Eglises d'Asie

POUR APPROFONDIR – Le point sur l’actualité politique et sociale du 1er novembre au 1er décembre 2014

Publié le 02/12/2014




Politique intérieure* Kem Ley, analyste politique, crée un mouvement « Khmers pour les Khmers ». Il nie vouloir diviser l’Opposition. A la fin octobre, il accuse Kem Sokha de toucher un salaire mensuel de 15 000 dollars. La réponse du Parti du Salut National Cambodgien (PSNC), …

… permet de connaître les salaires des politiciens khmers : Heng Samrin 2 384 $ ; Kem Sokha 1180 $ ainsi que différents avantages soit un total de 2 370 $ ; un simple député 975 $, plus certains avantages (Salaire des ouvriers : 128 $ !).

Les négociations pour la création d’un nouveau Comité National Electoral (CNE) piétinent. Le Parti du Peuple Cambodgien (PPC) pose de nouvelles exigences dont l’une est que ses membres ne disposent pas de la double nationalité. Par le fait même est exclue Mme Pung Chhiv Kek, présidente de la Ligue cambodgienne de défense des droits de l’homme (Licadho), pressentie pour être le 9ème membre choisi par consensus, qui a la triple nationalité : cambodgienne, française et canadienne. Le PPC, en tant que parti au pouvoir, réclame la présidence du CNE, alors que le PSNC demande que les membres du CNE choisissent leur président. En cas d’échec des négociations, l’ancien CNE continuera sa mission.

Plusieurs observateurs s’accordent à penser que Sam Rainsy a accepté trop rapidement l’accord du 22 juillet, avant que tous les détails ne soient résolus, car actuellement il n’a plus aucune arme pour négocier. L’intuition de la base populaire du PSNC qui voit dans cet accord une trahison, n’est pas forcément inexacte (CD du 14.11.14).

* Le 11 novembre, les autorités arrêtent Méach Sovannara, ancien journaliste de Free Asia, candidat aux législatives de 2013 dans la province de Bantéay Méan Chey, et chargé de l’Information au PSNC. Il est accusé d’incitation à la violence lors de la manifestation du 15 juillet, alors que tout prouve qu’il a, au contraire, tenté d’apaiser le conflit. De sa prison, il demande au PSNC de ne pas accorder de concessions au PPC pour le faire libérer (CD du 18.11.14).

* Le 13 novembre, Tep Narin, 30 ans, “coordinateur des masses du PSNC”, est arrêté alors qu’il se présentait dans un bureau de police où il devait se rendre tous les 15 jours. Il est accusé d’avoir participé à la manifestation violente du 15 décembre (CD du 14.11.14).

On estime que ces arrestations sont une manœuvre du PPC pour faire pression sur l’Opposition dans les négociations, comme l’arrestation de trois jeunes du PSNC, un mois après l’accord du 22 juillet, pour faire admettre un projet d’amendement de la Constitution soumis par le PPC (CD du 12.11.14).

* L’accord du 22 juillet prévoyait l’octroi d’une chaîne indépendante de télévision. Les neuf chaînes de télévision actuelles appartiennent au PPC ou à des proches du pouvoir. Une société appelée « Media cambodgien indépendant », formée par un groupe d’hommes d’affaires cambodgiens basés à l’étranger, est enregistrée au ministère du Commerce le 24 octobre. Le PSNC n’interférera pas dans le contenu des émissions. Le 27 novembre, le ministre de l’Information affirme qu’il n’y a pas de canaux « analogiques» disponibles, mais seulement digitaux.

* Le 28 novembre, Hun Sen et Sam Rainsy se rencontrent pour régler les derniers points en litige. Ils signent une lettre stipulant qu’un nouveau texte concernant l’organisation du CNE et les amendements de la loi électorale sera soumis au vote de l’Assemblée nationale à la fin février 2015. Les deux responsables se mettent d’accord sur plusieurs points : la double nationalité doit être abandonnée, mais pourra être reprise après le service au CNE ; le secrétaire général du CNE sera nommé pas ses membres ; aucun membre du CNE ne doit avoir des liens familiaux avec les responsables des deux partis ; une chaîne de TV « analogique » sera accordée à l’Opposition ; Hun Sen reconnaît Sam Rainsy comme « leader de la minorité », mais refuse que le PSNC crée un « gouvernement parallèle » (shadow government) comme en Grande Bretagne (CD du 29. 11).

* Aux journalistes qui lui demandent pourquoi le PSNC a capitulé devant bon nombre de demandes du PPC, Sam Rainsy répond que c’est la loi de la négociation : « Le PPC attendait plus de concessions de notre part, nous attendions plus de concessions de sa part, chacun a obtenu 50% de ce qu’il voulait ».

