Eglises d'Asie

Pâques : l’Eglise catholique accueille de nouveaux baptisés et fonde de nouvelles paroisses

Publié le 04/04/2013




Pour la petite Eglise catholique de Mongolie, les fêtes pascales sont chaque année l’occasion de mesurer la très forte croissance de cette communauté qui vient seulement de fêter ses vingt ans d’existence.Les fêtes de Pâques sont célébrées de façon discrète en Mongolie où elles ne figurent pas parmi les jours fériés. Selon les statistiques …

… déclarées par les différentes communautés religieuses en Mongolie, les chrétiens, toutes confessions confondues, ne représentent pas plus de 2 % de la population mongole, laquelle pratique majoritairement un bouddhisme tibétain local mêlé de croyances chamaniques, tout en se déclarant athée à près de 40 %.

Malgré les chutes de neige exceptionnelles – selon les missionnaires présents pourtant dans le pays depuis des années –, qui ont recouvert Oulan-Bator la nuit de Pâques, les cinq églises de la capitale ont célébré les vigiles pascales avec le traditionnel feu nouveau devant le parvis (parfois remplacé par un parking proche…), sous les yeux étonnés des passants peu familiarisés avec les rites de l’Eglise catholique. L’événement du jour à Oulan-Bator, le dimanche de Pâques 31 mars, était plutôt la « Journée sans voiture », laquelle était accompagnée de plusieurs manifestations de cyclisme, qui ont été très suivies par les citadins malgré les difficiles conditions climatiques.

Comme l’année précédente où une cinquantaine d’adultes et d’enfants avaient été baptisés lors de la vigile pascale, des dizaines de catéchumènes ont fait cette année leur entrée dans l’Eglise de Mongolie. Comptant plus de 835 membres en 2012, la communauté catholique de Mongolie avoisine désormais les 900 baptisés.

La jeune Eglise de Mongolie, qui célèbre cette année ses vingt ans d’existence, démontre une vitalité que confirme la fondation de deux nouvelles églises auxquelles le gouvernement vient d’accorder l’autorisation de pratiquer le culte. Selon un catholique résidant en Mongolie depuis de nombreuses années, « la création d’une paroisse relève d’un véritable exploit, résultat de la politique prudente et diplomate du préfet apostolique », les autorisations administratives étant de plus en plus difficiles et longues à obtenir.

Après la petite église Sainte-Sophie, située dans un quartier déshérité d’Oulan-Bator, qui a été érigée officiellement en paroisse le 28 octobre dernier, l’église Saint-Thomas (au sein de la maison mère de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie, CICM), également dans la capitale, a tout récemment reçu des autorités son autorisation d’ouverture au culte. La nouvelle église a été inaugurée le 28 janvier 2013, en la fête de St Thomas d’Aquin, devenant la cinquième paroisse de la capitale qui n’en comptait que trois il y a seulement un an (1).

L’église du Bon Pasteur, quant à elle, a fêté lors du dimanche des Rameaux le 24 mars dernier, le dixième anniversaire de sa fondation. Mgr Wenceslao Padilla, préfet apostolique de Mongolie, a présidé la célébration qui a rassemblé une « foule joyeuse », animée par les missionnaires CICM auquels a été confiée la tâche, il y a vingt ans, de rebâtir la communauté chrétienne anéanti par des décennies de communisme (2). Animée notamment par des missionnaires philippins, la congrégation, en quelques années, a fait naître ex nihilo une Eglise autochtone « chaleureuse, vivante et dynamique », selon les mots de Mgr Padilla lors des célébrations du vingtième anniversaire de la mission en 2012.

Il y a trois ans seulement, l’église du Bon Pasteur, située dans la partie est d’Oulan-Bator, n’était qu’une tente à la manière mongole (ger) et les fêtes de Pâques étaient célébrées sous la neige et dans le froid qui « gelait le vin de messe». Aujourd’hui, l’église, qui possède maintenant des bâtiments en dur et le chauffage, ne voit plus ses paroissiens émigrer pour l’hiver vers les autres paroisses de la capitale.

Pour cette célébration des Rameaux, qui laisse une large place à la liturgie de la Passion, les fidèles avaient mis en scène et incarné les différents personnages de l’Evangile, y mêlant également quelques coutumes locales, dont le rituel des offrandes, le port des vêtements traditionnels et des chants en mongol.