007, Mgr Jin Luxian, évêque « officiel » du diocèse de Shanghai, âgé de 92 ans, atteint un nouveau sommet sur la longue pente accidentée de son existence. Il jette un regard en arrière sur l’horizon lointain de son cher Shanghai. Jésuite lui-même comme les premiers missionnaires qui portèrent l’Evangile chez les Shanghaiens, il est pleinement qualifié pour comprendre l’esprit qui les animait.

 C’est au feu de leur témoignage exceptionnel qu’il entend ranimer la flamme évangélisatrice dans son diocèse. Il met le doigt de façon très concrète sur ce qui fait aujourd’hui obstacle à un exercice efficace de la mission. Aucun évêque de Chine ne s’est permis jusqu’ici un tel éloge de l’apport des missionnaires d’autrefois. Aucun non plus ne déclare aussi crûment que le départ de Chine des missionnaires fut une grâce de Dieu. Il est vrai que le jeune jésuite, éduqué en français à Shanghai puis formé à Rome, rentra en Chine dans les premières années 1950 avec l’idée que la direction de l’Eglise en Chine devait passer rapidement au clergé chinois.

C’est grâce à une vision éclairée de l’histoire que Mgr Jin a fait des choix cruciaux, souvent incompris de ses familiers. Il prit le risque d’accepter en 1985 une nomination à l’épiscopat sans l’accord de Rome, car il entrevoyait un élargissement progressif de la politique religieuse officielle et la possibilité d’offrir de grands services à son diocèse de Shanghai et même à toute l’Eglise en Chine. C’est en fait ce qui s’est produit. Il fut le premier à rompre plus de vingt ans d’isolement des catholiques de Chine en encourageant, dans son séminaire de Sheshan, l’étude des documents conciliaires, en invitant des professeurs de Taiwan et de Hongkong, puis en envoyant des séminaristes poursuivre leur formation aux Etats-Unis et en Europe. Son exemple fut suivi par les autres grands séminaires régionaux. Il dut faire face en même temps à de cruels déboires, car nombre de ces prêtres, exposés soudain à toutes les facilités de la société de consommation, abandonnèrent leur ministère.

C’est pourquoi cette lettre pastorale fait allusion de façon précise aux tentations qui menacent aujourd’hui les principaux responsables de l’évangélisation. Il souffre de voir certains de ses prêtres rechercher d’abord leur confort individuel et passer le gros de leur temps sur Internet ou devant la télévision. Par contraste, il met en relief la ferveur des anciens missionnaires. Pour souligner le rôle que doivent jouer les laïcs, il évoque aussi le témoignage de leurs aînés. Il rappelle l’apport ancien de Candida, la petite-fille de Paul Xu qui fut l’apôtre des femmes. Peut-être pense-t-il aussi à la ferveur de catholiques « d’avant guerre », tel Lo Pahong, ce millionnaire entièrement dévoué à une population réduite à la misère lors de l’occupation japonaise. Nombreux aussi sont les chefs de communautés et les vierges chinoises qui œuvrèrent à la catéchèse et à la préparation au baptême des catéchumènes. Les catholiques de Shanghai au cours des deux dernières années ont eu l’occasion de réfléchir aux nouvelles voies de l’évangélisation. L’année paulinienne les a éveillés à l’esprit de saint Paul. Pour le 400ème anniversaire de leur Eglise, leur évêque s’adresse à eux comme un père, soucieux de la qualité de leur foi. Il les appelle à un sursaut de ferveur pour qu’ils fassent connaître Jésus Christ et son Evangile, en parole et en actes.

P. Jean Charbonnier, MEP

 

 

 

Que tous les saints missionnaires dans les cieux prient pour nous

Chers prêtres, sœurs, séminaristes et laïcs : 400 ans de catholicisme à Shanghai

En 1608, Xu Guangqi commença le dingyou à la mort de son père. Dans l’ancien temps, quand le père ou la mère d’un fonctionnaire mourrait, ce dernier démissionnait de son poste et retournait chez lui, pour trois ans de deuil filial, appelé dingyou.) En route pour rentrer chez lui en partant de Pékin, Xu Guangqi passa par Nankin et rendit visite au P. Lazare Cattaneo et l’invita à venir à Shanghai pour prêcher l’Evangile. Le P. Cattaneo accepta avec joie l’invitation et se mit en route. Il vécut d’abord dans la maison de Xu Guangqi à Shanghai et s’en servit comme d’un point fixe pour son évangélisation. Il baptisa tous les membres de la famille Xu, jeunes et vieux. Xu Guangqi était alors membre de l’Académie Hanlin. Il était très instruit, vertueux et jouissait d’une bonne réputation. La nouvelle de la conversion au catholicisme de Xu et de sa famille se répandit rapidement (Cf. la notice n° 15 consacrée au P. Lazare Cattaneo in Notices biographiques et bibliographiques sur les Jésuites de l’ancienne mission de Chine, 1552-1773, par le P. Louis Pfister, Shanghai, 1932-1933, vol. I, pp. 51-56). Le P. Cattaneo évangélisa également les districts en dehors de Shanghai. Nous voyons donc que cette année 1608 est très importante pour l’Eglise catholique à Shanghai. L’année 2008 marque le 400ème anniversaire de la fondation de l’Eglise catholique à Shanghai. C’est donc l’occasion d’une commémoration solennelle par notre diocèse.