* Le 10 novembre, Noranarith Anandayath, ancien secrétaire de Norodom Ranariddh et son plus proche collaborateur, qui a rompu avec le Prince depuis deux mois, est nommé « conseiller du gouvernement, avec rang de ministre » (CD du 24.11.14).

* Le PPC rencontre beaucoup de difficultés à nommer un porte-parole du parti. Signes de divergences internes ? (CD du 26.11.14).

Politique extérieure

* Le 7 novembre, le Premier ministre Hun Sen se rend en Birmanie au Sommet des chefs d’Etat de l’ASEAN. Il a des entretiens bilatéraux avec Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, avec Xi Jinping, Premier ministre chinois avec lequel il parle gros sous, avec Dimitry Medvedev, avec lequel est abordé le problème de la dette cambodgienne auprès de la Russie, et avec le Premier ministre australien Abbott avec lequel il s’entretient des réfugiés (CD du 15. 11. 14).

* Le 16 novembre Rong Chhun, président de l’AIEC (Association Indépendante des Enseignants du Cambodge), se rend avec plus d’une centaine d’étudiants, dans la province de Svay Rieng, pour constater des empiètements vietnamiens au Cambodge. Il demande que soient abrogées les clauses additives de 2005 au traité de 1985. Le gouvernement refuse, car ce traité et les clauses additives ont été votés légalement par le parlement, acceptés par le Conseil Constitutionnel et ratifiés par le roi (CD du 20.11.14).

Chambres spéciales (jugement des ex-responsables Khmers rouges, KR)

* Les chambres spéciales restent bloquées pour des questions de procédure : les avocats de Khieu Samphan et de Nuon Chéa dénient au tribunal le droit de les juger pour crimes de guerre, car le code pénal cambodgien de 1956 ne prévoit pas ce délit au delà de 10 ans. Ils boycottent les séances en prétextant être trop occupés pour préparer leur appel de la condamnation à la prison à vie de leur clients en date du 7 août dernier. La Cour menace de les remplacer par d’autres, puis accepte d’ajourner l’ouverture du procès jusqu’au mois de janvier 2015 (CD du 25.11.14).

* Le Secrétaire général de l’ONU demande aux membres de l’Assemblée de fournir 29 millions de dollars pour assurer le fonctionnent du tribunal en 2015. Le financement du dernier trimestre de 2014 n’est pas encore assuré (CD du 17.11.14).

Economie

* Le budget de 2015 est accepté par l’Assemblée nationale le 28 octobre, malgré l’abstention de l’Opposition qui critique son flou dans les recettes et les dépenses. Il s’élève à 3,8 milliards de dollars, soit 10,6% de plus que celui de l’année 2014. 15%, soit 567 millions, sont attribués à la Défense et au ministère de l’Intérieur ; 433 millions, soit 14%, vont au ministère l’Education nationale, soit plus de 100 millions de plus par rapport à l’année précédente. 310 millions sont destinés au ministère de la Santé, 16 millions à celui de la Justice, 230 millions au ministère des ressources en eau. Les salaires de la fonction publique exemptés d’impôts passent de 125 à 200 $. Un emprunt de 888 millions est prévu, sans toutefois préciser auprès de quel pays, sans doute la Chine (CD du 2.11.14).

* Le 9 novembre, un adjoint du Premier ministre Hun Sen affirme que la Chine accorde en moyenne entre 500 et 700 millions de dollars par an pour le développement du Cambodge, ainsi que pour une aide au Premier ministre, sous forme de prêts ou de dons. La Chine détient le tiers de la dette cambodgienne, qui s’élèverait à 4 milliards, mais pourrait être deux fois plus élevée. L’agence Moody’s accorde la qualification B2 au Cambodge, c’est à dire que le pays peut faire face à ses engagements financiers, mais comporte de sérieux risques en cas de crise (CD du 10.11.14).

* Le barrage hydro-électrique de Stoeung Tatai, qui a coûté 540 millions de dollars, serait en production depuis le mois d’août, et pourrait produire 283 MGW, mais l’électricité n’est pas distribuée par manque de lignes. Il faudrait construire 353 km de lignes pour amener l’électricité à Phnom Penh, Battambang, Siemréap, Kompong Cham, ce qui représenterait un coût de 350 millions de dollars (CD du 18.11.14).

* Le 25 novembre, la Banque Asiatique pour le Développement approuve un prêt de 18 millions de dollars pour la création d’un port à Kampot qui permettrait l’arrivée de touristes (CD du 26.11.14).

