Eglises d'Asie

Hongkong : les responsables religieux offrent leur médiation pour trouver une issue à la crise actuelle

Publié le 16/10/2014




Hier 15 octobre, alors que le mouvement de mobilisation étudiante et de désobéissance civile se prolonge, les responsables religieux de Hongkong ont offert leur médiation afin de trouver une issue à la crise, offre aussitôt rejetée par le gouvernement local….

« Nous souhaitons entendre les avis et opinions des deux parties afin de tenter de trouver une base commune pour établir un dialogue qui permettra de contribuer à la reprise des pourparlers et à bâtir la paix », ont déclaré par voie de communiqué les responsables des religions catholique, protestante, bouddhiste, confucéenne, taoïste et musulmane, à l’issue d’une réunion tenue en fin de journée.

Les responsables religieux précisent qu’ils estiment pouvoir apporter une offre de médiation indépendante entre le gouvernement et les manifestants, à l’heure où les tensions restent fortes entre les deux camps à propos des réformes électorales à mettre en place en vue des élections de 2017.

Face au pouvoir local qui joue l’usure du mouvement dans la rue et après plusieurs incidents ayant vu la police se livrer à des violences contre des manifestants, le calme est loin d’être revenu à Hongkong. Le quartier général de la police a été entouré de quelques centaines de manifestants venus dénoncer ces violences. En l’absence du cardinal John Tong Hon, en déplacement à Rome pour cause de synode sur la famille, Mgr Joseph Ha Chi-sheng, l’un des trois évêques auxiliaires du diocèse de Hongkong, a représenté l’Eglise catholique pour cette offre de médiation des responsables religieux. Il qualifie la situation présente à Hongkong de « grave ». « Proposer une médiation à ce stade comporte des risques très réels, analyse-t-il pour l’agence Ucanews. Mais n’est-ce pas le rôle des responsables religieux que de se saisir de cette responsabilité ? »

Dans l’immédiat, le gouvernement local n’a pas répondu à l’offre de médiation des responsables religieux ; il a seulement fait savoir qu’il disposait déjà d’un médiateur « hautement respecté », sans pour autant révéler son identité. De plus, ce jeudi 16 octobre, le chef de l’exécutif, C. Y. Leung, a déclaré que son gouvernement réitérait son offre de pourparlers avec les leaders étudiants, une proposition qui intervient une semaine après qu’une première offre en ce sens a été brutalement retirée par lui et son administration.

Selon les observateurs locaux, il semble peu probable que le gouvernement local saisisse la main tendue par les responsables religieux de Hongkong. On peut penser que Pékin verrait d’un mauvais œil l’exécutif local faire appel à des responsables qu’il préfère voir, sur le continent, cantonnés dans des fonctions purement religieuses et cultuelles plutôt que sociales et politiques.

(eda/ra)