Durant les deux années que le P. Xu passa à Shanghai, il baptisa plus de deux cents personnes. En 1610, il alla à Hangzhou construire une église. En 1620, il retourna à Jiading pour poursuivre son œuvre d’évangélisation et il retourna vers le Seigneur en 1640.

Après le P. Cattaneo, les jésuites envoyèrent nombre de leurs membres prêcher l’Evangile à Shanghai. L’un d’eux, le P. Francisco Brancati y travailla un très long temps et obtint de bons résultats. Il arriva en 1639 et, comme le P. Pfister l’a consigné, 1 124 personnes furent baptisées pendant sa première année de travail, et 1 240, l’année suivante. Cette réussite remarquable fut rendue possible grâce à Candida Xu, la petite-fille de Xu Guangqi. En 1640, il construisit une église de style chinois dans Wutong Street, dans la vieille ville de Shanghai. Cette église est aujourd’hui encore visiable malgré les aléas de l’histoire. Elle a servi de temple taoïste de Guandi puis d’école. Elle a également servi de centre diocésain pour Shanghai et elle disposait d’une très grande école. Cette église a une valeur historique. Dans ce diocèse, les PP. Li Shiyu, Ai Zuzhang et Yan Zhi’en, Mgr Zhang Jiahu et moi-même ont été baptisés dans cette église. Cette église a longtemps servi d’école, mais nous sommes en train de la rendre à son utilisation première de centre diocésain. Nous espérons que cela sera réalisé sous peu.

A cause de la persécution que subissait l’Eglise, le P. Brancati fut banni et envoyé à Canton. En 1671, après que la dynastie des Qing ait rétabli la liberté des missionnaires, le P. Brancati se préparait à revenir à Shanghai. Mais il tomba malade et mourut le 25 avril à Canton. Les catholiques ramenèrent son cercueil à Shanghai et l’inhumèrent dans l’église du Saint Sépulcre, au sud de la ville. Tout au long des siècles, plus de 100 prêtres et de frères du diocèse de Shanghai ont été enterrés là, y compris le P. Wu Li (connu sous le nom de Yushan), l’un des quatre grands peintres de l’école mojingdao de la fin de période Ming et du début de la période Qing. Pendant la Révolution culturelle, le cimetière a subi de graves destructions. Les cercueils ont été déterrés, les pierres tombales dispersées et les ossements jetés au bord de la route. Ce fut une épouvantable tragédie pour le diocèse de Shanghai. En tant qu’évêque, j’en ai été profondément affecté.

En souvenir des missionnaires

Nous savons tous, nous chrétiens, qu’il n’y a pas un jour de notre vie qui ne soit rempli de la grâce de Dieu. En me penchant sur les 91 ans de ma vie passée, je pense que de toutes les grâces innombrables que j’ai reçues, la plus grande a été la foi. Comme saint Paul l’a écrit aux Romains, « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». Il continue en disant : « Comment donc invoquera-t-on celui en qui on n’a pas encore cru ? Et comment croira-t-on en celui dont on n’a pas entendu parler ? Et comment en entendra-t-on parler s’il n’y a pas de prédicateur ? Et comment seront-ils prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ? selon qu’il est écrit: ‘Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent le bonheur !’ » (Rom. 10,13-15). Pour cette raison nous devons grandement honorer les missionnaires. Nous ne pouvons les oublier.

La route de l’évangélisation

Nous savons que le premier groupe de missionnaires en Chine comprenait Matteo Ricci, Adam Shall, Ferdinand Verbiest, Alessandro Valignano, Guilio Aleni, Lazare Cattaneo et Martino Martini. Ils avaient fait le voyage depuis l’Occident lointain. Presque tous ces jeunes gens étaient d’illustres familles. Ils avaient tous reçu une très bonne éducation, étaient très bien formés et avaient de nombreux talents. Ils avaient jusque là vécu dans l’abondance. Pour appliquer le commandement de Jésus « Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile à toute la création ! » (Marc 16,15), ils dirent avec conviction un adieu définitif à leur père et à leur mère, à leurs frères et à leurs sœurs. Ils traversèrent l’immense et profond océan et, après avoir supporté un long voyage au prix de mille difficultés, ils arrivèrent dans un lieu totalement inconnu, l’Asie de l’Est. Je viens de dire qu’ils dirent « adieu pour toujours » à leurs familles, parce qu’ils ne revinrent jamais chez eux. Ils ne revirent jamais leurs proches ni leurs amis. La demande de Jésus à ses disciples semble trop sévère et exigeante et si dure à mettre en pratique. Luc, l’Evangéliste, écrit :

