Eglises d'Asie

L’évêque de Hongkong appelle à un dialogue entre la Chine et le Saint-Siège

Publié le 18/12/2012




Présent à l’assemblée plénière de la FABC (Fédération des Conférences épiscopales d’Asie) au Vietnam, le cardinal John Tong Hon, évêque du diocèse catholique de Hongkong, a déploré l’état de blocage dans lequel se trouvent les relations sino-vaticanes. Il a appelé les Eglises d’Asie à prier pour qu’un dialogue véritable s’engage entre la Chine populaire et le Saint-Siège.

Le 13 décembre dernier, au quatrième jour de la dixième assemblée plénière de la FABC, qui se tenait à Xuân Lôc au Vietnam, le cardinal Tong présidait l’eucharistie et prononçait l’homélie. Il a exprimé l’espoir « qu’un jour la FABC puisse se réunir sur le sol de la Chine continentale ». Mais, pour ce faire, a-t-il ajouté, le problème de la nomination des évêques devra d’abord trouver une solution. La récente série d’ordinations épiscopales sans mandat pontifical, la participation d’évêques illégitimes à des messes d’ordination d’évêques nommés par le Saint Père ou bien encore la nomination d’évêques reconnus par Rome au sein d’instances contrôlées par le gouvernement, tous ces événements ont mené à « une détérioration de la relation entre la Chine et le Vatican », a-t-il poursuivi, affirmant que cette situation « rendait d’autant plus urgente la mise en place d’un dialogue entre la Chine et le Saint-Siège ».

Si le constat posé par le cardinal Tong renvoie à une situation maintes fois exposée et si son appel à un dialogue entre Pékin et Rome fait écho à la récente proposition du cardinal Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, d’établir « une commission permanente au plus haut niveau » entre la Chine et le Saint-Siège, les propos de l’évêque de Hongkong ont pris un relief particulier du fait même qu’ils étaient tenus au Vietnam, pays qui partage avec la Chine populaire le fait d’être dirigé par un parti unique d’inspiration marxiste.

Selon le cardinal, la tenue de la 10e assemblée plénière de la FABC au Vietnam est en soi « une bénédiction » pour les Eglises d’Asie et l’Eglise tout entière. « Ce fait témoigne d’une avancée notable dans les relations [entre Hanoi et Rome] et s’inscrit dans le dialogue prometteur qu’entretiennent l’Eglise du Vietnam et le Saint-Siège d’une part et le gouvernement vietnamien de l’autre ».

S’agissant du dialogue avec Pékin, Mgr Tong a toutefois souligné les limites importantes qu’il y remarquait. Evoquant le dialogue que l’Eglise catholique à Hongkong entretient avec la société locale et les autres religions, il a souligné qu’en tant que responsable d’une Eglise réunissant 7 % des quelque sept millions d’habitants de la Région administrative spéciale de Hongkong, il rencontrait régulièrement les responsables religieux bouddhistes, taoïstes, musulmans, confucéens et protestants. Ce dialogue « mène à construire un respect les uns envers les autres et une compréhension mutuelle entre nous tous, contribuant ainsi au développement d’une société harmonieuse ». Ces rencontres pour évoquer et débattre des problèmes rencontrés dans la société permettent ainsi de développer « des forces positives » entre « citoyens » de croyances différentes.

Et pourtant, a ajouté le cardinal, il est un dialogue « dans lequel nous ne pouvons entrer, celui qui consiste à dialoguer avec une quasi-religion, à savoir le communisme en Chine continentale ». Pour les communistes en Chine populaire en effet, « l’athéisme est leur foi, leur religion », a-t-il expliqué, soulignant que le caractère exclusif de cette « foi » des communistes chinois se traduisait par une conséquence concrète : en dépit de son importance et de son dynamisme, l’Eglise de Chine continentale n’a pu envoyer aucun représentant à Xuân Lôc, pour cette 10e assemblée plénière de la FABC.