Société

Mouvements sociaux

* Après plusieurs responsables syndicaux, Ath Thorn (CAWDU), Chéa Mony (FTU), Pav Sina, deux autres responsables, Rong Chhun (Confédération des syndicats) et Yaing Sophorn (Alliance des syndicats cambodgiens), sont placés sous supervision judiciaire et sont interdits d’activités syndicales pour avoir participé aux manifestations de décembre 2013 et de janvier 2014 (CD du 01.11.14).

* Le 12 novembre, le ministre du Travail fixe le salaire minimum mensuel à 128 $ (environ 100 euros). La décision a été prise après une réunion tripartite (patronat, gouvernement et syndicats) du Comité-Conseil du Travail de 28 membres qui avait fixé le salaire à 123 $. Selon le gouvernement, 120 $ par mois constitue le seuil de pauvreté. Deux syndicats pro-gouvernementaux ont torpillé le vote. Chhum Monthol, le secrétaire d’un de ces deux syndicats, est fonctionnaire au ministère de l’Intérieur. Les ouvriers sont très déçus (CD du 13.11.14).

* Les syndicaux internationaux IndustrialALL, Uni Global Union, et la Confédération Internationale des syndicats, estiment que le gouvernement a manqué sa chance : « Un salaire qui permet de vivre dignement est la garantie de l’industrie textile ; c’est pour cette raison que les sociétés internationales étaient d’accord pour une augmentation, et acceptaient de payer davantage les produits en sortie d’usine ». Le GMAC, syndicat du patronat estime que cette augmentation à 128 $ va pousser 50 entreprises à quitter le Cambodge et à licencier 50.000 employés. Il estime qu’avec les différents bonus, le salaire minimum réel est de 145 $, alors qu’au Vietnam il est de 149 $ pour les ouvriers les mieux rémunérés. Chéa Mony, secrétaire du Syndicat Libre (Free Trade Union) affirme pour sa part que même avec un salaire de 200 $, les grandes sociétés ne fermeront pas leurs portes, mais uniquement les petites qui opèrent illégalement. Les marchands de sommeil sont à l’affût pour augmenter leurs locations (CD du 14.11.14).

* Les 5.000 employés de Grand Twins International (GTI) qui ont défrayé la chronique des derniers mois par leurs grèves à répétition, reprennent leur travail le 30 octobre sur ordre de la cour de justice, mais se remettent en grève le lendemain suite à des rumeurs selon lesquelles la société avait donné 20.000 $ à leurs représentants syndicaux pour les distribuer aux grévistes afin qu’ils reprennent le travail. La société se doit de faire une rectification écrite. Le 10 novembre la société affiche une liste de 650 ouvriers licenciés pour ne pas s’être présentés au travail le samedi 8 novembre qui suivait la fête des Eaux et précédait la fête de l’Indépendance du dimanche 9 novembre. Après négociations, les ouvriers sont réembauchés, mais doivent signer une demande d’embauche, ce que refusent plusieurs, car ils craignent de perdre leur ancienneté. Cette société taïwanaise est l’une des deux sociétés inscrites en bourse. Les actions de la société chutent de 40,7% (CD du 11.11.14).

Spoliations

Suite à l’accord du 22 juillet, un nouveau climat est peut-être en train de s’instaurer pour tenter de résoudre les conflits fonciers. Par exemple :

* Le 10 novembre, la commission parlementaire des droits de l’Homme, PSNC, se rend à Lor Péang (province de Kompong Chhnang) pour interroger individuellement les villageois sur le conflit qui les oppose depuis 12 ans à l’épouse du ministre des mines et de l’énergie, pour la possession de 145 hectares (CD du 10.11.14).

* Ce même 10 novembre, Pol Ham, PSCN, président de la commission parlementaire de l’environnement, ainsi que les membres de sa commission, se rendent dans le secteur de Stung Chhay Areng où est prévue la construction d’un barrage électrique. La minorité Chong qui vit dans la région y est farouchement opposée. Il y retourne le 18 novembre. Le ministre de l’environnement, interrogé à l’Assemblée nationale, incite à la patience (CD au 15.11.14).

* Le 27 novembre, Hun Sinath, sœur de Hun Sen, menace de démissionner de son poste de Secrétaire d’Etat au ministère des relations de l’Assemblée nationale avec le Sénat et de l’Inspection, parce que son ministère n’a pas enquêté sur le long conflit foncier qui oppose les villageois de Thpong au sénateur Ly Yong Phat (CD du 29.11.14).