Pendant qu’ils faisaient route, en chemin, quelqu’un lui dit : « Je vous suivrai où que vous alliez. » Jésus lui dit : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » Celui-ci dit : « Seigneur, permettez-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. » Mais il lui dit : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ; pour toi, va annoncer le royaume de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je vous suivrai, Seigneur; mais d’abord permettez-moi de faire mes adieux à ceux de ma maison. » Jésus lui dit : « Celui qui, ayant mis la main à la charrue, regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu. » (Luc 9,57-62)

La demande de Jésus est de le suivre inconditionnellement et complètement, et les missionnaires ont mis cette demande en pratique. J’ai écrit : « un long voyage au prix de mille difficultés », parce que les transports dans ces temps n’étaient pas aussi luxueux et pratiques qu’ils le sont de nos jours. Il n’y avait pas de transatlantique de luxe, ni de trains avec des sièges moelleux et des compartiments privés, non plus que d’avions supersoniques ; simplement des bateaux à voiles, cernés de dangers mortels. Depuis le cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud, le bateau était secoué par des vents violents. Les missionnaires mangeaient des légumes conservés dans le sel, mâchaient du pain dur, buvaient de l’eau rationnée et n’avaient que quelques rares médicaments mais aucun traitement médical. Jour et nuit pendant près de six mois, le vent, la pluie et le soleil s’acharnaient sur les navires. Ceux qui mourraient en route étaient jetés à la mer et c’était la majorité.

Toutes sortes de difficultés

Lorsqu’ils ont finalement mis le pied sur le sol chinois, ils étaient livrés à eux-mêmes et pitoyablement solitaires. Ils ont dû affronter par eux-mêmes un problème matériel après l’autre. Ils ne parlaient pas la langue. La culture était différente. Les coutumes étaient hautement différentes. Les gens les regardaient avec curiosité ou avec froideur, sinon avec hostilité. Ils durent résoudre les problèmes urgents de savoir où s’installer, savoir où résider sans risque, et ensuite savoir comment commencer à évangéliser. A la fin de la dynastie Ming et au commencement de la dynastie Qing, les autorités mettaient en place une politique isolationniste. A part quelques marchands, ils ne permettaient à aucune influence étrangère de pénétrer dans notre pays. Les contrevenants étaient rapidement expulsés. Dans les périodes où l’Eglise était fréquemment persécutée, il y avait le danger d’être emprisonné, ou même d’être condamné à mort par décapitation. Les gens les plus intelligents ne cessaient de se demander : « Qu’espèrent obtenir ces barbares à long nez et aux yeux bleus en s’installant de force dans notre pays ? Est-ce de l’argent ? Ils ne sont pas commerçants. Recherchent-ils une position sociale élevée ? Ils ne peuvent pas participer aux épreuves des examens de l’administration ; ils ne pourraient donc certainement pas devenir des personnages officiels. Donc, qu’essayent-ils donc enfin d’obtenir ? »

En fait, les missionnaires ne cachaient pas le moins du monde ce qu’ils cherchaient. Ils l’annoncèrent publiquement : Nous ne voulons faire qu’une chose, c’est proclamer Jésus Christ à tout le monde. Il a été crucifié en Judée il y a 1500 ans. Dieu est ce qui nous pousse. L’amour du Christ nous y oblige, nous ayant pressés de venir proclamer son Evangile au grand peuple chinois. Nous sommes venus pour vous aider à reconnaître la « Voie » (Dao) que vous rechercher depuis la nuit des temps. Est-ce que le Dao n’indique pas la Voie et la Vérité ? Est-ce qu’il n’indique pas la Vie et la Mère du Ciel et de la Terre ?

Votre grand penseur Lao Tseu a écrit : « Il y eut quelque chose d’achevé mais de non défini, qui est venu à la vie avant les Cieux et la Terre (…). On peut penser que c’est la Mère de toute chose. Je ne sais pas son nom et je lui donne l’appellation de Dao. » (Daode Jing, ch. 25). Mais alors vous me demandez : « Qui peut dire la nature du Dao ? » (Daode Jing, ch. 21). Ce n’est pas très clair. Alors nous arrivons pour vous dire : la Voie que cherche votre génération est Jésus Christ, qui a dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » Depuis l’Antiquité, les Chinois ont cherché l’unité des Cieux et de l’humanité. Mais les confucianistes ne parlent que d’humanité, que d’entrée dans le monde, que de la Voie pour le peuple et de relations interpersonnelles. Ils ne discutent pas des Cieux, ni de l’Autre Rivage, et de ce fait ils ne peuvent pas atteindre la frontière où les Cieux et l’humanité se rejoignent. Nous, nous vous parlons des Cieux et de l’unité des Cieux et de l’humanité, comblant ce que le confucianisme a négligé. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus en Chine de si loin.

La moisson de l’Evangélisation

Les missionnaires surmontèrent toutes sortes de difficultés pour proclamer l’Evangile de Jésus Christ. La barrière de la langue ? Ils travaillèrent à grand’ peine à appréhender notre langue écrite et parlée. Ils avaient incontestablement une excellente maîtrise de nos idéogrammes. Ils posaient toujours des questions avec beaucoup d’humilité et étudiaient avec assiduité. Sous peu, ils ressemblèrent à nos grands savants officiels, allant répétant : « Confucius dit, Confucius dit, » et ils devinrent de dignes spécialistes du confucianisme. Ils firent ce que saint Paul avait écrit : « Je me suis fait tout à tous afin de les sauver tous. » (1 Cor. 9,22)

Affronter des coutumes complètement différentes ? Ils surent comment entrer dans la culture, en abandonnant leurs vêtements occidentaux, pour porter la robe de Confucius. Ils mangèrent et burent exactement comme des Chinois Han. Ils se laissèrent tous pousser de grandes barbes, parce que les Chinois étaient connus dans le monde entier pour leur révérence traditionnelle aux personnes âgées. Pour combattre des sentiments de froideur ou d’hostilité, ils laissèrent grande ouverte leur porte d’entrée pour accueillir tout passant, jeune ou vieux, riche ou pauvre, qu’ils traitaient avec une grande hospitalité. Ils ne rejetaient personne. Bien plutôt, ils répondaient avec patience et le plus complètement possible aux questions de chacun.

Tous les missionnaires qui vinrent en Chine avaient reçu une éduction poussée. C’étaient de réels savants. En dehors d’une connaissance approfondie de la philosophie et de la théologie, chacun avait un domaine de spécialisation tel que l’astronomie, les mathématiques, la médecine, l’art ou la mécanique. Ils pouvaient apporter une assistance particulière à toute personne, depuis un membre de la cour impériale jusqu’au travailleur pauvre et malade. Ils apportaient à la Chine les dernières réalisations de la science et de la technique occidentale et, en même temps, ils introduisaient la culture chinoise en Occident. Aujourd’hui, les savants chinois, comme les savants internationaux, reconnaissent toute la valeur de leur contribution dans ce domaine des échanges culturels entre la Chine et l’Occident. Tout au long des siècles, des gens sans préjugé les ont hautement estimés. Leurs réalisations ne peuvent être passées sous silence.

Pour revenir à notre diocèse de Shanghai, quand les jésuites y revinrent au milieu du XIXème siècle, ils fondèrent le Collège Xuhui. Il y a un siècle, ce fut au tour de l’université Zhendan (Aurora). Ils poursuivirent leur œuvre en ouvrant plus de 20 écoles secondaires, réputées sur le plan académique. Ils ont aussi construit l’Observatoire de Sheshan et la station météorologique de Xuhui, ainsi qu’un bon nombre d’hôpitaux modernes. Ils avaient également une bibliothèque réputée en Chine comme en dehors de la Chine, et une galerie d’art, la Galerie Tushanwan, que le célèbre peintre Xu Feihong appelait le berceau de la peinture sino-occidentale (voir le numéro du 6 décembre 2007 de Quotidien de la libération). En même temps qu’ils prêchaient l’Evangile, les missionnaires introduisaient en Chine la science et la technologie occidentale à leur plus haut niveau.

La politique d’évangélisation

Les premiers missionnaires usèrent de leurs talents pour avoir de l’influence sur les plus hautes classes de la société. Leur charisme personnel attira à eux un grand nombre d’intellectuels. Leur esprit de sacrifice et leur sens du service émurent énormément de gens et permirent au christianisme de prendre racine, de fleurir et de porter des fruits en Chine. Le principe qui les guidait dans leur évangélisation était de fondre le christianisme dans la culture chinoise, de le siniser en quelque sorte. Ils insistaient beaucoup sur le dialogue et évitaient la confrontation.

Parce que leur stratégie d’évangélisation était la bonne, il y eut, après dix ou vingt ans de travail diligent, des missionnaires en service à la cour impériale. Ils pouvaient protéger les missionnaires dans tout le pays, leur permettant de prêcher librement et publiquement. Ce fut une période pendant laquelle les missionnaires furent actifs dans tout le vaste territoire de la Chine et connurent les plus grands succès. L’empereur fournit même une sépulture à Matteo Ricci, qui fut enterré après sa mort dans la ville de Pékin.