* Le 25 novembre, Mong Rethty, « l’homme d’affaires le plus influent auprès du Premier ministre », selon l’ambassade des Etats-Unis citée par Wikileaks, accuse plusieurs bénéficiaires de nouvelles concessions « de ne pas remplir leurs obligations », même s’il qualifie les villageois dépossédés de “paresseux”. Quatre millions d’hectares auraient été accordés en concessions à des sociétés privées, sur un total de 18 millions de terres disponibles (CD du 26.11.14).

* Le 25 novembre, deux parlementaires du PPC conduits par Eng Chhay Léang ( PSNC), président de la commission parlementaire des Droits de l’Homme, se rendent à Koh Kong, pour examiner les plaintes de paysans dépossédés. Ils rencontrent 521 familles dans trois districts. Ils ont l’intention de demander la suppression de trois concessions qui ne suivent pas les ordres du gouvernement, dont deux liées au sénateur Ly Yong Phat. La Licadho reste sceptique (CD du 26.11.14).

Malgré ces petits signes encourageants, de nombreux conflits continuent à agiter les campagnes :

* Le 31 octobre, le service de sécurité de la société chinoise UDG, qui a reçu 45 000 hectares le long de la côte du golfe de Thaïlande, bloque l’accès à dix villageois qui tentent d’empêcher les bulldozers de raser leurs terres dans le secteur de Kiri Sakor (province de Koh Kong). La Licadho répète que le gouvernement a toujours refusé d’écouter les villageois et protège la société chinoise concessionnaire qui a déboursé 3,8 milliards de dollars. Le 2 novembre, les gardes de l’UDG donnent vingt minutes aux villageois qui refusent de partir, avant de raser leurs maisons (CD du 03.11.14).

* Le 3 novembre, une centaine de villageois de Kiri Sakor (province. de Koh Kong) bloquent le pont qui relie le Cambodge à la Thaïlande, après l’incarcération de l’un de leurs représentants, le 27 octobre. En août, la cour de justice de Koh Kong avait convoqué quatre représentants de 135 familles, accusés par le sénateur Ly Yong Phat d’avoir volé et détruit du matériel dans sa zone d’économie spéciale, tandis que les villageois l’accusaient de les avoir spoliés de leurs terres. Le représentant des villageois est libéré le 10 novembre, après 16 jours de prison (CD du 11.11.14).

Déforestation

* Le 1er novembre, deux camions transportant 60 m3 de bois de luxe en provenance de la province de Préah Vihéar et destinés à être vendus en contrebande au Vietnam, sont interceptés à Chamcar Leu après avoir percuté deux voitures de police (CD du 03.11.14).

* Le 8 novembre, la police confisque 105 pièces de bois de luxe (thnong) de 2 m de long et 20 cm de diamètre sur la rive du Mékong à Siembok (province de Stoeung Treng), destinés à être vendues à Tbong Khmum, puis au Vietnam (CD du 10.11.14).

* Le 9 novembre une soixantaine de manifestants de Kompong Thom se saisissent d’un camion transportant 12 m3 de bois de seconde qualité (Chheu Téal), coupé dans la forêt de Prey Long

Expulsions

* Le 10 novembre, une douzaine de policiers, de soldats et de membres de l’administration des forêts détruisent une quarantaine de baraques construites récemment et en toute illégalité autour des chutes de Kbal Chhay, qui fournit l’eau potable à la population de Sihanoukville. Les autres cabanes construites depuis plusieurs années restent autorisées (CD du 10.11.14).

* Le 10 novembre, les autorités municipales arrêtent 7 femmes qui avaient placé un lit sur le boulevard Monivong, en protestation contre la municipalité qui n’a rien prévu pour l’évacuation de l’eau de l’ex-étang de Boeung Kâk, accordé en concession au sénateur Lao Meng Kin, lequel a comblé l’étang avec du sable. Parmi ces femmes, on note la présence de Tép Vanny, héroïne du court-métrage « Même les oiseaux ont besoin d’un nid » de Trintignant.

* Le 12 novembre, deux moines sont défroqués et emprisonnés, en contradiction avec la règle bouddhique, pour avoir transporté deux sacs contenant des fanions à distribuer à des manifestants de Préah Vihéar qui projetaient une marche sur l’Assemblée nationale pour réclamer justice dans un conflit foncier. Comme ce sont des [moines bouddhistes] Kampuchea Krom, ils sont accusés d’avoir brûlé des drapeaux vietnamiens devant l’ambassade du Vietnam le mois dernier. On les accuse d’être en relation avec un autre moine, Soeung Hai, moine de la pagode Samaki Raingsey, qui héberge les villageois venant manifester à Phnom Penh. Le moine a été défroqué, arrêté et condamné le même jour, à un an de prison, pour avoir protesté contre l’arrestation de sept femmes qui manifestaient pacifiquement devant la municipalité. Cette pagode est sous contrôle constant de la police, les moines n’osent plus en sortir (CD du 15.11.14).