Les laïcs

Les missionnaires prirent profondément à cœur les paroles de Jésus : « La moisson est abondante, les ouvriers peu nombreux. » Ils savaient que l’évangélisation ne pourrait pas se déployer avec seulement un petit nombre d’étrangers. Ils firent donc porter leurs efforts sur la formation d’un personnel local pour y pourvoir. Pour parler concrètement, ils choisirent parmi les catholiques les gens idoines qu’ils formèrent pour les assister. Ils organisèrent leur communauté en désignant des chefs parmi les laïcs, qui superviseraient cette communauté. A cette époque, il n’y avait pas de congrégation de religieuses. Elles étaient cloîtrées ou semi cloîtrées et elles ne traversaient pas l’océan pour aller évangéliser. Les missionnaires formèrent donc des jeunes filles, en développant leur spiritualité. Elles firent vœu de chasteté, mais ne quittèrent pas leur foyer. Elles travaillaient pour subvenir à leurs besoins. L’essentiel de leur mission consistait à faire le catéchisme aux enfants et à tenir en ordre les locaux et les églises. Les missionnaires, quant à eux, se consacraient à la parole, à l’administration des sacrements et aux visites de leurs implantations éloignées. N’était-ce pas précisément de cette façon que les Apôtres proclamaient Jésus Christ dans l’Eglise des premiers temps ?

Au milieu du siècle dernier, le concile Vatican II souligna fortement le rôle des laïcs, annonçant l’ère du laïcat. En Chine, l’ère du laïcat remontait à 400 ans en arrière. Durant les règnes des empereurs Kangxi, Yongzheng, Qianlong et Jiaqing (1661-1821), il y eut de nombreuses persécutions de l’Eglise. Les missionnaires furent expulsés. Mais les laïcs chinois avec leurs chefs, de même que les jeunes filles qui avaient été formées, ont maintenu l’existence de l’Eglise en Chine. C’est pourquoi, nous en rappelons la mémoire. Aujourd’hui, où nous célébrons le 400ème anniversaire de la fondation de l’Eglise de Shanghai, nous ne faisons pas que nous souvenir des PP. Cattaneo, Brancati et des autres missionnaires, mais, en même temps, nous nous rappelons – et nous les prenons pour modèle – ces laïcs oubliés, ces chefs et ces sœurs qui passèrent leur vie à travailler pour l’Eglise et qui en ont beaucoup souffert.

La mission d’évangélisation

Dieu, dans son infinie sagesse, a mis fin aux temps où des missionnaires étrangers prêchaient l’Evangile en Chine. Dieu nous a transféré cette mission. Nous devons l’accepter avec tranquillité et la mener à bien, encore mieux qu’avant.

Tous les prêtres du diocèse de Shanghai se sont déjà réunis pour discuter en détail les plans pour les activités qui commémoreront dans les paroisses et à l’évêché le 400ème anniversaire du commencement de l’Eglise à Shanghai. Les chefs diocésains se réuniront pour étudier les plans et en feront l’annonce publique. En tant qu’évêque, je souhaite rappeler aux prêtres, aux sœurs, aux séminaristes et à tous les fidèles les quelques points suivants :

1.) L’évangélisation est quelque chose que chaque catholique se doit de faire. La demande de « prêcher l’Evangile à toute la création » que Jésus a adressée aux Apôtres avant son Ascension, s’applique à tous ceux qui ont foi en Lui. Dans sa lettre encyclique Deus Caritas Est, le pape Benoît XVI souligne les trois principales tâches de l’Eglise. La première est de proclamer l’Evangile, la seconde est d’administrer et de recevoir avec diligence les sacrements et la troisième est de réaliser des œuvres charitables. La plupart des catholiques de Shanghai portent grande attention au deuxième point, mais ils négligent le premier et le troisième. Nos Eglises sœurs, en particulier les protestants de toute dénomination, accordent, toutes, beaucoup d’importance à la proclamation de l’Evangile et aux œuvres charitables. Avant la Libération, ils n’avaient que 30 000 fidèles à Shanghai, ils en ont maintenant plus de 200 000. Toujours avant la Libération, ils ne comptaient que 700 000 membres dans tout le pays. A ce jour, ils ont imprimé plus de 50 millions de bibles. Nous avons une idée de l’augmentation de leur nombre. Et nous-mêmes ? A la veille de la Libération, notre diocèse de Shanghai (sans l’île de Chongming) comptait 100 000 catholiques. Et maintenant ? Des statistiques incomplètes n’en donneraient que 150 000 environ. La Libération remonte maintenant à quelque 60 ans, le temps de trois générations. Selon la loi naturelle de croissance de la population, nous devrions être beaucoup plus de catholiques que cela. Nous ne pouvons donc pas parler de succès pour ce qui concerne le travail d’évangélisation. Il s’agirait, en fait plutôt d’un déclin. En tant qu’évêque, j’ai failli à ma tâche. J’ai honte de me confronter aux missionnaires du passé. Je ne sais pas comment je serai capable de rendre compte devant Dieu.

2.) Chacun de nous, en tant que catholiques, devrions prendre au sérieux l’annonce de l’Evangile, en nous coordonnant avec le travail des prêtres et des religieuses. Nous, prêtres, religieuses, séminaristes, qui vivons une vie consacrée, nous ne pouvons pas nous contenter de terminer le Saint Sacrifice de la Messe, et la lecture de notre bréviaire et puis fermer la porte de l’église, pour passer le plus clair de notre temps Internet ou devant la télévision. Les portes de l’église devraient rester ouvertes toute la journée. Les prêtres et les religieuses devraient accueillir chaleureusement les visiteurs. Ils y ont été amenés par l’Esprit Saint. Si nous les négligeons, nous négligeons Dieu. Ceux qui viennent poser des questions sont curieux. Si nous les accueillons avec sincérité, et que nous dissipions patiemment leurs erreurs, ils feront preuve d’une grande volonté d’aller plus loin et d’en savoir plus sur Jésus Christ que nous proclamons. Quelques-uns demanderont à suivre une classe de catéchisme et commenceront à étudier la doctrine sérieusement. Après une période d’études, de contacts et de compréhension, ils demanderont le baptême et rejoindront les rangs du peuple de Dieu. Nous les aurons gagnés. Saint Augustin disait : « Chacun est notre frère ou notre sœur, ou dès à présent, ou dans l’avenir. »

Annoncer l’Evangile, proclamer Jésus Christ crucifié à ceux qui sont en dehors de l’Eglise, à ceux qui sont sans foi, leur fait accepter le Christ. Ils croient avec leur cœur et acceptent avec joie de devenir des fidèles du Christ. Ce n’est certainement pas chose facile. Nous pouvons même dire que c’est quelque chose qui excède les capacités de l’homme. « Aux hommes impossible ! mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu » (Marc 10,27).

Renforcer la spiritualité

En fait, proclamer l’Evangile est le travail de Dieu. C’est la puissance de l’Esprit Saint. Si l’Esprit Saint n’entre pas en action, si l’Esprit Saint ne remue pas les cœurs et les âmes de ceux qui écoutent la parole, notre proclamation forte et puissante ne sera, comme le dit saint Paul « qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit » (1 Cor. 13,1). Au temps de saint Paul, certains catholiques étaient un peu perdus. Ils attribuaient le fruit de la proclamation de la Bonne Nouvelle au peuple. Certains disaient : « Je suis pour Paul » et d’autres : « Je suis pour Apollos » (1 Cor. 3,4). Paul les reprenait en leur disant : « Qu’est-ce donc qu’Apollos? et qu’est-ce que Paul? Des ministres par le moyen desquels vous avez cru, selon ce que le Seigneur a donné à chacun. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé; mais Dieu a fait croître. Ainsi ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose; mais Dieu, qui fait croître » (1 Cor. 3,5-7).

En 2008, l’objectif principal de notre 400ème anniversaire de l’Eglise à Shanghai sera d’accroître la part du travail consacré à l’annonce de l’Evangile. Nous renforcerons ainsi notre spiritualité et notre vie de prière. Si nous n’attachons de l’importance qu’aux cérémonies officielles, aux pèlerinages, aux réunions et aux voyages en groupe, nous aurons travaillé pour rien. Nous devons démarrer une campagne de prière dans chacune des paroisses du diocèse.

L’esprit de Sacrifice

3.) Le diocèse de Shanghai, tout comme l’Eglise de Chine, doit donner aux missionnaires étrangers le mérite des réalisations que nous avons aujourd’hui. J’ai déjà cité les grandes personnalités qui existaient parmi eux, c’est pour nous un exemple à suivre. Quand nous les regardons, nous ne pouvons pas être comme le dit l’historien Sima Qian : « Nous regardons une haute montagne, nous entreprenons de nous diriger vers elle. Bien que nous ne puissions pas en atteindre le sommet, nos cœurs s’enflamment pour elle. » Nous ne devons pas nous contenter de regarder les missionnaires, nous devons entreprendre de les imiter et d’avoir toujours devant nos yeux leurs merveilleux et lumineux traits personnels, pour nous comparer à eux et chercher nos manques. Ils étaient remplis de talents et de connaissances. Nous ne pouvons pas nous mettre sur le même pied, mais au moins, nous ne devons jamais nous fatiguer d’apprendre. Le temps est le don le plus précieux que Dieu nous a fait. Nous devons donc toujours nous souvenir que gâcher du temps est le plus grand gâchis que nous puissions faire. Saint Pierre disait : « Croyez que la longue patience de Notre Seigneur est pour votre salut » (2 Pierre 3,15). Nous devons tout particulièrement suivre l’exemple de l’esprit de sacrifice et l’esprit de service des missionnaires.