* Le 14 novembre, plus de 100 personnes, dont le moine Sim Sovandy, manifestent devant l’Assemblée nationale pour demander la libération des deux religieux bouddhistes. Human Right Watch condamne ces arrestations comme « une parodie des promesses de réformes démocratiques (…) bloquant tout espoir d’une démocratie multipartite » (CD du 15.11.14).

* Le 15 novembre, Kéo Somaly, moine appartenant à la Ligue Indépendante des moines pour la justice, doit quitter la pagode Néakvoarn, officiellement pour avoir frappé l’un de ses voisins de chambre qui ne partageait pas ses idées, ce que nie l’intéressé. Il est finalement ré-accepté, après avoir présenté des excuses (CD du 14.11.14).

* Le 17 novembre, environ 70 villageois de Préah Vihéar qui se sont installés dans la pagode Samaki Raingsey de Phnom Penh, déposent une pétition à l’Assemblée nationale, concernant 610 hectares de trois villages, situés dans le Site protégé de l’UNESCO. Après avoir perdu leurs terres, leurs maisons ont été rasées par l’armée (CD du 18.11.14).

* Le 22 novembre, les autorités de la province de Pursat détruisent 12 maisons situées dans une concession de 2 250 hectares, attribuée à Try Phéap et arrêtent une femme qui tentait de stopper les bulldozers (CD du 24.11.14).

* Le Licadho, Amesty International, ADHOC et trois autres ONG protestent contre les arrestations arbitraires et ces condamnations immédiates, qui contrastent avec la lenteur du jugement de Chhuk Bunrith – qui a pourtant blessé trois ouvrières en 2012 à Svay Rieng -, ainsi qu’avec l’absence de mise en cause de l’armée qui a tué cinq ouvriers en janvier dernier (CD du 17.11.14). Le 18 novembre, Surya Subédi, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, condamne l’arrestation des manifestantes, des moines et des membres de l’Opposition. Il est « triste de constater, écrit-il, que le système judiciaire soit mis au service de l’exécutif… ainsi que le manque d’indépendance de la justice… » 200 manifestants portent des pétitions aux différentes ambassades pour demander la libération des détenus. Le Premier ministre refuse de considérer ces arrestations comme « politiques », mais comme nécessaires au maintien de l’ordre public (CD du 21.11.14).

* Les 10 et 11 novembre, les gardes de la compagnie chinoise UDG qui a reçu une concession de 45 000 hectares dans la province de Koh Kong détruisent 21 maisons sans aucun préavis et sans autorisation des autorités locales (CD du 17.11.14).  

Santé

* Le terrain du bureau régional de la Croix-Rouge cambodgienne situé au cœur de Siemréap (prix : 1 500 $ le m2) est échangé contre un autre terrain situé à 8 km de la ville (prix : 50 $ le m2). Tout se passe dans une absence totale de transparence. Mme Bun Rany épouse de Hun Sen, est la présidente de la Croix-Rouge cambodgienne (CD du 12.11.14).

Education nationale

* 18% des 10 871 élèves ont réussi leur examen de fin d’études secondaires, lors de la seconde session. Cela donne un total de 40,67% des candidats (33 995 reçus) de la première et seconde session. Le coût des examens est de 5, 2 millions de dollars, dont 2 millions pour la seule seconde session. Depuis la rentrée scolaire on assiste à plus de sérieux et de régularité dans l’enseignement (CD du 01.11.14).

* Le 18 novembre est inauguré le nouvel Hôpital Royal de Phnom Penh, construit par le propriétaire de Bankok Airways et du Bangkok Dusit Medical Service de Bangkok. Ce nouvel institut de santé a coûté 50 millions de dollars (CD du 19.11.14).

Divers

* Le 31 octobre, le film cambodgien « Le dernier rouet » avec l’actrice Dy Saveth, reçoit le prix Esprit d’Asie au 27ème festival international du film de Tokyo (CD du 03.11.14).

* Le film « Le Portail », de Frédéric Warnier, adaptation libre du livre de François Bizot, est présenté en première à Phnom Penh, le 19 novembre (CD du 20.11.14).

* Les marchés Phsar Chas de Phnom Penh, le marché de Prey Veng sont la proie des flammes causées par des courts-circuits (CD du 25.11.14).

* 13 Djarais, persécutés au Vietnam se sont réfugiés au Cambodge et restent cachés dans la forêt pour éviter d’être refoulés au Vietnam (CD du 25.11.14).