Beaucoup parmi nous disent : « N’est-ce pas en entrant dans la vie religieuse que j’ai fait le plus grand sacrifice ? J’ai dit à Dieu : ‘J’ai tout sacrifié pour Toi, je t’ai donné tout mon être’. » Jésus nous a enseigné : « Ce n’est pas celui qui me dit ‘Seigneur, Seigneur’ qui rentrera dans le royaume des Cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux Cieux » (Mat. 7,21). Dieu veut voir que nous agissons vraiment. Il veut que nous soyons ses vrais disciples.

Un de mes amis m’a dit une fois en parlant des prêtres et des religieux : « Il y a deux sortes de gens pour se présenter en sacrifice. Celui qui porte un vase à fleurs, plein d’or et d’argent, de gloire, de succès, de puissance et de prestige. Il s’approche silencieusement de l’autel et y répand tout son trésor, en disant : « Dieu, veuille accepter mes offrandes. » Puis, il s’en retourne dans le fonds de l’église en répétant dans son cœur la phrase que saint François aimait tant : « Mon seigneur et mon Dieu. » Et il y a celui qui porte un vase vide et dit à haute voix : « Je suis venu offrir un sacrifice à Dieu. » Quand il arrive à l’autel, il met les offrandes des autres dans son vase vide en disant : « J’appartiens déjà à Dieu. C’est naturel que je ramasse et utilise ces choses. » Ayant dit cela, il s’en va, mais il n’y a pas de joie dans son cœur. Il regrette d’avoir apporté un si petit vase. Ce genre de personne parle de ‘sacrifice’, mais en fait elle pille le bien des autres. Pense-t-elle réellement qu’elle puisse ainsi tricher avec Dieu ? »

Mon ami continua en me disant qu’il était arrivé à cette conclusion après des années d’observation. J’espère seulement que tous nos prêtres et nos sœurs appartiennent à la première catégorie des personnes qui offrent un sacrifice, et pas à la seconde. Je me demande personnellement à quelle catégorie j’appartiens. Nous avions une règle qui voulait que chacun, prêtre ou sœur, fasse un examen de conscience deux fois par jour. On en est au point où les jeunes d’aujourd’hui ont perdu cette tradition de passer du temps à s’examiner soi-même. Je pense que nous devrions remettre cette pratique en usage. Notre travail spirituel ne devrait pas consister seulement à lire notre bréviaire et à dire le Rosaire. Zengzi, un disciple de Confucius, disait : « Je m’examine trois fois par jour. » Nous devrions au moins réfléchir sur notre vie une fois par jour.

La vie humaine va toujours de l’avant et nous rencontrons toujours des bifurcations sur notre route. Nous devons sans cesse faire des choix. Notre sacrifice ne peut pas être fait simplement une fois pour toutes et après sans regret, plus aucun autre. La réalité n’est pas du tout comme cela. Nous avons souvent des regrets, alors, nous arrêtons de faire des sacrifices et nous reprenons nos offrandes. Et puis, nous nous mettons à faire des demandes à Dieu et à l’Eglise – tout cela pour notre seul profit.

L’esprit de service

4.) Nous avons étudié l’esprit de sacrifice des missionnaires. Il nous faut étudier aussi leur esprit de service. Jésus a dit : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir » (Mat. 20,28). Tous ceux qui offrent réellement leur vie au Seigneur doivent avoir le même esprit de service que Jésus. Inversement, ceux qui n’ont aucun esprit de service ne peuvent pas réellement être prêts pour le sacrifice. En 2008, durant les cérémonies de l’anniversaire, nous devons réfléchir et nous demander : « Ai-je l’esprit de service ? Mes lèvres disent « service », mais en fait, est ce que je recherche les services des autres ? Est-ce que je récrimine sur mon travail, en jugeant que je fais trop d’efforts pour ne recevoir que peu en retour ? »

Chaque fois que je pense aux catholiques dans le monde, je sens ma propre insignifiance. Beaucoup de familles ont des enfants. Je les admire. Pensez à ce que signifie être un père ou une mère. Cela signifie de se lever tôt le matin, préparer le petit déjeuner pour les enfants et ne prendre son propre petit déjeuner qu’après les avoir préparés. Puis les emmener à l’école. Et ensuite se dépêcher d’aller à son travail, en ayant peur d’être sanctionné en cas de retard. Et travailler pendant huit heures avec conscience et diligence, sans se permettre une seule négligence de peur d’être licencié. Après le travail, reprendre les enfants à l’école, acheter quelque nourriture sur le chemin du retour. A la maison, laver, éplucher et cuire les légumes – pas toujours facile. Desservir la table après le repas, aider les enfants à faire leur devoir et les mettre au lit. Seulement alors, pouvoir prendre quelque repos. En week-end, faire le ménage et ce qui n’a pas été fait pendant la semaine. Et si quelqu’un dans la famille tombe malade et est hospitalisé, il y a le travail de la maison et les visites à l’hôpital, plus avoir à s’occuper de ses propres affaires. Il semble que ce soit un travail sans fin. Et cependant, cette situation est acceptée en silence. Aucune parole de mécontentement ne sort de leur bouche, aucune plainte, ils acceptent ces sacrifices avec joie. Je pense que de tels parents sont vraiment formidables et que moi, je suis insignifiant.

Nous avons des prêtres et des sœurs qui, après la messe du matin, ferment à clef la porte de l’église et retournent dans leur chambre. Ils regardent la télévision, ou bien, ils jouent avec leur ordinateur. La télévision, comme Internet, apporte tout et n’importe quoi : des nouvelles, des jeux, des jeux d’argent, de la violence, du sexe et des affaires professionnelles. Bien sûr, il y aussi des programmes éducatifs. Il ne manque rien et chacun peut choisir ce dont il a besoin. Et puis un jour, ils deviennent « accros », ils ne peuvent plus s’en sortir. Il leur faut tout de suite faire appel au Seigneur pour sauver leur âme. Evangélisation, service et sacrifice ont été bannis de leur esprit. Nous, qui sommes dans la vie religieuse, nous devons nous souvenir des responsabilités de notre vocation.

Mettre les catholiques en mouvement

Les premiers missionnaires ont obtenu des résultats extraordinaires, simplement parce qu’ils ont mis les laïcs en mouvement, après les avoir organisés. Nous devons continuer cette bonne tradition et la poursuivre. Autrefois, les catholiques à Shanghai avaient une organisation pour l’expansion de l’Eglise. Ils aidaient à l’évangélisation, et développaient grandement les œuvres de charité, au point d’avoir acquis une réputation qui s’étendait dans le monde entier. J’espère que les catholiques de Shanghai d’aujourd’hui vont continuer cette magnifique tradition et amener ainsi le travail évangélique du diocèse de Shanghai à un superbe développement.

Notre diocèse a actuellement deux bonnes organisations de laïcs. Pendant des années, elles ont remarquablement contribué à la construction du diocèse, mais elles n’ont pas mis au premier rang de leur préoccupation le travail d’évangélisation, ce qui est très regrettable pour des organisations par ailleurs parfaites. Je pense que, pendant nos célébrations du 400ème anniversaire, elles devront faire un retour sur elles-mêmes et rectifier les défauts qui existent dans l’orientation de leur travail.

Sainte Mère de Sheshan – Notre Dame du Bon Secours pour les chrétiens

Nous, les catholiques, sommes toujours enthousiasmés par les pèlerinages dans de nombreux endroits. C’est une bonne chose, qui doit être encouragée. Dans toute la Chine, le lieu de pèlerinage le plus fameux est Sheshan. Il y a 83 ans, Mgr Celso Costantini, le premier délégué apostolique du Saint-Siège en Chine, convoqua tous les évêques de Chine au premier Concile plénier de Shanghai. Il commença par emmener tous les évêques en pèlerinage à Sheshan et confia l’Eglise de Chine à Notre Dame de Sheshan. Elle exauça de bonne grâce sa prière et a protégé l’Eglise de Chine jusqu’à ce jour. En 2007, le pape Benoît XVI, dans sa lettre à l’Eglise de Chine, a engagé tous les catholiques du monde entier à invoquer Notre Dame de Sheshan, Notre Dame du Bon Secours pour les chrétiens, pour qu’elle protège l’Eglise de Chine. Nous, les catholiques de Shanghai, nous nous sentons immensément honorés. Nous remercions notre Saint Père. Et, en même temps, nous ressentons l’obligation que crée une telle situation. En 2008, de grands groupes de pèlerins, venant de la Chine et de l’étranger, se rendront à Sheshan. Nous ferons tous nos efforts pour leur montrer l’amitié d’un hôte en les traitant au mieux. Qu’ils sentent l’affection fraternelle du clergé, des religieux et des laïcs de Shanghai. Qu’en particulier ils voient l’amour de Dieu dans toutes nos paroles et dans tous nos gestes, afin qu’ils puissent rendre grâce à Dieu. Qu’ils viennent avec enthousiasme et repartent dans la joie. Nous mettant en face de Notre Dame de Sheshan, nous demandons à Notre Sainte Mère une abondance de grâces. Nous augmenterons notre dévotion à la Mère Bénie et nous l’imiterons. Nous ne manquerons pas aux ardentes attentes du Saint Père.

Enfin, j’invite chacun à chanter d’une seule voix les louanges de Notre Dame de Sheshan, Notre Dame du Bon Secours pour les chrétiens, quelle veuille bien continuer de nous protéger et de veiller sur nous !

Et que tous les missionnaires au Ciel prient pour Nous !

Mgr Jin Luxian
Noël 2007